La politique Palestinienne sur le droit du retour.

À l’entrée du camp de réfugiés de Bethlehem,

une clef géante au dessus d’une arche

est le symbole des clefs emportées

par beaucoup de palestiniens

qui ont abandonné leurs maison en 1948

(Image source: Reham Alhelsi/Flickr)

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Les négociations dirigées par les USA entre Israël et l’Autorité palestinienne ont atteint un stage critique. Avec des rapports suggérant l’acceptation par Israël des lignes de 1967 et des échanges de terrains, qu’en est-il des concessions palestiniennes ? Deux questions demeurent primordiales : le «droit de retour» et la reconnaissance d’Israël en tant qu’état juif.
Le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a récemment déclaré : «Permettez- moi de le dire tout simplement : Le droit au retour est une décision personnelle. Ce qui signifie que ni l’Autorité palestinienne, ni l’état, ni l’OLP, ni Abou Mazen [Abbas], ni aucun dirigeant palestinien ou arabe a le droit de déposséder quelqu’un de son droit au retour ».
Jamil Mizer, un membre du bureau politique du Front Populaire pour la Libération de la Palestine ( FPLP ) a souligné la question en disant : « Il est question de la liquidation de la cause des réfugiés palestiniens, le retour de centaines de milliers sur les terres occupées en 1948, et le démantèlement du droit au retour de plus de six millions de réfugiés palestiniens dans les camps, en exil et dans la diaspora, qui attendent leur heure pour revenir aux maisons et terres dont ils ont été expulsés »

RÉFUGIÉS DEPUIS PLUS DE 60 ANS

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Les palestiniens, ainsi que d’autres arabes et partisans, ne manquent jamais de souligner que plus de 60 ans après la création d’Israël, les Palestiniens restent des «réfugiés ». C’est, ou devrait être banal de rappeler que c’est par choix, car aucun État arabe dont la Jordanie n’accorde la citoyenneté aux Palestiniens. En termes comparatifs, le fait est qu’il n’existe vraiment plus de «réfugiés» à l’époque contemporaine, depuis la vaste création convulsive et plus moderne de l’Inde et du Pakistan, ni bien entendu de la Seconde Guerre mondiale.
L’identité palestinienne est synonyme de trois éléments : Le « droit au retour, la lutte sanctifiée et perpétuelle contre Israël, et la reconnaissance permanente de leur statut de réfugiés, dépossédés par la main israélienne avec la complicité de la communauté internationale ». Demande corollaire que la communauté internationale doit les soutenir en tant que «réfugiés» par l’UNRWA, jusqu’à ce que les Palestiniens eux-mêmes, en quelque sorte, déclarent la fin de la «crise des réfugiés».
L’identité nationale palestinienne se fonde sur la victoire d’une lutte à zéro avec le sionisme, pas sur une vision propre d’un état. Il y a des images sentimentales du rétablissement de la situation antérieure, d’une Palestine arabe imaginaire. En fait, le «droit au retour» s’appuie d’une part précisément sur cette vague sentimentalité, ainsi que sur des interprétations inventives de « droit international de mobilité constante ». Mais des propositions claires pour un état palestinien avec ses institutions, et comment cet état sera fondé au sein d’une société avec des principes sociaux, juridiques et culturels, restent vagues. Sauf, bien sûr, pour le Hamas, dont les objectifs dérivant de la Confrérie musulmane ont été à la fois articulés et testés actuellement dans la bande de Gaza. Néanmoins, en parallèle, l’étreinte de l’apatridie et le traumatisme est sans fin.

LE DROIT AU RETOUR EST ABSOLU

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Le refus d’écouter ce que les Palestiniens disent en arabe (et souvent en anglais), au sujet de leurs revendications politiques ou d’identité nationale, et encore moins de leurs attitudes à l’égard des Israéliens, a longtemps été l’une des caractéristiques les plus surprenantes de l’engagement américain et européen avec le Moyen-Orient. La défense de M. Abbas du «droit au retour» est absolue, tout comme celle de presque tous les politiciens et intellectuels palestiniens.
Le «droit au retour» est parfois expliqué comme étant plus symbolique que pratique, une anecdote de l’Autorité palestinienne sur les circonstances candides de leur diaspora. Les Israéliens ont demandé d’accepter à la fois la fable dans laquelle ils sont les vilains et méchants, et la possibilité du retour en masse des Palestiniens qui, intentionnellement mettra fin à l’état d’Israël en tant qu’Etat juif.
En revanche, la demande d’Israël de reconnaissance comme Etat juif n’a aucun coût fonctionnel pour les Palestiniens. Mais serait la reconnaissance du caractère et de la permanence d’Israël, et elle est donc rejeté d’emblée. Cela ne peut être admis, en effet, toute la portée de la culture publique palestinienne, de l’éducation aux camps d’été et aux programmes télévisés, stimulent sans relâche l’idée qu’Israël est temporaire et illégitime. Des déclarations, telle la demande récente du ministère des Affaires religieuses de l’Autorité palestinienne Mahmoud al-Habash que « chaque pouce » du territoire d’avant 1967 doit être rendu par Israël, incluant le « Buraq » – mieux connu comme le Mur des Lamentations, lieu le plus saint du judaïsme – impressionnent profondément les Israéliens. Mais elles passent inaperçues par Kerry et ses associés.

UNE LUTTE JUSQU’A LA VICTOIRE

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C’est simplement ahurissant de constater que ces faits empiriques ne semblent pas avoir été pris en compte dans l’initiative de paix américaine. Par contre les implications devraient être bien comprises : Comme le nationalisme palestinien, leur attitude contingente aux négociations ne permettant aucun compromis, mais une lutte jusqu’à la victoire. La forte impulsion de la direction palestinienne est d’être aussi intransigeant que possible, d’entretenir les espoirs du public sans compromis, et de piéger les futurs dirigeants et membres de la société palestinienne en acceptant un compromis déloyal avec Israël.
Avec le nationalisme arabe et ses nations qui se dissolvent partout, il est à la fois surprenant et même énigmatique que les USA dépensent des fortunes pour tenter de créer un autre état identique à ceux qui sont en débâcle. Ils ont échoué en Irak, ont encouragé la dissolution de la Libye et les convulsions égyptiennes, se tiennent à distance alors que la Syrie est à feu et sang. Mais avec tous les dirigeants palestiniens qui précisent d’emblée qu’ils n’ont d’autre plan que de lutter contre Israël, la mission américaine est sisyphienne.
Des propositions éminemment sensibles concernant les frontières, les communautés juives en Cisjordanie et même Jérusalem sont par conséquent hors propos. Aucune paix n’est possible tant que la société palestinienne progresse devant un compromis qu’elle a refusé depuis près d’un siècle : le partager du sol. Tant qu’ils n’accèdent pas à ce compromis et que leurs dirigeants n’abandonnent pas (à contrecœur) le « droit au retour », en déclarant la fin de leur lutte contre Israël et en proclamant qu’une Palestine indépendante signifie qu’aucun palestinien n’est un réfugié, il n’y aura pas de paix.
 Par Alexander Joffe et Asaf Romirowsky
http://www.meforum.org/3762/palestinian-right-of-return
http://theresedvir.com/
http://therese-zrihen-dvir.over-blog.com/

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