Les 16 défis de l’économie israélienne pour 2016

Que réserve 2016 pour l’économie israélienne ? Si l’embellie économique est de retour en Israël, des nuages se profilent déjà à l’horizon.

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Israël affrontera de nombreux enjeux économiques et sociaux dans le courant de 2016 ; certains sont liés à la situation internationale, d’autres à la politique intérieure. Au total, l’économie d’Israël affrontera 16 principaux défis en 2016 : tour d’horizon.

1/ UNE CROISSANCE MOLLE – L’embellie est bien prévue pour 2016, mais des nuages se profilent à l’horizon. La Banque d’Israël vient d’abaisser ses prévisions de croissance de l’économie israélienne pour 2016 : le taux de croissance du PIB est ramené à 2,8%, notamment sous l’effet du ralentissement du commerce international. C’est mieux qu’en 2014 (2,3%), mais ce sera insuffisant pour améliorer le niveau de vie des Israéliens.

2/ LE TASSEMENT DE LA CONSOMMATION – La consommation des ménages israéliens s’est bien tenue en 2015 (+ 4,5%), mais elle devrait se tasser en 2016 (+ 3,5%). Les exportations devront prendre le relais de la consommation pour tirer la croissance de 2016.

3/ LA REPRISE DES EXPORTATIONS – Le redémarrage de la croissance en 2016 est basé sur la reprise des exportations. Après une année noire (- 2% en 2015), les exportations israéliennes devraient se redresser en 2016 (+ 4%), à condition toutefois que les pays de l’OCDE accroissent leurs importations.

4/ LA FAIBLESSE DE L’INVESTISSEMENT – Depuis deux ans, les entreprises israéliennes désinvestissent : l’investissement en capital fixe a baissé de 1,5% en 2015 après une baisse de 2% en 2014. Or l’investissement est la clé de la croissance et de l’emploi durable. Pour 2016, la Banque d’Israël prévoit une reprise des investissements qui seront surtout tirés par l’accélération de l’exploitation du gaz et par la construction : la plupart des PME restent prudentes et préfèrent attendre.

5/ L’ÉLARGISSEMENT DE L’EMPLOI – Le chômage reste relativement bas en Israël : 5,3% de la population active en 2015. Il aurait pu baisser encore en 2016, mais une croissance trop molle ne le permettra pas. L’intégration sur le marché de l’emploi des Israéliens qui ne travaillent pas ou peu (les hommes juifs ultraorthodoxes et les femmes arabes) sera aussi un enjeu important pour l’année qui commence.

6/ LA POURSUITE DE LA DÉFLATION – L’économie israélienne se dirige tout droit vers la déflation : les prix ont baissé de 1% en 2015. Les économistes israéliens redoutent une baisse prolongée des prix : ce scenario entraînerait le pays dans un cercle vicieux de la baisse de la production, des salaires et de la consommation, ce qui empêcherait l’économie de redémarrer.

7/ LE COÛT DE LA VIE – Peu de choses ont changé depuis que les Israéliens sont descendus dans la rue pour protester contre la cherté de la vie en été 2011 : le coût de la vie en Israël reste très au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, pour les loyers comme pour les denrées alimentaires et certains services. L’augmentation des dépenses civiles de l’Etat permettrait de proposer aux Israéliens des services publics bon marché et de qualité.

8/ LA PAUVRETÉ – Le nombre de pauvres en Israël est reparti à la hausse en 2014 : pour la première fois, le cap des 1,7 million de pauvres a été franchi, soit 22% d’Israéliens pauvres. La baisse de la pauvreté est un défi que le gouvernement israélien doit déclarer prioritaire pour se donner les moyens de renverser la courbe des inégalités.

9/ LA BULLE IMMOBILIÈRE – Le gouvernement s’est fixé comme objectif majeur de faire baisser les prix de l’immobilier. Pour l’heure, rien ne prouve que 2016 verra un tournant dans la flambée des prix de l’immobilier. L’éclatement de la bulle immobilière, si elle est nécessaire, devra être progressif pour éviter toute crise financière.

10/ L’INSTABILITÉ DES DEVISES – Israël se bat, depuis plusieurs années, pour dévaluer sa monnaie qui reste trop forte, ce qui handicape ses exportations. L’an passé, le redressement du dollar a permis de relancer les exportations libellées en billet vert ; en revanche, l’affaiblissement de l’euro a handicapé les échanges vers l’Europe qui absorbe 30% des exportations israéliennes.

11/ DES TAUX D’INTÉRÊT BAS – Le taux d’intérêt directeur en Israël restera à son bas niveau (0,1%) durant une bonne partie de 2016 ; cette mesure devrait permettre de combattre la déflation, tout en profitant à la consommation et à l’investissement. En revanche, le relèvement des taux aux États-Unis pourrait provoquer un déplacement des capitaux spéculatifs vers des pays qui offrent des placements plus rentables.

12/ L’EXPLOITATION DU GAZ – Après la signature d’un accord-cadre avec les compagnies gazières, le gouvernement israélien espère accélérer l’exploitation des puits de gaz découverts en méditerranée. Or, la poursuite de l’exploitation du gaz ne dépend pas seulement du volume des investissements qui y seront consacrés : il reste encore à trouver des pays voisins qui soient disposés à acheter du gaz israélien.

13/ LE PRIX DU PÉTROLE – Le monde est moins dépendant du pétrole, mais le cours du brut est encore important pour le niveau de l’inflation comme pour les capacités de remboursements des pays émergents. Pour l’heure, les cours du pétrole ne devraient pas remonter, ce qui sera favorable au commerce international et favorisera aussi les exportations israéliennes.

14/ LE RALENTISSEMENT DE LA CHINE – L’économie israélienne reste très intégrée à l’économie mondiale ; et celle-ci sera influencée par le ralentissement de l’économie chinoise qui a commencé à se faire ressentir à la fin 2015; ce qui priverait les pays occidentaux, dont Israël, d’une partie de leurs débouchés.

15/ LA CROISSANCE DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS – Après une longue période de stagnation, la croissance est de retour dans la plupart des pays de la zone euro comme dans les pays de l’OCDE. Pour Israël, un redémarrage de la croissance dans les pays développés est un facteur favorable pour ses exportations de marchandises.

16/ LES RISQUES GÉOPOLITIQUES – L’économie israélienne reste très dépendante de la géopolitique régionale. Or les risques d’explosion de la poudrière proche-orientale sont toujours présents : Israël est entouré de pays et de peuples (Iran, Egypte, Liban, Syrie, Palestiniens, Etat islamique) qui représentent une menace permanente pour la stabilité de son économie.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

http://www.israelvalley.com/news/2016/01/04/48820/perspectives-2016-les-16-defis-de-leconomie-israelienne-pour-2016

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