En Israël, des femmes pourront diriger des tribunaux rabbiniques

La Cour suprême israélienne a statué, mercredi 16 août, en faveur de la possibilité pour des femmes juives de devenir directrices administratrices de tribunaux rabbiniques. Elles ne pourront toutefois pas devenir juges ou rabbins d’une ville.
Cour Suprême d’Israël

À l’avenir, des femmes juives pourront devenir directrices administratrices de tribunaux rabbiniques, a statué mercredi 16 août la Cour suprême israélienne. En Israël, où il n’y a pas de séparation entre la religion et l’État, les lois de la famille – mariage, divorce, héritage – sont appliquées par des tribunaux religieux des différentes communautés qui comparaissent devant des cours séparées.

Jusqu’à présent, seuls des hommes pouvaient postuler aux fonctions d’administrateurs des tribunaux rabbiniques. Les femmes restent toutefois interdites de devenir juges d’un tribunal rabbinique ou rabbin d’une ville. Un interdit qui, selon le rabbin Moché Lewin, conseiller du grand rabbin de France interrogé par La Croix, prend racine dans le Talmud. « Il faut tout de même modérer la chose, précise-t-il toutefois, car la Bible nous présente la figure de Deborah comme prophétesse et juge (cf. Livre des Juges 4, 4, NDLR) ».

« À une époque où les femmes exercent des fonctions importantes dans le secteur public, on ne peut accepter qu’elles ne puissent présenter leur candidature pour devenir directrices administratives au sein de tribunaux rabbiniques », a déclaré dans ses attendus Elyakim Rubinstein, juge à la Cour suprême.

« Un pas important dans la lutte contre la discrimination des femmes »

La décision a été saluée comme « un pas important dans la lutte contre la discrimination des femmes et contre le monopole exercé par les hommes sur les fonctions publiques » par Batia Kahana-Dror, secrétaire générale de « mavoi satum » (« impasse » en Hébreu), ONG de défense des droits des femmes qui avait saisi la Cour suprême.

Plusieurs organisations féministes ont applaudi le jugement de la Cour suprême en exprimant l’espoir que des femmes pourraient un jour devenir juges dans les tribunaux rabbiniques.

En avril, la justice israélienne avait déjà nommé pour la première fois une femme juge dans un de ses tribunaux musulmans.

Hana Khatib avait été nommée « qadia », titre attribué aux juges des tribunaux islamiques qui régissent principalement les affaires familiales au sein de la communauté arabe israélienne musulmane. Elle est la première femme à siéger dans l’un de ces tribunaux, non seulement musulmans, mais également druzes, juifs et chrétiens.

Source lacroix

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