Le J.S.O.C. l’unité militaire secrète de la Maison Blanche.

Fondé en 1980, suite à l’échec d’un sauvetage d’otages en Iran, le Joint Special Operations Command, sorte de commandement interarmées d’unités spéciales, dépend exclusivement du président américain.
Une singularité que découvre le journaliste américain Jeremy Scahill, alors qu’il enquête sur le massacre de Gardez en Afghanistan.

gardez
Jeremy Scahill

Mais il apprend aussi, que ce qui est arrivé à Gardez, se produit vingt fois par nuit en 2009 en Afghanistan.

Dirty wars.

 C’est le titre du documentaire réalisé par Jeremy Scahill, et primé au festival de Sundance, créé par l’acteur et réalisateur Robert Redford.
Après la Yougoslavie et l’Irak, reporter de guerre depuis dix ans, Jeremy Scahill arrive en Afghanistan à un moment où cette guerre n’intéresse plus grand monde.
Les soldats américains ne parviennent pas à retenir les noms des villages, ni trop à comprendre ce qu’ils font là.
Mais ce qui intrigue le reporter, ce sont les communiqués faisant état de raids de nuits, et leurs listes de morts, talibans ou pas, de prisonniers soumis à interrogatoire, et de blessés.
Car personne ne sait qui fait ces raids nocturnes.
Les responsables locaux afghans, alliés des américains, qui luttent contre les talibans, dénoncent ces raids sur leurs secteurs dont ils ne sont pas tenus informés, et qui font des victimes innocentes.
Mais la base de l’OTAN semble les ignorer.

Dans la quiétude d’une nuit à Gardez,

province de Paktia, Afghanistan…

Le commando du J.S.O.C. débarque vers trois heures du matin dans la maison de Mohammed Daoud, commandant de police, formé par les américains, qui croit à une attaque de talibans.
commando
A  peine sorti de chez lui, on lui tire dessus, ainsi que sur d’autres membres de sa famille, hommes, femmes et enfants.
Les rescapés sont menottés, certains d’entre eux sont emmenés en hélicoptère pour interrogatoire, et le commando ne permettant pas que les blessés soient emmenés à l’hôpital, ils succombent au petit jour.
Comble de l’horreur, un habitant qui vient de voir son épouse tuée, témoigne : « Les américains ont pris leurs couteaux pour leur extraire les balles du corps ».
Ne pas laisser la trace d’un passage éclair et meurtrier.
Les communiqués officiels feront état de crimes d’honneur.

Des informations en retard

et des listes de noms qui changent tout le temps.

Les membres du J.S.O.C. reçoivent l’information de présence de talibans avec deux semaines de retard lorsqu’ils sont déjà loin, et des listes interminables de noms de soi-disant suspects qui ne sont pas fiables.
En conséquence, des innocents, voire des sympathisants à la cause américaine, meurent sous les balles de cow-boys décérébrés, qui mettent en péril la crédibilité de l’intervention américaine.
Un ex-commando désabusé, déclare sous couvert d’anonymat, que ces raids nocturnes, qui ont tué des personnes innocentes, ont annihilé tous les efforts des bataillons d’infanterie qui tentaient de faire leur job.
Ils ont transformé la guerre en Afghanistan et ont eu des répercussions dramatiques.

Le danger d’un système devenu incontrôlable.

 « Le J.S.O.C. peut frapper plus fort et plus rapidement sous les ordres d’Obama que de Bush », apprenons nous avec stupéfaction d’un ancien commando, et il n’a de comptes à rendre à personne en dehors du président américain.
Ni le Pentagone, ni les services secrets ne sont tenus informés des opérations calculées et programmées par le président américain au niveau politique comme militaire.
blazon
De listes en listes, couvrant tous les pays du monde, sans aucun contrôle, le J.S.O.C., aux ordres secrets du président américain, a acquis une autorité et un champ de bataille élargi.
C’est ainsi qu’en 2009, des frappes de missiles font 500 morts en Irak et plus de 150 morts au Yémen.
enfants
Les missiles n’ont supprimé aucun membre d’Al-Qaïda, aucune cache d’armes, aucun centre d’entraînement, rien que des chèvres et des moutons dont la chair s’est retrouvée mélangée à celle des victimes humaines.
Le président Obama interviendra auprès des autorités yéménites pour que ne soit pas remis en liberté le journaliste Abdulelah Haider Shaye qui, présentant des traces de torture, avait dénoncé le massacre d’innocents.
Les officines secrètes qui n’ont de compte à rendre à personne de leurs agissements, sauf à un chef suprême, aussi démocratiquement qu’il ait pu être élu, sont une menace.

Dénoncer peut coûter cher.

Le reporter Jeremy Scahill en a fait les frais.
Mais, malgré le piratage de son ordinateur, les menaces et les intimidations, ce vrai journaliste, a continué à enquêter avec obstination, et nous livre le fruit d’une investigation édifiante et terrifiante.
Pascale Davidovicz
Source : Dirty wars, la sale guerre d’Obama.
 
 
 
 
 

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