«One Week and a Day» : le rire contre la mort

Faire une comédie sur le deuil sans contredire la nature dramatique de son sujet : pour son premier long-métrage, le réalisateur israélo-américain Asaph Polonsky cherche la difficulté, et la difficulté lui va bien. One Week and a Day débute une semaine après la mort du fils de Vicky et Elial, le dernier jour du deuil dans la tradition juive. Les cris et les larmes ont tari.

Une scène du film israélien d’Asaph Polonsky, « One Week and a Day » (« Shavua ve Yom »).

Le second temps du deuil commence, infligeant aux endeuillés un mouvement contradictoire : tandis que leur douleur s’intériorise et se condense, le corps retrouve les gestes quotidiens. C’est du moins ainsi que Vicky tente de renouer avec la vie. Elial prend la fuite et chipe la marijuana médicinale du mort.

D’un accident cocasse à l’autre

Avec le quotidien revient l’envie de rire – même jaune, mais plus puissant d’avoir été des jours durant interdit. Le quotidien revient maladroitement. Les situations sont drôles, et l’on rit beaucoup de ce rire singulier qui soigne et fait un peu mal en même temps. Au gré d’une écriture fluide et généreuse, One Week and a Day promène ses personnages d’un accident cocasse à l’autre, comme pour fissurer en douceur la carapace insensible qu’ils se sont déjà construite.

On rit plus souvent qu’eux, mais jamais d’eux : en leur nom, comme pour leur indiquer la voie. A terme, on renouera avec les larmes et le droit de pleurer sur l’histoire des autres et sur la sienne, mais de pleurer cette fois ensemble. Partager à nouveau sous un toit une vie commune, après s’être murés, chacun de son côté, dans le silence du mort.

Source : http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2016/05/16/one-week-and-a-day-le-rire-contre-la-mort_4920273_766360.html

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