Les ‘’devoirs’’ des écoliers palestiniens par Jean-Paul Fhima

Le 5 novembre 2013 à Gaza, une nouvelle matière appelée « la résistance à Israël» a été intégrée dans le cursus d’enseignement secondaire. Cette forme « d’éducation guerrière » voulue par le Hamas est l’aboutissement d’une longue série de dégradations et de détournements du système éducatif. Et une autre façon d’inciter les écoliers à faire … leurs ‘devoirs’
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De nombreux rapports réalisés sur les manuels scolaires palestiniens en 2003, en 2006 puis en 2013 (enquête publiée dans le New York Times), montrent que dans les écoles, de Ramallah à Gaza en passant par Jérusalem-Est, on diffuse depuis longtemps une propagande hargneuse et grossière où est dit à longueur de pages qu’Israël n’existe pas, qu’Israël n’a pas d’histoire, qu’Israël n’a pas de peuple. Partout un message explicite de haine appelle au meurtre de l’ « ennemi des Musulmans et de l’islam ».
Tous les enseignements sont touchés mais plus particulièrement celui de l’histoire, de la géographie et de la littérature. Tout est matière à louer un nationalisme paranoïaque et agressif dont le devenir dépend de l’anéantissement total et sans merci de l’Etat juif. Etait-ce là la mission première d’une école dont l’ambition était de promouvoir la paix entre les peuples dans l’esprit des accords d’Oslo ?
L’accord du Caire de 1994 a transmis à l’Autorité Palestinienne la responsabilité entière de l’éducation. Un ministère (MoEHE) y a été créé pour rénover le système éducatif, avec l’aide logistique et financière de nombreuses ONG et de l’UNWRA. L’UNESCO a même fixé à l’époque un cahier des charges (rapport Lughod de 1996, 676 pages) qui préconise un enseignement « équilibré et réformiste » pour une école soucieuse de « l’amélioration de la qualité et des lieux de formation».

Le système éducatif palestinien montra vite des failles.

En plus d’une gestion catastrophique, des divisions internes, des conflits d’intérêt, de la corruption, des trafics et de l’incompétence, survenait en 2000 la seconde Intifada.
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Au lieu de voir les enfants sur les bancs de leur classe, on les vit aux premières lignes d’un front dont ils devinrent les porte-drapeaux. Politisés et engagés dans un conflit d’adultes, on les retrouva figurants d’un mauvais film mis en scène par leurs propres parents et par leurs propres professeurs. La nouvelle guerre ouverte contre Israël prit le visage de ces jeunes devenus d’héroïques petits soldats en proie au festin médiatique du monde. Car les caméras et les photographes virent en eux l’incarnation même d’une génération sacrifiée … mais très photogénique.
Ces innocents narguant les casques et les fusils semblaient aguerris aux jeux de combat, amusés d’en découdre avec l’adversaire, presque contents de prendre une balle perdue pour devenir Shahid (martyrs).

Le détournement de l’école à ces fins honteuses

continue aujourd’hui.

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L’écolier palestinien apprend à tuer du juif, à liquider du sioniste et à écraser l’Israélien au nom du « Peuple arabe », de la « Nation musulmane » et de la « Grande Palestine ». Le contenu des manuels scolaires est un exorbitant énoncé d’insanités et de mensonges. On y apprend que la guerre est religieuse, le combat est juste et le conflit vital.
La guerre est religieuse : l’Islam est une religion supérieure qui vaincra tout ce qui lui résiste et ne lui ressemble pas. Un choc des civilisations attend l’Occident et « les Etats impérialistes » responsables de tous les maux de la terre et de tous les conflits. Les tensions du monde viennent des « provocations» comme le 11 septembre 2001, l’interdiction du voile islamique, les caricatures de Mahomet, qui sont autant de violations à la dignité de la culture arabo-musulmane. L’islam promeut les droits de l’homme. Le terrorisme lutte contre le mal. Le djihad est le but de tout vrai fidèle d’Allah. Selon le New York Times, les cours d’histoire dispensés à Gaza en classe de quatrième, troisième et seconde, affirment que la Torah et le Talmud sont des « inventions »,
Le combat est juste : « L’entité sioniste » exploite et colonise. Sa présence est « une catastrophe, un phénomène raciste et exterminateur ». Se défendre est un « droit protégé par l’ONU et les lois internationales ». La nouvelle génération « libérera la Palestine ». Les villes de Haïfa, Acre, Beer Sheva sont musulmanes. Les territoires palestiniens « s’étendent de la Jordanie jusqu’à la mer rouge ».
Le conflit est vital : la patrie arabe est attachée à un territoire qui lui appartient et dont on est venu voler les richesses. La Palestine est un Etat (non une région) qui a survécu aux vols, persécutions, exils et pauvreté. Sa survie se définit en creux, par un négationnisme de l’Holocauste, un rejet sans nuance des racines historiques d’Israël, un refus irrévocable de voir dans les Juifs une nation, car « sans terre, un peuple n’existe pas ».  Par exemple, le mur des lamentations est appelé « Al Buraq », c’est une propriété de l’histoire palestinienne.
Un tel ramassis de contre-vérités et d’approximations, de clichés et de caricatures, n’a pour seul but pédagogique que l’élaboration d’une mythologie simpliste et falsificatrice. Cet endoctrinement fait un travail de sape, morbide et manichéen, ravageur et néfaste, sur les esprits jeunes et influençables.
Dans les livres de classe, il n’y a aucun souci d’épanouissement personnel de l’élève. La formation individuelle a peu d’intérêt. Seul compte le devenir collectif et la quête identitaire vengeresse. L’école palestinienne fait l’apologie du sacrifice et de la violence aveugle, sans concession ni vision critique. Elle détruit la jeunesse au lieu de la former, comme n’importe quelle dictature construit son emprise idéologique sur la société. Sans entrer dans les comparaisons oiseuses, on peut reconnaitre la désolante conséquence de ces mécanismes mortifères. On les a déjà vus à l’œuvre.
Dans la bande de Gaza, le Hamas, le Jihad islamique Palestinien (JIP) et les brigades al-Quds, s’occupent eux-mêmes des programmes scolaires. Ils organisent dès l’école maternelle des fêtes en tenue militaire avec fausses armes et défilés des enfants devant des cercueils. « Il est de notre obligation d’éduquer (…) à la résistance ». Dans les camps d’été, l’islamisme radical remplace les jeux et les sorties culturelles. Beaucoup d’écoles portent les noms des pires terroristes ou de leur famille comme celui de la fameuse Al-Khansah, la maman ‘’exemplaire’’ de trois fils martyrs.
Dans une telle société au faible niveau d’éducation, persiste une vision patriarcale et sommaire du monde où pression familiale et traditions archaïques rendent courants les crimes et les violences. Vingt-sept femmes ont été assassinées en 2013 dans des « crimes d’honneur», résidu « (d’) une pensée tribale venue du fond des âges de l’ignorance » (Jamal Abu Ara, maire d’une ville palestinienne où une femme exécutée par sa propre famille a été pendue à un arbre).
On se souvient des pulsions barbares de la foule s’acharnant sur les soldats israéliens dépecés comme des bêtes. Le 12 octobre 2000, deux réservistes capturés par la police de Ramallah étaient sauvagement poignardés, mutilés puis livrés à la populace ivre de sang (source Yediot Aharonot). « Déshumaniser les Juifs, c’est rendre leur assassinat plus aisé, c’est désinhiber » (Hélène Keller-Lind).
Pew Research Center, un institut américain de sondage, a réalisé une enquête dans les territoires palestiniens entre décembre 2011 et 2012. On y apprend que 70 à 80% des Palestiniens sont favorables à la lapidation pour adultère, aux mutilations pour vol, à la peine de mort en cas d’apostasie de l’Islam ; 89% souhaitent faire appliquer la charia.
Pour le seul mois de novembre 2013, il y a eu 107 attaques terroristes en Judée-Samarie et 53 à Jérusalem. « (…) Résultat direct de l’incitation à la haine diffusée dans la presse et dans les écoles palestiniennes », affirmait Benjamin Netanyahu.
Si on peut se réjouir que l’USAID, l’Agence américaine pour le développement, ait déclaré fin 2013 que la résistance palestinienne était assimilable au terrorisme et que les aides accordées seraient soumises à des efforts de pluralisme et de démocratisation, on constate que les ONG européennes n’ont pas les mêmes scrupules. Pour Susan Nicolai de ‘’Save the children UK’’ par exemple, les allégations concernant les livres scolaires seraient « sans fondement » et dissuaderaient les donateurs étrangers. Les excès selon elle s’expliqueraient par le contexte oppressant et discriminant de la région fracturée en zones isolées. Il y aurait un effet pervers, nous dit-on, à stigmatiser les écoles palestiniennes déjà touchées par des pratiques violentes. Châtiments corporels, punitions collectives et humiliations y sont très répandus.
Que penser enfin du rôle trouble du Forum Mondial pour l’Education qui se tenait à Ramallah fin octobre 2010. On y faisait cause commune avec un «peuple privé de ses droits […] des enseignants et des élèves harcelés et arrêtés […] des programmes scolaires interrompus » (sic). On y rappelait surtout que l’école est « un processus constant de libération (…) de dynamiques communautaires et de droits nationaux » ce qui, entre les lignes d’un discours humaniste, donnait implicitement son aval aux contenus assassins des manuels de classe. Le Forum concluait en ces termes : « Solidarité avec les Palestiniens dans leur lutte légitime pour la liberté, l’autodétermination et un Etat indépendant ». Ce qui voulait dire : solidarité ‘’à n’importe quel prix’’.
Combien d’instances et d’organisations internationales de la sorte relaient sans pudeur cette propagande au lieu de la combattre ? Derrière les hypocrites appels aux droits de l’homme et à la justice, c’est un message clair adressé aux jeunes apprentis martyrs prêts à passer à l’acte. ‘’Faites la paix par la guerre, et soyez sans limite ni compromis’’. Les auteurs de ce blanc-seing écœurant maitrisent le double langage comme le Hamas affectionne le bourrage de crâne. Ce sont d’irresponsables complices de la haine qui servent les intérêts d’un djihad qui ne les concerne pas mais qu’ils mènent … par procuration.
En attendant, la « génération sacrifiée » des écoliers palestiniens paie au prix fort une idéologie qui la dépasse.
Jean-Paul Fhima
JPF-Signa

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