Tunisie, 7 militaires tués dans une fusillade : acte terroriste ?

Le 18 mars dernier, la capitale tunisienne était le théâtre d’une attaque sans précédent contre le musée du Bardo, où ont péri vingt et une victimes, principalement des touristes. Ce lundi matin, des tirs ont retenti dans la caserne de Bouchoucha, située entre le Bardo – où se situent l’Assemblée des représentants du peuple et le musée – et Bab Saadoun, lieu d’où partent les louages (taxis collectifs). Plusieurs milliers de membres des forces armées sont regroupés sur ce site de l’armée nationale qui abrite notamment le tribunal militaire, la caserne militaire, la base des forces d’interventions de la police (les BOB, la Brigade antiterroriste, qui compte 140 hommes…), le centre d’arrestation de la police, la direction des brigades économiques…

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Tunisie : 7 militaires tués dans une fusillade Le Point – Publié le 25/05/2015 à 11:23 – Modifié le 25/05/2015 à 14:47 L’armée tunisienne, fortement sollicitée pour lutter contre le terrorisme, est confrontée à un nouvel incident tragique. En son cœur : une caserne. Des soldats tunisiens devant le quartier général de Bouchoucha, où a eu lieu une fusillade lundi matin. Des soldats tunisiens devant le quartier général de Bouchoucha, où a eu lieu une fusillade lundi matin. © FETHI BELAID / AFP

 
Cette fusillade pose de nombreuses questions. La première version officielle délivrée par le porte-parole du ministère de la Défense, qui se refuse à parler d’un acte terroriste, évoque un caporal interdit de port d’armes en raison de problèmes familiaux et psychologiques qui a dérobé un fusil et ouvert le feu sur les militaires. L’auteur de la fusillade serait Mehdi Jemili, 30 ans, originaire de Bir Ezitoun, à Tebourba (30 kilomètres à l’ouest de Tunis). Il a été tué. Le bilan provisoire fait état de 7 morts et de 10 blessés, dont un dans un état grave. Tous ont été emmenés pour être soignés à l’hôpital militaire de Tunis, tandis que le quartier a été bouclé et l’école primaire située à proximité des lieux évacuée.

L’armée tunisienne à bout

Depuis quelque temps, le moral de l’armée n’est pas au beau fixe. Ce corps, qui a pour mission de protéger les frontières, de ratisser les zones prisées des terroristes (Kasserine, le Nord-Ouest…) et de sécuriser les bâtiments publics dans les centres urbains (une décision prise après l’attentat du Bardo), est victime d’une grande fatigue. L’appareil militaire a payé lourdement le prix du sang dans la lutte contre les groupes armés qui les harcèlent. Peu après l’attentat du Bardo, quatre militaires étaient assassinés à Mont Mghila, entre Kasserine et Sidi Bouzid. Le 18 mai 2011, deux hauts gradés mourraient lors d’un affrontement avec un groupe proche d’Aqmi.
Depuis, les affrontements sont légion. Le 17 juillet 2014, sur le mont Chambi (à 23 kilomètres de Kasserine), 14 soldats étaient tués et 20 autres blessés par un groupe armé. En quatre ans, près de soixante militaires ont trouvé la mort en luttant contre des groupes terroristes. On compte quelque 40 000 soldats en Tunisie. Face à la menace libyenne, permanente, et aux opérations de harcèlement de cellules se revendiquant d’Aqmi, l’armée a des difficultés à se reposer, à s’entraîner. Toutes les casernes ont été mises sous haute surveillance lundi en fin de matinée.
http://www.lepoint.fr/monde/tunisie-deux-morts-et-huit-blesses-dans-une-fusillade-25-05-2015-1930932_24.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20150525

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