La Marche des musulmans contre le terrorisme s’achève à l’école Ohr Torah

« On n’a pas oublié ! On est avec les familles des victimes pour dire non au terrorisme, pardon et délivrer un message porteur d’espoir et de courage.»
Franck Touboul, Yaacov Monsonégo, Hassen Chalghoumi et Marek Halter./ Photo DDM, Thierry Bordas

Dans le discours de Hassen Chalghoumi, l’émotion est aussi vive que la fermeté à l’école Ohr Torah, anciennement appelée Ozar Hatorah. Ce mardi midi, le président de l’association culturelle des musulmans de Drancy, est aux côtés d’une trentaine d’imams européens arrivant au terme d’un périple de 4 000 kilomètres entre l’Allemagne, la Belgique et la France « pour crier leur engagement contre la barbarie» poursuit Hassen Chalghoumi.

En réalité, le cortège aurait dû se dissoudre à Nice pour saluer les familles des victimes du 14-Juillet 2016. Mais le président de la République en personne a tenu à éviter un tel épilogue pour des questions sécuritaires. Pourtant, terminer cette superbe Marche des musulmans contre le terrorisme dans l’école devenue dramatiquement célèbre après la tuerie perpétrée il y a cinq ans par Mohamed Merah représentait « un grand symbole» aux yeux de Marek Halter, intellectuel juif laïque coorganisateur. «Ce qu’il s’est passé ici a bouleversé le monde entier: Merah s’est attaqué à l’enfance, à l’innocence. C’était très important pour nous d’arriver ensemble pour terminer notre périple avec une rose blanche à la main et la déposer devant cette stèle qui rappelle la mort de ces trois enfants et d’un professeur.»

Lutter contre les stéréotypes sur l’Islam

En effet, tous ont rendu hommage à Jonathan Sandler, ses deux fils Gabriel 3 ans, Arieh 6 ans ainsi que Myriam Monsonégo, 8 ans, la fille du rabbin Yaacov Monsonégo, le directeur de l’école présent ce mardi midi. «L’émotion est grande pour la communauté juive de voir une telle démarche. Et quand on a entendu les prières arabes…», glisse Franck Touboul, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) profondément touché. Mais qui ne manque pas de rappeler au passage «la nécessité de la lutte contre les stéréotypes qui caricaturent l’Islam et le terrorisme».

Ce message de paix, une mère d’élève a également tenu à le relayer. «Quelle que soit notre nationalité, notre confession, on a tous le même sang!», lance Irène Benisti. «Le peuple se tait par peur mais beaucoup de gens pensent comme ces imams. Cela demande beaucoup de courage de se lever et de dire Non! Par le passé, les Juifs et les musulmans se donnaient la main, il faut que l’on retrouve cela: tout le monde aspire à la paix et l’amour.»

Pourtant, impossible de ne pas remarquer l’absence des représentants du Conseil du culte musulman français présidé depuis peu par Ahmet Ogras qui a succédé à Dalil Boubakeur. Histoires «d’ego» pour certains ou «incompréhension» pour d’autres, le président de l’association culturelle des musulmans de Drancy est sans concession. «C’est indigne de leur part de ne pas s’associer. On veut barrer la route au racisme et des centaines de personnes nous soutiennent. On a même été applaudis par des gens qu’on a croisés», sourit Hassen Chalghoumi. Puis l’œil brille lorsqu’il raconte la cérémonie célébrée à Saint-Étienne-du-Rouvray en hommage au prêtre Jacques Hamel, assassiné l’an dernier par deux jihadistes. Il a raison, «c’est cela qu’il faut retenir».

Source ladepeche

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