Mort à 91 ans de Jerry Lewis, légende de l’humour

Un géant de l’humour est mort, un inlassable créateur de gags au comique essentiellement visuel. L’acteur, producteur et réalisateur américain Jerry Lewis est mort ce dimanche à l’âge de 91 ans, à son domicile de Las Vegas.

«Jerry est mort paisiblement chez lui de mort naturelle, entouré de sa famille et de ses amis», a indiqué Nancy Kane, qui représentait l’acteur. «Le monde a perdu l’un des êtres humains les plus remarquables», a-t-elle ajouté.

Jerome Levitch (et non Joseph Levitch, comme on l’a cru longtemps) à Newark (New Jersey), le 16 mars 1926, dans une famille juive d’origine russe, cet homme au visage poupin semblait avoir conservé toute son enfance au fond de son regard étonné. «On n’est pas sérieux lorsqu’on a perpétuellement neuf ans», affirmait celui que ses parents, tous deux artistes de music hall, appelaient Monsieur Néon.

Fausses dents, faux nez, de haute taille, il jonglait avec les infirmités. Son art du dédoublement trouva son apogée dans «The Nutty Professor» («Docteur Jerry et Mister Love»). Acteur dans plus de 60 films, Jerry Lewis fut aussi producteur et metteur en scène.

Des rôles dramatiques avec Martin Scorsese et Emir Kusturica

Sa rencontre avec le chanteur Dean Martin, en 1946, fut déterminante. Après leur participation au fameux Ed Sullivan Show (1948), ils furent engagés par la Paramount et, dès leur premier film, «My friend Irma» («Ma bonne amie Irma»), ils séduisirent un large public. Dix ans plus tard, ils décidèrent de faire carrière en solo.

Jerry Lewis devient le principal interprète de films souvent dirigés par Frank Tashlin, comme «The Geisha Boy» («Le kid en kimono») et «Cinderfella» («Cendrillon aux grands pieds»). Devenu professeur de cinéma à l’université de Californie du Sud, il réalisa «Which Way To The Front» («Ya,Ya, mon général»), hommage à Chaplin et nouvelle variation sur le thème favori du double.

Après dix ans d’absence au cinéma, «l’idiot burlesque» retrouva son public dans Hardly working» («Au boulot Jerry») avant que Martin Scorsese, en 1983, et Emir Kusturica, en 1991, lui offrent l’un et l’autre un rôle dramatique, respectivement dans «The King of Comedy» («La valse des pantins») et «Arizona Dream».

Parallèlement à ses activités artistiques, Jerry Lewis, père de sept enfants, s’occupait activement des handicapés physiques et mentaux. Son engagement constant dans la lutte contre la dystrophie musculaire, avec l’animation, depuis 1966, d’un téléthon pour les myopathes, lui valut une nomination au prix Nobel de la Paix.

Sa mort a valu les hommages de nombreuses célébrités. Le journaliste Larry King, qui a réalisé d’innombrables interviews de célébrités, a salué dimanche un «maître de la comédie», un «acteur fabuleux».

La fille de Dean Martin, Deana Martin, s’est dit «le coeur brisé». «Je l’ai aimé toute ma vie et il va terriblement me manquer», a-t-elle écrit sur Twitter.

Nancy Sinatra a, elle, évoqué la mémoire de son père : «Cher Jerry, papa sera aussi heureux de te voir que je suis triste que tu t’en ailles. Serre-le très fort dans tes bras, comme tu sais le faire. Je t’aimerai toujours.»

«Ce fou n’était pas stupide. Jerry Lewis était indéniablement un génie, une bénédiction incontournable, le comique absolu ! J’existe parce qu’il a existé !», lui a rendu hommage Jim Carrey, un autre expert de la grimace.

Le comédien et homme de télé Antoine de Caunes parle de lui comme d’un « génie » et l’acteur Pierre Richard a déclaré sur Twitter qu’il « pleurait un grand clown ».

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