Les vétérinaires en grêve ce mercredi : Une première depuis 40 ans !

Décidément, la grogne enfle chaque jour un peu plus en France et touche tous les secteurs, les uns après les autres.
À l’appel du SNVEL (Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral) et de l’Ordre des Vétérinaires, les vétérinaires de toute la France seront en grève ce mercredi 6 novembre pour la première fois depuis quarante ans !
vétérinaire en colère
Ils entendent protester, avant son transfert devant le Conseil d’État, contre le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt et principalement l’un de ses articles (l’article 20) concernant la délivrance de certains antibiotiques dits bio-résistants mais aussi contre une manière de faire qui n’en est pas une…
Alors que des négociations étaient en cours depuis des semaines entre les divers partenaires, le gouvernement a décidé soudainement, en octobre dernier, de modifier unilatéralement et de façon drastique les conditions de distribution de certains médicaments à usage vétérinaires, ceux dits d’importance critique. Ces antibiotiques, dont la liste n’est pas encore arrêtée à ce jour, concerneraient en premier lieu les animaux d’élevage mais aussi les quelques 65 millions d’animaux domestiques à plumes ou à poils recensés sur le territoire. Ca fait du monde.
En clair et contre toute logique, selon l’article incriminé, les vétérinaires pourraient continuer à prescrire ces antibiotiques, mais ne pourraient plus les délivrer… Pour se les procurer, il faudrait donc s’adresser à l’avenir aux pharmacies, une complication de plus en milieu rural, à laquelle on peut ajouter celle inhérente aux jours fériés et aux week-end par exemple, les animaux ne choisissant pas toujours eux non plus leur moment pour tomber malades…
Outre son inefficacité évidente et prévisible, voire sa contre-productivité selon les professionnels concernés, ce projet de loi sonne comme un véritable discrédit envers toute une profession, plutôt silencieuse d’ordinaire, accusée à mots à peine couverts de ne penser qu’à se remplir les poches, un projet fondé sur le procès d’intention, sur l’idéologie et qui a d’abord et avant tout pour effet de nous atteindre dans notre dignité, selon Michel Baussier, Président de l’Ordre des Vétérinaires, qui ne mâche pas ses mots.
Outre cette attaque en règle envers une profession qui entend bien revendiquer sa compétence et son professionnalisme, ce projet, s’il venait à être adopté, pourrait effectivement induire d’importants problèmes au niveau de la gestion des urgences, en ville comme en milieu rural. Ils pourraient aussi être source de difficultés financières réelles, notamment pour les petites structures vétérinaires.
Qu’on se le dise, le 6 octobre sera un nouveau jour de grogne dans le pays. Un de plus.
 
Brigitte Thévenot

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