5779 et après ? Par Raphaël Nisand

Les fêtes de Tichri mais singulièrement Rosh Hachana et Kippour sont une occasion d’introspection annuelle , celle-là elle est pour chacun d’entre nous mais aussi le moment de réfléchir à l’avenir des Juifs là où ils vivent.

Le séder de Rosh Hachana nous incite à appeler une année douce et sucrée jusque dans les saveurs que l’on goûte et les bénédictions que l’on dit.

 

La communauté juive de France vit une fois de plus ses fêtes dans un sentiment mêlé d’allégresse et d’inquiétude.
L’allégresse se vit dans les familles et elle résulte de la bonne relation établie entre les Juifs et leur entourage politique, social et économique.

Que le Président Macron ait assisté aux vœux de Rosh Hachana à la grande synagogue de la Victoire aux côtés de l’ancien Président Sarkozy et d’autres personnalités politiques ne nous laissent pas indifférents .

Que les pouvoirs politiques qui se succèdent qu’ils soient de gauche , de droite ou du centre réitèrent à chaque occasion que les Juifs de France sont des citoyens français dont la France a besoin constitue un socle de confiance indispensable .

La communauté juive française est puissante, diverse et très bien intégrée. Les Juifs sont ici admis à tous les postes possibles et imaginables et ne souffrent d’aucune discrimination. C’est à mettre au crédit de la République française et c’est son honneur.

Pourtant, chaque Juif de France tant soit peu impliqué dans la communauté ressent en même temps comme dirait l’autre une sourde inquiétude.

D’abord ceux qui ont plus de 30 ou 40 ans se souviennent d’un temps où aller acheter une hala ou se rendre dans une synagogue était sans danger.

On peut même se souvenir d’une époque pas si lointaine où on ne tuait pas les enfants Juifs dans la cour de leur école et où donc aucune protection policière n’était nécessaire pour les Juifs parce que Juifs. Les Juifs de France et surtout « les plus visibles » sont devenus des cibles, cibles d’incivilités, d’agressions parfois hebdomadaires et parfois victimes de crimes. Certains veulent encore croire à des faits divers mais ce n’est bien sûr pas le cas.

Les autorités de la République font grosso modo ce qu’elles peuvent mais elles ne peuvent pas tout . Il y a chez les Juifs de France comme chez les Juifs du monde entier ce sentiment d’être pleinement nationaux c’est à dire ici français mais aussi une filiation directe , une affection indicible pour l’Etat d’Israël.

Beaucoup ne supportent plus qu’Israël soit devenu chez nous en France un gros mot, qu’on puisse arborer n’importe où en France tous les drapeaux du monde le saoudien, le yéménite, le soudanais  l’algérien ou encore  le drapeau du Congo et du Népal mais pas le drapeau israélien .

Celui qui en mettrait un sur sa voiture par exemple ne ferait pas 100 mètres et ceci que l’on se comprenne bien n’est pas la faute de Netanyahou  ou d’aucun dirigeant israélien. C’est juste qu’Israël est le seul Etat au monde dont une grande partie des français encouragés par certains médias et certains politiques ainsi que par les prêches islamistes nient  l’existence d’Israël .

Cette situation intolérable s’aggrave malheureusement quoi que l’on fasse d’année en année . Et la mentalité BDS, boycott désinvestissement sanction gagne inexorablement du terrain.

Dans ce noir contexte, 2 formes d’Alyah prennent de l’ampleur.

Il y a bien sûr une Alyah classique et importante. Des milliers de Juifs quittant chaque année la France pour Israël. Je dirais que c’est l’Alyah idéaliste celle du retour à Sion. Mais elle est parfois précipitée par des préoccupations sécuritaires.

Il y a aussi une Alyah qui annonce la catastrophe c’est l’Alyah intérieure ou plutôt une purification ethnique à bas bruit, les Juifs de France quittant massivement des banlieues ou des quartiers où ils vivaient paisiblement depuis des décennies mais où ils sont submergés par la vague salafiste.

Face à cette Alya intérieure qui quitte notamment certaines banlieues parisiennes ou Marseille, Strasbourg fait office de refuge accueillant.

Mais pour combien de temps encore ?

Raphaël Nisand

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