Super Héron et Faisceau de fer : Israël à la conquête de l’Asie Par Maxime Perez

L’industrie militaire a profité du salon aéronautique de Singapour, pays ami, pour dévoiler son drone « Super Héron » et un tout nouveau système de défense antiaérienne inspiré de la technologie du « Dôme de fer ».
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Quelque peu éclipsé par Dubaï, en novembre, et ses 200 milliards de dollars de commandes, le plus grand salon aéronautique d’Asie permet aussi de mesurer les ambitions d’une des régions où les budgets consacrées au domaine aérien et aux équipements militaires se hissent parmi les plus importants au monde. Pour Israël, Singapour constitue aujourd’hui l’un des principaux clients de son industrie militaire, aboutissement de quarante années de coopération soigneusement tenue secrète par la censure.
Les relations entre les deux pays remontent à l’indépendance de l’île en 1965. A l’époque, Lee Kuan Yew fait appel à Israël pour constituer une force armée. Des conseillers militaires sont rapidement envoyés sur place. L’armée singapourienne a été bâtie sur le modèle de Tsahal, utilisant dès la fin des années 60 le même type d’armement que ceux des soldats israéliens et pouvant mobiliser des centaines de milliers de réservistes en quelques heures.
Dernièrement, la coopération sécuritaire entre Israël et Singapour s’est accentuée du fait de la menace posée par l’organisation islamiste « Jemaah Islamiyah », basée en Indonésie. Parmi les contrats d’armements réalisés par l’Etat hébreu figurent la vente de missiles air-sol « Barak », ainsi que la livraison de drones « Hermes », d’avions de combat équipés de systèmes électroniques israéliens et de navires de guerre.

« Super Héron »

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Ce n’est donc pas tout à fait un hasard si Israël a choisi le salon aéronautique de Singapour pour exposer de nouveaux systèmes de pointe, à commencer par le « Super Héron », dernier né de la famille des drones israéliens. Développé par la société IAI (Israel Aerospace Industries), cet avion sans pilote présente des caractéristiques nettement supérieures à celles de son prédécesseur, le Héron (« Shoval », en hébreu), opérationnel depuis 2005 dans l’armée de l’air de Tsahal. D’une envergure de 17 mètres, il présente une masse maximale au décollage de 1 450 kg, contre 1 250 kg pour le Heron. En outre, sa vitesse peut atteindre les 150 nœuds (277 km/h) et, surtout, à la faveur d’un nouveau moteur diesel, affiche une autonomie de 45 heures en vol avec un plafond opérationnel de 30 000 pieds (environ 9100 mètres d’altitude).
Capable de prendre des images de précision à une distance de 1.000 km, le « Super Héron » se destine à des missions de reconnaissance, de renseignement, de ciblage ou encore de patrouille maritime – utile pour la surveillance des plateformes de Gaz en Méditerranée. Son coût de base avoisine 15-20 millions de dollars et peut quadrupler en fonction des demandes. Jusqu’ici, IAI n’a officialisé aucun contact avec un pays étranger pour la vente de ce drone, bien que certaines sources indiquent que la Suisse souhaiterait rapidement en obtenir la livraison.

Le bouclier antimissile se renforce

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Parallèlement au « Super Héron », le missile israélien Rafael a présenté pour la première fois son nouveau système « Faisceau de fer », capable d’intercepter des mortiers et des roquettes de très courte portée à l’aide d’un laser. Ce système antimissile, qui s’inspire largement de la technologie du « Dôme de fer » et dont il emprunte, d’ailleurs, une partie du nom, a été conçu pour détruire en vol des projectiles dont la trajectoire est trop courte pour être détectée par le « Dôme de fer » – ce dernier est impuissant face à des projectiles d’une portée de 0 à 4 km.
Au lieu d’utiliser des missiles intercepteurs coûteux, à l’instar du Tamir pour le « Dôme de fer », le nouveau système « Faisceau de Fer » intègre un laser qui provoque la surchauffe et l’explosion d’une ogive avant que celle-ci n’atteigne son point d’impact. La technologie rappelle celle du « Nautilus », dont le développement avait débuté avant le retrait israélien du Sud-Liban, en 2000, puis abandonné pour des raisons de coûts financiers exorbitants.
Si des tests opérationnels doivent encore être effectués, la mise en service de ce système est une bonne nouvelle pour les habitants des localités israéliennes frontalières de Gaza qui, depuis plus d’une décennie, sont exposées sans protection aux tirs de mortier et de roquettes Kassam des factions palestiniennes.
 Maxime Perez
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