De l'obamaphobie primaire. Par Kalman Schnur

Il en va du glissement des plaques tectoniques géopolitiques comme de celui des plaques  géologiques, annonciateur de séismes.
Ces forces étant insensibles aux rodomontades nous n’y pouvons rien ; agrippés bon gré mal gré à l’écorce terrestre il ne nous appartient qu’en subir les conséquences.

obama
Auteur / Source / Crédit NICHOLAS KAMM / AFP

 
Les Etats-Unis d’Amérique n’en sont pas à l’abri. Des glissements tectoniques majeurs y façonnent le paysage politique actuel et à venir ; dont les trois principaux ci dessous :
Le glissement démographique :

  •  La composante dite « Wasp » de la population, des blancs d’origine européenne et de    souche     chrétienne, surtout protestante, autrefois prépondérante et à laquelle les juifs américains sont souvent assimilés, n’est plus majoritaire.  Natalité et immigration mettent au pouvoir  les groupes ethniques jadis politiquement négligeables, « latinos », noirs et asiatiques,  certes localement mais aussi à l’échelle nationale.

Le glissement industriel et financier :

  • Le centre de gravité économique planétaire n’est évidemment plus, vu l’affaiblissement relatif de l’Europe, dans l’Atlantique .La montée en puissance de l’Asie fait qu’il se trouve désormais dans le Pacifique, l’Amérique en étant toujours un pôle primordial.

Le glissement énergétique :

  • S’approchant de l’autosuffisance en matière d’hydrocarbures grâce à ses ressources propres en gaz et pétrole (de schiste), les USA relativisent désormais l’importance, considérée jadis comme vitale, de leur accès à celles du Proche-Orient.

Dorénavant donc l’Amérique regardera de plus en plus vers l’ouest ; la vieille Europe à l’est et son pendant immédiat, le Proche Orient, l’intéresseront moins si ce n’est déjà fait. Dans un jeu de rétrospective-fiction il serait à parier que l’Amérique d’aujourd’hui n’aurait jamais volé à la rescousse de l’Europe comme celle de 1916 et de 1941.
La présidence de Barack Hussein Obama est la conséquence, et non la cause, de ces évolutions. De mère wasp et de père kenyan, né à Hawaii et grandi en Indonésie, il en est l’archétype
Ces glissements étant toujours à l’œuvre et les mêmes causes produisant les mêmes effets, d’autres Obama sont à prévoir ; démocrates ou républicains d’ailleurs, sachant que ces derniers, secoués par la même tectonique, savent pertinemment où se trouve leur salut électoral.
Voir en Obama l’Alpha et l’Omega de tout ce qui ne tourne pas rond suppose que son effacement certain en novembre 2016 serait de nature à apporter de notables changements.
Trop optimiste hélas. Ceux qui s’obstinent toujours à le poursuivre d’une vindicte obsessionnelle sur fonds de préférence partisane ou idéologique devraient donc se préparer à ce moment fatidique ; après lequel il deviendra vite évident que hormis de détails cosmétiques rien d’important ne change, quel que soit le Président.  Trêve donc d’illusions.
Vu à travers le prisme juif, ou israélien, le même réalisme s’impose.
Pourquoi s’offusquerait-on de la supposée pusillanimité de Obama  en matière de nucléaire iranien, sachant que l’Amérique compose, depuis de décennies, avec la dynastie Ubu qui règne sur la Corée du Nord en brandissant des ogives nucléaires sous son nez ? Sans oublier ses vieilles amitiés pakistanaises, notoirement infréquentables ?
Comment reprocher aux USA d’Obama leurs approximatives vérités sachant que c’est la pratique courante de tous les empires. Comparons le à son prédécesseur, GW Bush, qui proférait en 2003 de mensongers prétextes (armes de destruction massive…) à la face du monde pour justifier son intervention, aux conséquences calamiteuses, en Irak ?
Comment expliquer le massif vote juif américain en faveur d’Obama lors de ses deux élections ? Cette population, majoritairement érudite, informée, aisée et politisée, per capita premier gisement mondial de prix Nobel, serait donc suicidaire ? Ennemie de ses intérêts ?
Sachant que le Président des Etats Unis n’est pas celui du congrès juif mondial, ni de la fédération sioniste ; que sa femme n’est pas présidente de la Wizo ; et que par conséquence il servira les intérêts US tels qu’il les conçoit, et non d’autres.
Il serait temps de cesser d’espérer un messie à la Maison Blanche. Il va falloir s’en passer.
Kalman Schnur
 

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