Le cri d’alarme des italiens : Les plus féroces terroristes de l’Etat islamique sont à notre frontière.

Laisserons-nous les italiens seuls face à la menace islamiste ?

Comme s’il ne suffisait pas qu’ils aient dû faire face les premiers au déferlement de réfugiés sur leurs côtes siciliennes dans l’indifférence internationale, avant que le phénomène n’envahisse l’Europe entière, ils voient maintenant arriver Daesh en face d’eux.

Je relatais dès octobre 2013  la détresse de Giusi Nicolini, la maire de Lampedusa face à l’afflux de réfugiés.

Giusi Nicolini
Giusi Nicolini

Le sommet européen du 25 octobre 2013 à Bruxelles consacré aux enjeux du numérique et à l’immigration ne s’était focalisé que sur les écoutes de la NSA et Giusi Nicolini était repartie dépitée et bredouille !

Je ne cesse de le marteler depuis des mois dans mes articles, parce que je lis la presse italienne, entre autres celle reprise par nos coreligionnaires de informazionecorretta.com, l’Italie est maintenant menacée par Daesh depuis la Libye.

Les représentants des 23 pays membres de la coalition internationale étaient réunis à Rome le mardi 2 février dernier.

L’avancée des djihadistes de Daesh en Libye était bien au centre de leurs préoccupations.

Mais Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères d’alors, a démenti tout projet d’intervention de la France en Libye.

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a pourtant prévenu : « Ils sont là, sur près de 300 kilomètres linéaires de côtes, et ils se répandent. Et ils sont à 350 kilomètres de Lampedusa . Lorsque le beau temps va arriver en Méditerranée, il y a des risques de passage de combattants ».

Alors qu’un gouvernement d’union nationale est sur le point d’être formé dans la douleur en Libye, l’organisation terroriste menace le pays pétrolier et pourrait, selon le secrétaire d’Etat américain John Kerry, mettre la main sur ses ressources.

John Kerry
John Kerry

« En Libye, nous sommes sur le point d’avoir un gouvernement d’union nationale. Ce pays a des ressources. Ce que nous ne voulons pas, c’est qu’un prétendu califat accède à des milliards de dollars de revenus pétroliers » a-t-il dit.

Il a ajouté que l’Italie avait un rôle essentiel à jouer.

Doit-elle le jouer tout seule ?

Daesh aurait au moins 3000 djihadistes présents en Libye, certains parlent même de 5000.

Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh,

envoie ses meilleurs commandants en Libye.

Le monde a découvert Abou Bakr al-Baghdadi le 29 juin 2014 lorsqu’il a proclamé le califat de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak, lors d’une de ses rares apparitions publiques, à la mosquée de Mossoul.

Abou Bakr al-Baghdadi, dont le vrai nom est Ibrahim Awwad Ibrahim Ali al-Badri, serait né à Samarra, au nord de l’Irak, en 1971.

Abou Bakr al-Baghdadi
Abou Bakr al-Baghdadi

Après avoir vraisemblablement effectué son service militaire au sein des troupes de Saddam Hussein, il se serait installé à Bagdad à l’âge de 18 ans pour étudier. Certains témoignages affirment qu’il aurait alors commencé à officier en tant qu’imam.

Les origines de sa radicalisation restent incertaines. Devenu militant djihadiste sous le règne de Saddam Hussein ou après l’arrivée des troupes américaines en 2003, il a contribué à créer le groupe terroriste Jamaat Jaish Ahl al-Sunnah wal Jamaa.

Après avoir été capturé lors d’un vaste coup de filet antiterroriste par les troupes américaines et interné un ou deux ans dans le camp de Bucca, il aurait commencé à fréquenter plusieurs dirigeants d’al-Qaïda et aurait acquis de solides connaissances en termes stratégiques et idéologiques.

En 2006, il rejoint l’Etat islamique d’Irak qui vient d’être créé par plusieurs groupes djihadistes, dont al-Qaïda. Il gravit rapidement les échelons pour devenir le chef d’al-Qaïda en Irak en 2010.

En octobre 2011, les Etats-Unis le désignent officiellement comme « terroriste », offrant une récompense de 10 millions de dollars pour des informations pouvant mener à sa capture.

Daesh s’affranchira progressivement d’al-Qaïda en cherchant des sources de financement jusqu’à devenir autonome en 2013.

Al-Baghdadi refuse alors de prêter allégeance au leader d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.

Ayman al-Zawahiri
Ayman al-Zawahiri

Ce dernier exigeait que Daesh n’agisse qu’en Irak, la Syrie devant être laissée à une branche d’al-Qaïda, le Front al-Nosra.

C’est donc en proclamant l’Etat islamique en Irak et au Levant en juin 2014 que le chef de Daesh  Al-Baghdadi accède à une notoriété internationale.

Depuis, il ne s’est exprimé qu’une seule fois publiquement, dans un message audio daté de juin 2015, dans lequel il appelait les musulmans du monde entier à rejoindre l’Etat Islamique.

Il vivrait dans les zones situées sur la frontière poreuse entre la Syrie et l’Irak et est l’un des hommes les plus mystérieux, dangereux et recherché du monde.

Il revendique une autorité politique et spirituelle sur la totalité des musulmans de la planète, soit 1,6 milliard d’être humains.

Une proclamation absurde aux yeux de l’immense majorité des musulmans.

Après avoir envoyé en Libye l’irakien Abu Nabil al-Anbari qui lui était cher, mais qui a été tué en novembre 2015 par une frappe américaine, il a envoyé son second, qui lui est encore plus cher, Abu Ali al-Anbari, lui aussi ancien militaire irakien.

Abu Ali al-Anbari
Abu Ali al-Anbari

Son arrivée en Libye est arrivée aux oreilles du journaliste Eric Schmitt du New York Times.

Si le leader de Daesh envoie ses commandants les plus proches en Libye, c’est bien qu’après les revers subis en Irak et en Syrie suite aux frappes des coalitions américano-européenne et russo-syrienne, il tente d’ouvrir un nouveau front en Libye.

Mais la ligne de front se rapproche dangereusement de l’Europe et est à quelques kilomètres des côtes italiennes, sans compter le lien que l’Italie a depuis longtemps avec la Libye, en particulier en matière d’énergie.

Le mur coupe-feu préconisé

par le chef d’Etat-major américain.

Le 19ème chef d’Etat-major américain Joseph Dunford a utilisé le terme de « firewall » pour justifier les opérations militaires américaines qui pourraient débuter d’ici quelques semaines.

Joseph Dunford
Joseph Dunford

Il affirme qu’il faut empêcher que l’incendie ne se propage, car l’avancée du prétendu Etat islamique en Libye est en effet une des principales sources d’inquiétude des USA.

Pendant qu’il ouvrait un front en Libye parce qu’il subissait des revers en Irak comme en Syrie, Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh, est sorti de son silence en décembre dernier pour menacer l’Arabie Saoudite et Israël.

L’Arabie Saoudite, qui fait déjà partie de la coalition internationale en Irak et en Syrie, a réagi en annonçant à grand renfort de publicité une nouvelle coalition de plus de 30 pays pour combattre Daesh et le terrorisme dans les pays musulmans.

Cette coalition compterait la Turquie, l’Egypte, le Soudan, le Qatar, le Sénégal, le Nigeria et le Pakistan.

Une réunion devrait se tenir fin mars.

Même si on doute de l’issue d’une telle réunion, tant les intérêts peuvent s’avérer divergents, souhaitons néanmoins qu’elle soit plus efficace que celle des 23 membres de la coalition européenne du 2 février dernier qui n’a débouché sur aucune garantie sur la sécurité de l’Italie.

Pascale Davidovicz

Sources : franceinfo.fr – lesechos.fr – corriere.it – fr.timesofisrael.com – huffingtonpost.fr

 

 

 

 

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2 Comments

  1. Il faut absolument une entente militaire européenne et allé frapper de toutes forces daesh en Lybie, sans plus attendre, sinon effectivement ils seront en Italie puis chez nous dés le printemps.

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