Juifs pour Trump, par Victor Kuperminc

Bien qu’ils ne soient pas toujours d’accord avec ses positions, ils l’adorent.

«A mensch mit h’outzpa» (un Monsieur avec du culot, en yiddish). Voici le yiddishism que Abie Friedman de la coalition des Juifs républicains, employa lorsqu’il présenta Donald Trump au forum des candidats, en décembre dernier. C’était un effort pour dissiper le malaise évident que ressentaient les riches donateurs juifs devant le milliardaire qui veut être Président.trump_facebook

Le problème de nombreux électeurs Juifs républicains, c’est que le milliardaire de New-York a beaucoup plus de «h’outzpa» qu’il n’est un «mensch». Ce qui les conduit à apporter leur support à d’autres candidats plus conventionnels. Cependant, le candidat Républicain a réussi à charmer certains électeurs juifs avec sa personnalité hors norme.

«Les Juifs pour Trump» ont leur page Facebook, un compte Twitter, et même … un rabbin. Un seul rabbin. La plupart de ses supporters et sympathisants semblent être attirés, plus par son culot et son succès en affaires, que par ce qu’il propose de faire une fois qu’il sera élu Président. Et plus important encore, ils savourent l’idée que les démocrates ne resteront pas à la maison Blanche quatre années de plus.

«Je suis une NFH – Not For Hillary – dit Joan Rubin, une juive de Chicago, qui passe ses hivers en Floride. « Je ne sais pas qui gagnera les primaires, mais, en définitive, je voterai pour Donald Trump, s’il est nommé. Nous ne pouvons plus supporter ce qui s’est passé ces sept dernières années.»

La plupart des associations juives ont condamné Trump, pour son appel à l’interdiction totale de l’entrée des Musulmans en Amérique ; et pour la fermeture des mosquées jugées extrémistes. Les Juifs voient en Trump un affront à leur propre histoire ; ils se souviennent de l’attitude des gouvernants envers leurs frères européens, lorsque ceux-ci fuyaient le Nazisme.

La plupart des Juifs partisans de Trump sont gênés de reconnaître publiquement qu’ils sont dans le camp de Donald. Certains ne veulent pas qu’on cite leur nom. Ils affirment que les média déforment le message de Trump. Exprimer publiquement son soutien est considéré comme inacceptable dans les milieux qu’ils fréquentent.

Mais tous ne sont pas embarrassés. Trump eut récemment un soutien inattendu, celui du légendaire comique Juif Jerry Lewis. «Il est génial”, dit-il. «C’est un grand homme de spectacle, et nous n’en avons jamais eu comme Président», explique le comique octogénaire.

Les partisans juifs de Trump interviewés par «Forward» font la distinction entre sa personnalité séduisante et certaines de ses positions, spécialement celles qui concernent les femmes et les minorités ethniques, et qu’ils jugent peu attirantes. Trump, maintenant qu’il est le numéro un, est «aussi bon que les autres, du moment qu’il bat Hillary Clinton».

Certains candidats républicains, Bush, Rubio et Cruz, avaient déjà bâti des ponts vers la communauté juive, en organisant des meetings avec les leaders juifs. Trump avait émis des doutes à propos de la paix avec les Palestiniens. Il avait aussi refusé de prendre parti à propos de Jérusalem «capitale indivisible d’Israël», une priorité pour le lobby pro-Israël américain.

Il avait également suggéré que les riches donateurs juifs ne cherchaient qu’à placer une marionnette à la Maison Blanche. «Vous ne me supporterez pas, même si vous êtes persuadés que je sois bien la meilleure chose qui puisse arriver à Israël», proclama Trump. «Je sais pourquoi vous ne voterez pas pour moi – c’est parce que je ne veux pas de votre argent. Vous voulez contrôler vos politiciens vous mêmes !»

Cette approche n’a pas facilité le rapprochement de Trump et du monde juif. Mais, un admirateur enthousiaste, le rabbin Bernhardt Rosenberg du New-Jersey tente de changer la donne, en créant un groupe Facebook, «Les rabbins pour Trump». Jusqu’à ce qu’il constate qu’il était le seul rabbin. Alors il a changé le nom de son groupe en «Le Rabbin pour Trump», au singulier..

Rosenberg, qui est un rabbin émérite de la Congregation Beth El de la ville de Edison, choisit Trump «à cause de sa personnalité, de son caractère, de sa vigueur à vouloir changer les choses dans son pays.» Il veut ignorer ses déclarations offensantes à propos des femmes et des émigrants Mexicains ; il retient son sens de l’humour, qui caractérise, dit-il, sa personnalité. Rosenberg ajoute : «Si Trump est élu, il devra baisser un peu le ton !» En ce qui concerne l’appel de Trump pour empêcher l’entrée des Musulmans en Amérique, Rosenberg pense que Trump a été mal compris. Mais il est d’accord pour stopper l’absorption des réfugiés «jusqu’à ce que nous soyons surs des intentions de la communauté musulmane.»

Jeremy Leyden , journaliste et consultant média, admire le succès de Trump. « L’homme est un gagnant ; il connaît les affaires, sait comment négocier ; et il a une fille qui est une juive orthodoxe ! Il est très proche des Israéliens . » Lui aussi, a lancé une page Facebook intitulée « Juifs pour Trump » et un compte Twitter.

Nombre de juifs ont été effrayés par la nature explosive de Trump et sa posture anti-Washington. D’autres, au contraire, se déclarent séduits. Même si cela est contraire à la sensibilité traditionnelle des Juifs américains.

Un article de Nathan Guttman dans le « Jewish Forward »

Traduit et adapté par Victor Kuperminc

 

 

 

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4 Comments

  1. Je ne comprends pas comment on peut faire l’apologie de ce personnage, qui ne peut séduire que des racistes doublés d’esprits peu subtils , voire un peu maso s’il s’agit d’une communauté a qui il parle si mal. Qu’il s’agisse des NFH ou encore pire d’un rabbin: ce mec est la pire chose qui puisse nous arriver.

  2. “La plupart des associations juives ont condamné Trump, pour son appel à l’interdiction totale de l’entrée des Musulmans en Amérique; et pour la fermeture des mosquées jugées extrémistes. Les Juifs voient en Trump un affront à leur propre histoire; ils se souviennent de l’attitude des gouvernants envers leurs frères européens, lorsque ceux-ci fuyaient le Nazisme.”

    Encore ce rapprochement stupide entre l’histoire des juifs et celle des musulmans. Comme en France dans les années 80 (avec la “main de Fatima” jaune…) et qui a abouti à faire des juifs français une “communauté” au même titre que celle des musulmans, pour ensuite mieux les accuser de “communautarisme”. Autrement dit des étrangers que l’on se résigne, comme le craint Pierre Birnbaum, à voir partir…

    • Les seuls juifs dont on pourrait parler de leur histoire commune avec les musulmans ce sont les centaines de milliers qui ont été dépouillé et chassé des pays musulmans après 1945 !

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