4 enjeux pour le Président : immigration islamisme identité insoumission

Emmanuel Macron joue gros en tentant de préciser sa position sur les 4 I : Immigration, islamisme, identité et insoumission. Il sait qu’il n’y a pas de consensus et  que même avec ses «  en même temps » il risque de déplaire et donc d’avoir de moins bons sondages.

Selon sa formule, «  si on baisse dans les sondages, il faut le mériter. »

Pour le mériter, il va devoir assumer la rupture avec les associations qui, comme la Cimade ou Terre des hommes, vont s’opposer aux  retours à la frontière massifs  plusieurs centaines de milliers de migrants sans papier dont la demande d’asile a été refusée au cours des dix  dernières années) qu’il s’est engagé à effectuer. Il faudra abonder les crédits prévus à cet effet par la loi de finances 2018 qui vient d’être promulguée.

On l’attend aussi sur la réduction des délais pour l’examen des demandes d’asile qui ne pourra  être que marginale si les demandeurs obtiennent toujours aussi aisément des certificats médicaux leur permettant de ne pas se présenter et de conduire ainsi à des renvois et si les avocats  utilisent à bon droit  d’autres renvois dans l’attente de pièces et documents indispensables pour les droits de la défense. On ne  connaîtra qu’au premier trimestre 2019, juste avant les élections européennes, les statistiques de la Cour nationale du droit d’asile pour 2018. D’ici la, le ministre de l’Intérieur devra appliquer les termes de sa circulaire autorisant des contrôles dans les centre d’hébergement dans lesquels de prétendus demandeurs d’asile séjournent , sans devoir travailler en principe.

Il est peu probable que l’interdiction des statistiques ethniques soit remise en cause, alors qu’elles sont autorisées en Allemagne et dans d’autres pays européens. Les questions relatives au regroupement familial, aux faux étudiants, aux conditions d’attribution des HLM et à l’aide médicale seront une fois de plus éludées.

Le président Macron ne pourra pas longtemps éluder  le combat idéologique qu’il va devoir mener contre l’islamisme qui ne se confond pas avec la maîtrise  de l’immigration , mais qui est un élément essentiel pour favoriser l’intégration des immigrés et des naturalisés. Certes, comme le préconise Antoine Sfer, il faut distinguer l’Islam, même si certaines sourates peuvent nourrir l’islamophobie, et l’islamisme , interprétation politique des textes visant à donner priorité à des lois religieuses ( en fait à un pouvoir  qui se prétend religieux)  sur les lois de la République. C’est le respect de la laïcité qui est en jeu, ses adversaires utilisant les droits que leur confère la démocratie pour tenter d’affaiblir la démocratie. Notamment et depuis longtemps avec la bigamie et l’excision. C’est une épreuve de force à travers des provocations,  telles celle du syndicat Sud voulant exclure les blancs de certains stage ou plus récemment celle de la vice – présidente de l’UNEF de Lille taxant les blancs de «  sous-race ».

Il est évident que c’est notre identité qui est menacée. Comment défendre la construction d’une société multiculturelle dans laquelle une minorité veut, au nom d’une communauté silencieuse (à de rares exceptions, j’y reviendrai avec le dernier livre de Mohamed Sifaoui),  imposer sa loi et son pouvoir aux autres ? Le président  qui ne semble pas hostile à cette société multiculturelle à l’anglo- saxonne  utilise rarement le terme identité et ses affidés reprochent même au  nouveau président  des Républicains de vouloir défendre l’identité française, ses valeurs et ses traditions, face à la minorité islamiste et ses provocations.

En fait le choix du président Macron est simple : soit la soumission, titre du livre «  fictionnel » – la réalité peut parfois dépasser la fiction- de Michel Houellbecq- , soit l’insoumission , la quatrième I , sous titre du dernier de Mohamed Sifaoui. Probablement il va une fois de plus surfer entre la soumission et l’insoumission. Avec l’approbation  de celles et ceux qui ne sont pas confrontés à ces difficultés. Pas avec celle des juifs de France (qui seront attentifs aux propos à cet égard de Benjamin Griveaux devant les amis du CRIF le lundi 15 janvier), mais aussi des millions de musulmans  non islamistes ( et singulièrement  de musulmanes) qui attendent une parole forte et des actes pour les protéger.

Jean-Loup Arnaud

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