L’alya de France, un pont entre les secteurs de la société israélienne

L’un des problèmes que rencontrent de nombreux Israéliens avec les olim de France est leur incompréhension, voire leur stupeur face à leur incapacité de les « mettre dans des boîtes », de les étiqueter, l’un des sports nationaux en Israël ! L’Israélien moyen est souvent décontenancé face à ce refus bien gaulois de se laisser enfermer dans des définitions prédéterminées.


Effectivement, la mentalité des Juifs de France, issue de leur histoire particulière, ne souffre pas d’être ainsi confinée dans des définitions identitaires ou « tribales » toutes faites d’après la taille ou la couleur de leur kippa, leur mode vestimentaire, leurs goûts musicaux, leur lieu d’habitation ou leur appartenance ethnique. L’appel de l’olé de France à la société qui l’accueille pourrait se résumer ainsi : « Vous ne déciderez pas à ma place qui je suis, ce que je suis, pour quel parti je vote ou à quel secteur de population j’appartiens ».

La plupart des Juifs de France qui choisissent l’alya le font parce qu’ils sont juifs et qu’ils souhaitent vivre dans un Etat juif, tout simplement. C’est là que cela commence et que cela se termine.

Laly Derai – Photo: Vered Meïri

Certes, le besoin d’appartenance fait partie de la nature humaine, il existait déjà à l’époque de nos ancêtres avec les tribus, et aujourd’hui, un soldat est fier d’appartenir à son unité, un juif ‘hassidique se rattache à la cour de son rebbe et un supporter de club de football est entièrement dévoué à son équipe. Mais si cela va à l’extrême, le libre-choix n’existera plus. Appartenir à un secteur spécifique de population ne doit pas signifier que je vais agir et penser comme tous ceux qui sont du même secteur sur les problèmes qui agitent le pays.

L’olé de France brouille donc les cartes dans une société qui a tendance à vouloir automatiser les comportements de manière pavlovienne. Les Juifs de France sont issus d’un creuset culturel dans lequel on privilégie le dialogue et le pluralisme des opinions, parfois de manière extrême, à l’image du célèbre adage voltairien « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire”.

De par leur histoire, les Juifs de France qui montent en Israël ont du mal à comprendre qu’il faille sans cesse « choisir son camp » dans la société israélienne et que « dans l’Etat des Juifs…il ne suffit pas d’être juif » ! Mais cette difficulté peut constituer en même temps une force et un atout pour la société israélienne en permanente évolution. Dans la mosaïque formée par l’arrivée de Juifs de tant de pays et de cultures, l’alya de France peut apporter sa pierre originale et bienfaisante. Une pierre qui pourrait avoir pour noms « lien », « brouillage des pistes identitaires», « dialogue constructif ». En clair, les olim de France veulent et peuvent constituer un pont qui reliera les frères entre eux au sein de ce peuple qui revient vers sa terre.

Source : lphinfo.com

D’après un article de Laly Derai, directrice du projet « Atid Israël »
Traduit et résumé par Shraga Blum

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