Turkish Passport : l’héroïsme méconnu des Turcs à l’égard des Juifs

La période de la seconde guerre mondiale est une période connue par un grand nombre de personnes. En effet, l’épisode de la Shoah, celui de la déportation de plus de six millions de Juifs ainsi que leur génocide sont plus que présents dans nos têtes.

La Turquie, une deuxième terre promiseturkish-passport-film-affiche

Cependant, certains évènements pendant cette période ne sont pas mentionnés dans les livres d’histoire et encore moins dans les documentaires. Il s’agit du sauvetage de nombreux Juifs dans plusieurs villes d’Europe et de France par le gouvernement et les instances turcs. Et pour cause, c’est en leur délivrant des passeports turcs que ces derniers ont sauvé des Juifs condamnés à un triste sort.
Méconnu du grand public, cet épisode est pourtant l’un des plus héroïques du XXIème siècle.
Pour lui rendre hommage, le réalisateur Burak Arliel en a fait un film qui a été diffusé au Patronage laïque Jules Vallès dans le 15ème arrondissement de Paris en présence de son directeur : M. Stéphane Gaulier, de l’ambassadeur de Turquie à Paris : M. Hakkı Akil, de l’adjointe au Maire du 15ème : Mme Marie Toubiana ainsi que de l’ambassadeur permanent de Turquie à l’UNESCO : M. Hüseyin Avni Botsalı.

Un long métrage poignant qui révèle
la bravoure du gouvernement turc

Présenté comme une sorte de documentaire-fiction réunissant des témoignages de rescapés, ce long métrage intitulé Turkish Passport, prend alors une tournure bien réelle. Effectivement, le cinéaste à souhaité mettre à l’écran les témoignages poignants des Juifs français sauvés par les autorités turques, lesquels sont illustrés par des images de reconstitution.

Et pour cause, chaque histoire racontée est portée à l’écran par le jeu d’acteurs rendant ainsi la parole plus vraie, plus vivante, plus proche du spectateur, lequel peut alors se rendre compte de ce que les rescapés juifs ont pu connaître et ressentir dans leur quotidien.
La reconstitution est bien filmée, les plans sont somptueux et l’on se plonge directement dans cette période noire. La couleur sépia empruntée pour colorer chaque scène est un usage d’autant plus intelligent qu’elle permet de ressentir une intensité, une atmosphère lourde et pesante qui régnait durant cette guerre.
La musique, extrêmement bien choisie, alterne entre rythmes judéo-andalous et tonalités orientales donnant ainsi un sentiment d’espoir mais aussi de tristesse, renforcé par des violons qui pleurent et par leurs sons qui dévoilent la mélancolie et le désespoir.
Les voix des témoignages se fondent aux images reconstituées, aux photos des familles. Les restrictions infligées aux Juifs, la peur, l’angoisse, le chaos se mêlent à l’espoir, celui de retrouver la liberté grâce à la possibilité de devenir turc et de partir pour Istanbul. Ce qui a été réalisé pour certains d’entre eux grâce à leurs origines turques, ou en étant ressortissant turc ou grâce au consulat qui a fourni des passeports turcs.
L’héroïsme des turcs est irrécusable et la complicité de ce gouvernement a permis de sauver un grand nombre de Juifs.

Une véritable leçon de vie
et un réel message d’espoir

Par ailleurs, le courage de certains d’entre eux comme Necdet Kent, Consul général de la Turquie à l’époque -et accessoirement père de Muhtar Kent, actuel PDG de Coca-Cola-, a contribué à sauver un wagon entier de Juifs partant pour Auschwitz.
La reconnaissance des rescapés envers le gouvernement turc est indéniable, Albert Carel un survivant présent à la projection, confie même qu’il donnerait “tout à la Turquie” et qu’il “lui doit sa vie”. Il affirme que la Turquie l’a sauvé et qu’il a transmis “l’amour de ce pays à ses enfants et petit enfants”. Il espère également que “les bonnes relations entre les Juifs et la Turquie persisteront”.
Incontestablement, la Turquie a joué un grand rôle pour sauver les juifs de la déportation. Les remerciements s’enchaînent, l’émotion est à son paroxysme. Pourtant un officiel turc répondra qu’ils n’ont “fait que leur devoir”. Quand certains ont oublié voire abandonné leur humanité, d’autres la mettent au profit des plus vulnérables pour que la justice et l’honneur des hommes règnent.
Un héroïsme qu’il faut souligner et qui mérite d’être enseigné dans les écoles. Ce film est une véritable leçon de vie et un réel message d’espoir. Il est alors évident de se demander pourquoi il n’est pas diffusé au cinéma ou encore absent de la programmation des chaînes de télévision. À cette question, l’ambassadeur de Turquie M. Hakkı Akil répondra que “ce n’est pas dans la culture turque de montrer au monde entier notre héroïsme, nous préférons rester humbles et discrets”.

La Turquie est la seule nation
à avoir protégé ses ressortissants juifs

À la vue de ces nombreuses histoires, on se raccroche à la vie, en l’humanité, à ce que l’homme à de meilleur en lui.
Turkish Passport est donc un film poignant qui mérite d’être regardé avec grande attention. Tout comme les belles histoires, celle-ci en fait partie par la simple et bonne raison que de nombreux juifs aient été sauvés, non pas par des Allemands ou des Français mais par la complicité et le courage féroce du gouvernement et des autorités turcs. La Turquie est la seule nation à avoir protégé ses ressortissants juifs durant la Seconde Guerre mondiale, tout comme l’Empire ottoman l’avait fait durant de nombreux siècles, notamment en devenant une terre d’accueil pour de nombreux séfarades d’Espagne fuyant les pogroms menés dès 1492 sous Isabelle la catholique.
Plus d’informations sur le site du film Turkish Passport : www.theturkishpassport.com
Charlotte Lelouch
http://aujourdhuilaturquie.com/fr/turkish-passport-lheroisme-meconnu-des-turcs-a-legard-des-juifs/
 

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