Israël et le Hamas, plus de vingt ans de confrontations Par Katy Bisraor Ayache

Les trois grandes opérations menées par Israël contre le Hamas, l’opération Rempart en 2002 en Cisjordanie, Plomb durci et Piliers de défense à Gaza en 2008 et 2012 obéissent à une même logique implacable de l’escalade: attentats, tirs de roquette de l’organisation terroriste amenant Israël a mené d’abord des représailles limitées puis une opération d’envergure. Une trêve négociée avec l’aide d’un pays tiers permet une accalmie de quelques mois avant un nouvel engrenage de la violence.
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Ces vingt ans de confrontations entre Israël et le Hamas permettent de comprendre les enjeux de l’opération actuelle, Bordure de protection. (en hébreu, tsouk eitan, littéralement rocher puissant). Pour Tribune juive, Katy Bisraor fait un premier décryptage des événements de ces derniers jours.
Le 29 mars 2002, au lendemain de l’attentat de l’hôtel Park de Netanya, le soir de la Pâques juive qui coute la vie à 27 israéliens , Israël lance Homat Magen, l’opération Rempart. Le premier ministre Ariel Sharon veut mettre fin à une vague sans précédent d’attentats dans les villes israéliennes. L’attentat de Netanya, revendiqué par le Hamas est le casus belli. En quelques heures, Israël réoccupe les villes palestiniennes de la Cisjordanie sous contrôle de l’Autorité palestinienne depuis les accords d’Oslo. Dans son QG de la Mouqata’a Yasser Arafat est isolé et affaibli, mais c’est surtout l’infrastructure terroriste que le Hamas a développé au cours de la Deuxième Intifada en Cisjordanie qui est frappé. Après cette opération d’envergure, le nombre d’attentats diminue d’une manière drastique.
Au bout de quelques mois, le cycle de la violence reprend: attentats, tirs de roquette. Israël lance alors une série d’opérations ciblées et élimine en 2004 les chefs du Hamas et notamment le fondateur du mouvement le Cheich Yassin et son successeur, Abdel Aziz al Rantissi.
En 2007, le Hamas prend le contrôle de la Bande de Gaza évacué par Israël en aout 2005. Les attentats et tirs de roquettes contre le sud d’Israël se multiplient et le 27 décembre 2008 débute l’opération Ofer Ytsouka, Plomb durci. Les frappes aériennes sont suivies d’une vaste opération terrestre. Au bout de trois semaines, durement touché, le Hamas accepte une trêve
Le sud d’Israël connait alors quatre ans de calme relatif. Progressivement, la situation recommence à se dégrader. Les tirs sporadiques de roquettes deviennent quotidiens. Et en novembre 2012, Israël lance l’opération Amoud Anan, Piliers de défense. Plus limité que l’opération Plomb durci, (opération aérienne sans entrée des unités terrestres à Gaza) l’opération se termine au bout d’une semaine grâce à une médiation égyptienne.
La période de calme de l’année 2013, qui fait suite à l’opération Piliers de défense se détériore progressivement. Le scénario se répète. Les tirs sporadiques de roquettes se font de plus en plus fréquents. Cette fois c’est l’enlèvement et l’assassinat des trois adolescents qui sert de casus belli à Israël.

L’historique de ces confrontations

permet de tirer trois enseignements

1- La force terroriste du Hamas a toujours été affaiblie mais n’a jamais été anéantie
2- Politiquement, ces confrontations ont servi le Hamas. Aujourd’hui isolé et affaibli, au bord de la banqueroute, (pour l’Egypte du président Al Sissi, le Hamas est au même titre que les Frères musulmans une organisation terroriste), l’organisation radicale semble avoir choisi la confrontation pour recréer un consensus sur la scène panarabe.
3- Malgré une puissance militaire dérisoire face à Tsahal, le Hamas réussit à importer la guerre au cœur des villes israéliennes. Scénario qui de tout temps a hanté les dirigeants de l’Etat hébreu. Certes, la parade technologique spectaculaire du Dôme de fer confère à Israël une marge de manœuvre. Mais de facto près de quatre millions d’Israéliens se trouvent dans l’axe de tir du Hamas.
4- Comme lors des deux dernières opérations à Gaza, Israël chercher à frapper fort pour neutraliser l’infrastructure terroriste du Hamas au moins pour quelques années. La démarche est pourtant délicate. Israël veut détruire la machine de la terreur mais pas le pouvoir politique du Hamas, sachant très bien que les djihadistes salafistes extrémistes n’attendent que l’occasion de prendre la place d’Ismaël Hanyeh.

Quelques repères historiques

• 1987 Formation du Hamas, aile palestinienne des Frère musulmans égyptiens

• 1993 Le Hamas rejette les accords d’Oslo signés entre Israël et le Fatah

• 1993 Le Hamas revendique son premier attentat contre Israël.

• 2001 Première roquette contre le territoire israélien tiré par le Hamas à partir de Gaza, pourtant sous contrôle israélien

• Aout 2005 Israël évacue unilatéralement la Bande de Gaza

• Janvier 2006 Le Hamas emporte les élections législatives sur le Fatah

• Juin 2007 Le Hamas renverse le pouvoir de l’Autorité palestinienne à Gaza et prend le contrôle de la Bande de Gaza

• 27 décembre 2008 – 18 janvier 2009 Opération Plomb durci

• Début 2012 le Dôme de fer est opérationnel

• 14 novembre 2012 – 21 novembre 2012 Opération Piliers de la défense. La plupart des tirs de roquettes sont interceptés par le Dôme de fer.

• 7 juillet 2014 début de l’opération Bordure de Protection

Par Katy Bisraor Ayache

www.endirectdejerusalem.com

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