500 millions d’oiseaux migrateurs survolent Israël deux fois par an

Le Prof. Yossi Leshem du Département de Zoologie de l’Université de Tel-Aviv est au centre de plusieurs initiatives de collaboration avec l’Université de Lausanne et l’Armée suisse en vue de promouvoir les projets ornithologiques en Israël, dont la réintroduction du gypaète barbu, vautour disparu de la région depuis les années 80.gypaète-barbu

Le Prof. Leshem, l’un des principaux chercheurs du Département de Zoologie de l’UTA et le fondateur du Centre international pour l’étude des migrations d’oiseaux (International Center for the Study of Birds Migrations), est actuellement l’invité de son homologue le Prof. Alexandre Roulin à l’Université de Lausanne. Dans ce cadre, et à la suite du Forum économique mondial de Davos de janvier 2016, il tente de créer des contacts avec les autorités suisses compétentes pour financer les initiatives auxquelles il participe: les projets de la fondation Duhipat (Huppe) pour la promotion de l’ornithologie en Israël, et l’Armée de défense de la Nature, programme d’activités éducatives pour la protection de la nature et de l’environnement mené au sein de  Tsahal.

S’inspirer du modèle suisse

Il vient de présenter les résultats de cette entreprise originale de l’armée israélienne et de la Société pour la protection de la nature à la base aérienne suisse de Payerne et à son commandant le colonel Michael Leuthold, qui, à son grand étonnement, les a salué en hébreu. “Il s’est avéré qu’il avait été pendant six mois volontaire au Kibboutz Ein Gev à l’âge de 19 ans” raconte le Prof. Leshem, car son père, lui-même général, fut responsable de l’introduction des Mirages dans l’armée de l’air suisse et est depuis resté fidèle partisan d’Israël.

 

Parmi les projets que le Prof. Leshem tente de faire progresser pendant son passage en suisse: la réintroduction au Moyen-Orient du gypaète barbu, impressionnant oiseau de proie dont le dernier a été vu en Israël dans la région de l’oued de Tsehelim dans le désert de Judée en 1982. Le Prof. Leshem projette de s’inspirer du succès du modèle de réinsertion du rapace dans les Alpes suisses, ou il a été réintroduit depuis 30 ans dans le cadre d’un projet européen. ” Les oisillons ont été élevés dans des zoos et libérés dans la nature” explique-t-il. ” Cette année, le projet tire à sa fin, et actuellement 34 couples de gypaètes nichent dans les Alpes”.

“Nous avons observé un couple installés sur une falaise dans la région de Dorbagnon près du village Erde depuis 2012, et un autre nichant à 2 kilomètres de là depuis 2007, un mâle avec deux femelles. L’observation a été particulièrement passionnante, à la fois à cause du paysage de forêts naturelles et de neiges éternelles, et de la quantité de cerfs et de chamois, nourriture principale des gypaètes”.

Sensibiliser la population à la protection des oiseaux au Moyen-orient

“Notre objectif est à présent de tester la réinsertion des aigles et des gypaètes en Israël, après avoir résolu un des principaux problèmes à la base de la disparition de ces oiseaux de la région: celui des appâts empoisonnés, destinés à tuer les chacals et les chiens errants, mais qui ont fait des ravages parmi les vautours. L’Autorité de la Nature et des Parcs, l’ancien conseiller juridique du gouvernement Yehuda Weinstein, le commandant Meni Yitzhaki, chef du département des enquêtes judiciaires de la police, et le général (rés.) Noam Tivon, se sont personnellement mobilisés pour nous aider à promouvoir cette initiative. Nous sommes actuellement en contact avec d’importantes fondations suisses pour trouver un financement pour ce projet ambitieux et de longue haleine en Israël, dans les territoires dépendants de l’autorité palestinienne et en Jordanie.

Cela fait quarante ans que le Prof. Leshem tente de sensibiliser la population à la protection des oiseaux au Moyen-Orient, principal lieu de passage au monde des grands migrateurs.  Il a pour la première fois cartographié avec précision les voies de migration et les temps d’arrivée de plus d’un demi-milliard d’oiseaux migrateurs qui survolent Israël deux fois par an, en utilisant des dispositifs de radar, des motoplaneurs, des véhicules aériens sans pilote et un réseau d’amateurs d’oiseaux, conduisant à une réduction de 76% des accidents de vol. Il est par ailleurs parvenu à mobiliser des agriculteurs israéliens, palestiniens et jordaniens, les incitant à se servir des chouettes-effraie pour contrôler les populations de ravageurs au lieu d’utiliser les pesticides commerciaux.

Source ami-universite-telaviv

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*