La communauté juive de Lille inquiète : «Le tueur aurait pu agir ici»

Chavouot, la Pentecôte juive,

a débuté  dans un contexte particulier à la synagogue de Lille, rue Auguste-Angellier. Depuis la tuerie au musée juif de Bruxelles le 24 mai, la sécurité a été renforcée.
Lillesynagogue
Cela fait plusieurs années que l’édifice est déjà sous surveillance policière, avec une présence fixe lors des offices religieux ou des événements. La vigilance s’est accrue, notamment par des rondes encore plus fréquentes quand le bâtiment est vide. Des précautions prises partout en France par le ministère de l’Intérieur. La communauté juive a de son côté accentué le filtrage à l’entrée de l’entrée de la synagogue, vidéo surveillée.

3 000 à 5 000 personnes

La proximité du lieu du carnage et du tueur présumé, originaire de Roubaix-Tourcoing, la préoccupe. « Il n’y a pas de panique, mais de l’inquiétude. Il (le suspect) aurait pu faire ça ici », juge Jean-Claude Komar, président de la petite communauté juive de Lille (3 000 à 5 000 personnes dans la métropole).

euralille
Élie Dahan, rabbin de Lille, abonde : « Partout en France, les Juifs craignent pour leur sécurité. Moi-même, j’y réfléchis à deux fois avant d’envoyer mes enfants faire de petites courses. Hier , à Euralille, j’ai encore été insulté. C’est monnaie courante, même s’il n’y a pas eu d’agression violente depuis un moment à Lille. » L’efficacité des autorités face au terrorisme soulève aussi des interrogations, note Jean-Claude Komar. « Après le récent départ de Souad Merah en Syrie, le tueur présumé de Bruxelles a traversé la France avec des armes et n’a été arrêté que de manière inopinée. »

Le problème germe dans les cités

Élie Dahan va plus loin : « Lors de l’affaire Merah en 2012, le ministre de l’Intérieur disait qu’il y avait 200 Merah potentiels en France. Depuis, avant même la mode du djihad en Syrie, rien n’a été fait pour les arrêter. On les laisse partir et revenir. Ce qui se passe aujourd’hui n’est-il pas le résultat d’un laisser-faire ? »

Aumônier en prison, Élie Dahan estime que le débat actuel sur l’islam radical en milieu carcéral n’est pas le plus fondamental : « Le problème germe d’abord dans les cités et certaines mosquées. » Et le rabbin de critiquer la situation locale. « Dans le Nord, c’est l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), et donc les extrémistes, qui dirige la plupart des mosquées. » Une pierre jetée dans le jardin d’Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille-Sud et président national de l’UOIF.

http://www.lavoixdunord.fr/region/la-communaute-juive-de-lille-inquiete-le-tueur-ia19b57392n2184378

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*