Au Venezuela : files d’attente alimentaire.

Un peu plus d’un an après la mort d’Hugo Chavez,

les cérémonies de commémoration ternies par une vague de contestation.

 Alors que le premier anniversaire de la mort d’Hugo Chavez, était célébré en grande pompe par un défilé civil et militaire en mars dernier, la contestation des étudiants, d’une partie de la classe moyenne et de l’opposition, secouait le pays déjà depuis un mois.

Deux femmes prient à l’occasion du premier anniversaire de la mort de l’ancien président à l’autel « Saint Hugo Chavez » dans un quartier de Caracas le 4 mars 2014.
Deux femmes prient à l’occasion du premier anniversaire de la mort de l’ancien président
à l’autel « Saint Hugo Chavez » dans un quartier de Caracas le 4 mars 2014.

Si certains journaux étrangers, dont du continent américain, continuent de louer la mémoire et l’héritage d’Hugo Chavez, la presse vénézuélienne, majoritairement opposée au régime chaviste, se fait l’écho d’une partie du peuple qui affirme que l’effondrement du pays, la haine répandue dans les rues, la répression et la mort de manifestants sont la conséquence de 14 ans de chavisme.
Depuis le 4 février dernier, le Venezuela est en proie à une révolte qui prend tellement d’ampleur que nous la retrouvons régulièrement évoquée dans les médias français, surtout depuis ce week-end.
Nicolas Maduro, le successeur d’Hugo Chavez, qui n’en a ni le charisme, ni le réalisme, peine à trouver sa place dans un pays habitué aux largesses et au népotisme de son prédécesseur.
Confronté à la détérioration de l’économie, il ne peut faire perdurer les mirifiques acquis sociaux du chavisme et durcit le ton.
Manifestants dans le quartier d’Altamira à Caracas le 24 février 2014.
Manifestants dans le quartier d’Altamira à Caracas le 24 février 2014.

Le chef de l’Etat qui s’autorise à légiférer par décret, à museler la presse et à avoir recours à des milices, finit par s’attirer la foudre et le ressentiment d’une partie du peuple qui ne comprend pas l’augmentation des prix et de l’insécurité.

Des pénuries alimentaires

dans le 3ème pays producteur de pétrole.

L’inflation de 56,20% en 2013 et la pénurie de produits de base comme le sucre, le lait, la farine ou l’huile, ont embrasé les couches de population qui n’appartiennent pas à la bourgeoisie traditionnelle, ni aux nouveaux riches surnommés la « Bolibourgeoisie ».
Le Venezuela est victime de l’inflation, des fuites de capitaux, de la spéculation, de la hausse du taux de change due aux exportations pétrolières, de la désindustrialisation et du sous investissement.
Les vénézuéliens souffrent de coupure d’eau et d’électricité et doivent se résoudre à  affronter des queues interminables pour pouvoir se procurer les produits de première nécessité.
Le marché noir et la contrebande font leurs choux gras d’une pénurie de produits qui pourrait être le fruit de la spéculation d’une haute bourgeoisie voulant faire échouer le gouvernement.

A 5 heures du matin, il y a déjà 300 personnes devant moi !

Pendant que les canons à eau de la police aspergent la foule des manifestants, que ceux-ci répliquent à coup de cocktails Molotov, et que des tuiles pleuvent sur les policiers au sol, une autre foule représente un réel danger pour le pouvoir, celle des files d’attente devant les magasins d’alimentation.
Une femme témoigne : « Même en se levant à 5 heures du matin, il faut parfois une journée entière pour acheter du savon ou du lait ».
 

Des clients montrent leurs numéros dans la file d’attente du centre commercial Bicentenario le 7 mars à San Cristobal. AFP/LEO RAMIREZ
Des clients montrent leurs numéros dans la file d’attente du centre commercial Bicentenario
le 7 mars à San Cristobal. AFP/LEO RAMIREZ

« Une répression féroce qui s’amplifie » pour Frédéric Encel.

Le géopoliticien et chroniqueur de France Inter dénonce 80 tués par balles, des centaines de blessés et plus de 2000 arrestations.
A cela, il ajoute l’embastillement d’un chef de l’opposition, Leopoldo Lopez, et les menaces qui pèsent sur celles et ceux que l’actuel président considère comme fascistes, putschistes et conspirateurs.
Nicolas Maduro, qui peine à enfiler le costume de Chavez et n’en finit pas de l’évoquer avec un certain pathétisme, devra aussi affronter la mafia qui exporte 40 % des aliments importés à un taux préférentiel vers les pays voisins, et a pris le contrôle du trafic de l’essence.
Pascale Davidovicz
Sources : www.rfi.fr , www.lexpress.fr, www.monde-diplomatique.fr, www.lemonde.fr
 
 

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