Donnons une chance à la diplomatie Par Ariella Ringel-Hoffman – Ynet

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Semaine du 30 septembre au 4 octobre 2013

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Il est particulièrement troublant d’observer Israël faire des pirouettes à chacune des déclarations des dirigeants voisins. Chaque fois que l’un de nos ennemis menace d’anéantir Israël, nous nous efforçons d’alerter le monde de l’importance de prendre ces menaces au sérieux, l’expérience du passé nous ayant enseigné que leurs auteurs étant sincères, ils s’appliqueraient à faire le nécessaire pour mener leurs menaces à exécution. Chaque fois que l’un d’eux prétend que l’Holocauste n’a jamais eu lieu et ne serait qu’un mythe, Israël tient à s’assurer en tout lieu que l’insanité d’une telle déclaration ne fasse aucun doute et ne soit pas considérée comme un malencontreux lapsus.
Mais si l’un de ces chefs d’Etat affirme être disposé à négocier ou à conclure un accord, les Premiers ministres israéliens à travers les générations, y compris Benjamin Netanyahu, discréditent aussitôt la proposition. Il est aujourd’hui demandé à un monde, qui hier se devait de prendre toutes les déclarations et menaces des ennemis d’Israël au sérieux, de croire que les nouveaux discours relèvent d’un stratagème, d’une ruse. Devrions-nous percevoir les déclarations d’Hassan Rohani avec méfiance ? Assurément. Devons-nous continuer de surveiller attentivement ce qu’il se passe réellement sur le terrain? De toute évidence.
Devrions-nous exiger de l’Iran qu’il fournisse des actions concrètes plutôt que de simples mots ? C’est certain, et c’est ce qui va probablement arriver.
En revanche, ce qui est parfaitement inutile, pour ne pas dire stupide, c’est de sortir de la salle en signe de protestation pendant le discours de Rohani devant l’Assemblée Générale de l’ONU. Il s’agit d’une tentative pour forcer l’opinion et demander au monde qu’il rejette les tentatives du président iranien d’établir de nouvelles relations.
Qu’aurait-on perdu à accueillir le changement de discours de l’Iran ou à publiquement exprimer notre espoir en de jours meilleurs ?
Parallèlement, nous aurions pu murmurer aux oreilles de ceux qui auraient besoin de l’entendre qu’il nous faut être particulièrement vigilant face à ces déclarations conciliantes susceptibles de dissimuler une autre réalité.

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Pépites d’uranium
Caricature de Guy Mored dans le Yediot Aharonoth

SEUL FACE AU MONDE

par SHALOM YERUSHALMI – MA’ARIV

La métaphore la plus forte utilisée par le Premier Ministre Netanyahu dans son discours hier lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies renvoyait à la comparaison entre le président Iranien sortant, Ahmadinejad, et le président entrant, Rohani. Le précédent était un loup déguisé en loup, et l’actuel est un loup déguisé en agneau, déclara-t-il. Cette métaphore peut aussi s’appliquer à Netanyahu et au Président Obama. Netanyahu étant le loup en costume de loup vis-à-vis de l’Iran. Obama, au mieux, étant un loup déguisé en agneau.
Le Premier Ministre montra les crocs. Il brisa le processus diplomatique auquel le monde se dévouait aujourd’hui, après avoir cédé à la tentation attrayante de Rohani. Netanyahu n’est pas prêt à y croire et ne laissera de chance à aucune action modérée vis-à-vis de l’Iran: pas de pouvoir nucléaire civil et pas de développement partiel du programme nucléaire, pas de dialogue au sujet du désarmement qui ne soit pas transparent et pas de suppression des sanctions. Qui que ce soit négligeant ces points se trouverait face à une Corée du Nord multipliée par cinquante. Tout comme le Petit Chaperon Rouge, avant que le chasseur ne vienne – Israël, en l’occurrence – et ne le sauve des griffes du loup nucléaire en costume.
Netanyahu comme à son habitude, a construit un bon discours et a parlé de façon persuasive. Il a commencé avec l’histoire commune, à la fois optimiste et touchante, que le peuple juif et les Perses ont partagée à l’époque du roi Cyrus, mais très vite il embraya sur le plus moderne et malfaisant Haman, qui n’avait de cesse de changer de visage. Selon lui, Khomeini, Khamenei, Ahmadinejad et Rohani lui sont semblables.
Netanyahu, comme l’on pouvait s’y attendre, a exposé le comportement des Iraniens au fil des années, leur engagement dans les activités terroristes mondiales, les tensions internes, la connexion avec Assad et le génocide de son peuple, l’absurdité de l’idée selon laquelle Téhéran développerait ostensiblement des armes nucléaires à des fins pacifiques, mais les dissimule en fait sous terre à Qom. “N’avons-nous tiré aucune leçon de l’histoire,” Netanyahu reprocha-t-il, au monde entier, et principalement à Obama.
Et ce n’est certainement pas facile de punir le monde de cette façon, après qu’il nous ait montré au cours des dernières semaines à quel point il était réticent à faire la guerre et à quel point il aspirait à parvenir à un accord, même avec des dictateurs qui utilisent des armes non-conventionnelles contre leur propre peuple. Il est très difficile de s’opposer au Président Américain, et aujourd’hui il est clair que le dialogue avec la Maison Blanche n’était pas simple. Il est très difficile de reprendre le contrôle de l’agenda après que la porte ait été fermée.
Rohani est rentré chez lui heureux et satisfait. Netanyahu quant à lui consacre une journée de plus à tenter de convaincre les médias américains. On peut seulement espérer qu’il y parvienne, mais nous avons nos doutes.
Si cela ne fonctionne pas, Netanyahu place Israël à la tête de l’opposition contre l’Iran, même s’il doit se retrouver seul et sauver le monde. Ceci constitue une menace plutôt effrayante, qui nous ramène à l’époque où le département de sécurité était en alerte et les avions prêts à décoller.
La grande question reste de savoir si nous avons toujours aujourd’hui la capacité d’agir seuls, ou si nous avons loupé le coche, et égaré le monde au passage, désireux de poursuivre un chemin différent et de connecter avec vent nouveau et trompeur qui souffle depuis l’Iran.
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