L’Américaine, la critique de Michèle Chabelski

C’est le récit d’un voyage iniatique qui va de Ruthie à Ruthie.
Il traverse l’espace et le temps sur environ 5 ans.

L’espace, bien sûr.

Ruthie quitte la République Dominicaine pour gagner les Etats Unis où elle se formera au métier de journaliste que son propre père a exercé en Autriche avant l’Anschluss et le fracas des bottes nazies.

Elle y rejoint sa tante, son oncle et son neveu qui lui offrent l’opulence affective et securitaire propre a donner a ces années un parfum d’insouciance.

Sa rencontre sur le bateau avec Arturo scandera ces mois passés ensemble de leurs rencontres amicales et culturelles où ils partageront les pointes de feu de l’histoire américaine des années 60/70 comme la grande marche de Washington où Martin Luther King gravera dans l’Histoire son célèbre : I have a dream.

Elle y puisera matière à reflexion politique et culturelle, suivra un parcours d’initiation affective et sensuelle en rencontrant des hommes- aimés ou aimants, rarement les mêmes..
Elle y perdra une ration d’innocence, y gagnera une belle part de maturité.

A la recherche d’elle-même, elle y rencontrera d’autres, se cognera à différentes cultures, divers modes de vie, dont un séjour en kibboutz qui la formera à la rigueur presque militaire où sa souffrance se diluera dans l’épuisement physique et psychique imposé.

C’est là que son coeur parlera dans la fulgurance espérée qui répondra aux questions existentielles sui l’ont hantée pendant toutes ces années.

Son itinéraire personnel s’ourlera tout au long du roman de l’Histoire de la Republique Dominicaine et de ses multiples soubresauts politiques qui auront emaillé sa quête de paix.

Se dessinent des personnages attachants dont la mère, puissante et tutélaire, observatrice attentive des apprentissages de sa fille, Arturo, l’ami fidèle sans faille et sans limite qui mettra longtemps à avouer son secret..
Et l’homme aimé, insaisissable baroudeur, courant derrière le vent pour tenter d’attraper son ombre, viril, séduisant, inaccessible et égoïste

Fourmillant d’anecdotes historiques, politiques, ce livre fresque inscrit l’histoire de Ruthie dans la grande Histoire des années 60/70 et nous accompagne dans une balade planétaire qui caresse l’esprit et griffe un peu le coeur….

Divertissement, détente, l’auteur nous émeut grâce à sa petite musique, portée par une écriture limpide, riche et fluide qui plaque des accords de rock et de slow qui nous font danser avec jubilation dans ce tourbillon artistique..

Grand plaisir littéraire.

Michèle Chabelski

L’américaine
Catherine Bardon
Éditions les Escales

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