La prophétie iranienne d'Obama – HAARETZ

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Semaine du 2 au 4 septembre 2013

Régional - copie

LA PROPHETIE IRANIENNE D’OBAMA

par AMOS HAREL – HAARETZ

A en croire le New York Times, qui a étudié le processus de prise de décision de l’administration américaine menant au report inattendu de la frappe en Syrie, la principale considération d’Obama est liée au dossier iranien. Le Président américain est persuadé qu’il aura besoin à l’avenir du Congrès s’il décide d’attaquer le programme nucléaire iranien. C’est la raison pour laquelle il ne souhaite pas – dans le contexte actuel – contourner le Sénat et la Chambre des Représentants pour toute décision concernant la Syrie.
Si Obama décide finalement de lancer une attaque contre la Syrie, il aura besoin du soutien des sympathisants d’Israël pour obtenir l’aval du Congrès. Sans coalition internationale en faveur d’une frappe, Obama est arrivé à la conclusion qu’il lui faut un soutien politique interne. L’atout iranien est un argument de poids pour l’obtenir.
Mais le report de toute attaque contre la Syrie a été perçu comme une mauvaise nouvelle par une autre coalition, celle qui, en Israël, regroupe des responsables sécuritaires plutôt qualifiés de « colombes » sur la question iranienne.
A trois reprises (en 2010, 2011 et 2012), Netanyahu et Barak ont tenté de promouvoir une attaque israélienne autonome en Iran, malgré l’opposition des Américains. Et à chaque fois, ils ont été stoppés par un front comprenant les chefs de Tsahal, du Mossad, du Shin Beit et trois ministres du Forum des sept – Yaalon, Meridor et Begin. Et les mouvements de personnes dans ces organismes sécuritaires n’y ont rien changé : leurs successeurs affichent les mêmes opinions.
Les opposants à une attaque israélienne évoquaient une raison essentielle touchant à nos relations privilégiées avec les Etats-Unis. Une opération militaire contraire aux intérêts américains, affirmaient-ils, portera gravement atteinte au soutien accordé par les Etats-Unis à Israël, d’autant plus qu’il y a encore une chance pour qu’Obama décide d’agir par lui-même.
Si l’on suit attentivement les déclarations de Netanyahu sur le dossier iranien, l’on peut être assuré que depuis samedi soir, les deux hypothèses qui étaient déjà les siennes à son arrivée au bureau du premier ministre en 2009, se sont encore renforcées : Netanyahu est le seul à comprendre véritablement la menace iranienne et seul Israël (avec lui à sa tête) est capable d’écarter cette menace car on ne peut compter sur aucun autre pays pour le faire à notre place. Pour Israël, la décision d’Obama de s’adresser au Congrès n’est pas un problème en soi mais plutôt les zigzags constants du Président avant l’annonce de sa décision. Netanyahu a déjà dit à plusieurs reprises que les agissements des Américains en Syrie sont analysés à travers le prisme iranien.
Si, un jour, Netanyahu décide d’attaquer en Iran, malgré les oppositions externes et internes, on pourra dire que le 31 août 2013 aura été une date cruciale dans sa prise de décision

cari0409
Donc on attaque la Syrie ?
Bien sûr. Maintenant, décidons de la date
Caricature de Shlomo Cohen dans Israel Hayom

FUITE EN AVANT DE L’EUROPE

par SHIMON SHIFFER – YEDIOTH AHARONOTH

La décision du président américain Barack Obama de reporter la frappe punitive contre le régime syrien nous permet de tirer plusieurs conclusions tristes et pragmatiques du monde dans lequel nous vivons. Les Européens ont fui leur responsabilité. Ils esquivent leur rôle dans cette tentative internationale d’empêcher l’utilisation d’armes de destruction massive contre les civils syriens. Le Parlement britannique a lié les mains du Premier ministre David Cameron, et d’autres pays du continent attendent les États-Unis pour mettre leurs mains dans le cambouis.
Ce que nous avons vu au cours des derniers jours en Grande-Bretagne et en France témoigne d’une certaine inaptitude à prendre des responsabilités et des décisions fortes en ce qui concerne la gestion des crises mondiales.
Israël, qui a été fondé sur les ruines de l’Europe, ne doit jamais oublier ce qu’il a vécu. Nous avons le devoir d’établir un lien entre les millions de personnes qui ont péri dans les chambres à gaz des camps de la mort et ces milliers de civils syriens assassinés par les armes chimiques de Bachar al-Assad. Il est de notre devoir moral d’exprimer avec conviction notre position et de dénoncer le régime sanguinaire de Damas, même si notre décision de ne pas intervenir dans la guerre civile en Syrie est justifiée.
Les évènements de ces derniers jours nous obligent également à tirer une autre leçon. Le comportement américain renforce la position d’Israël à l’égard des pays voisins de la région. Il est grandement préférable pour Israël d’être entouré de régimes stables comme en Egypte et en Jordanie, plutôt que de faire face à des supposées démocraties qui n’existent en réalité que dans l’imaginaire occidental.
Nous devons convaincre l’administration américaine que la destitution du pouvoir des Frères Musulmans, certes élus démocratiquement, est de loin préférable pour la paix et la stabilité de la région qu’un régime islamique extrémiste. Ceci vaut également pour le Hamas qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza par des élections démocratiques. C’est sous ce prétexte qu’Israël a cédé à la pression américaine et nous en payons jusqu’à présent le prix.
Au cours de ces dernières 48 heures, le prestige du président Obama a été sévèrement touché, mais nous devons rester confiants : les Etats-Unis demeurent la plus importante puissance mondiale et si Obama obtient l’approbation du Congrès pour une frappe en Syrie, il aura l’occasion de rectifier le tir.
A Damas, à Téhéran et dans le quartier Dahiya à Beyrouth, les gens attendent avec impatience de voir ce que les Etats-Unis vont faire. Je suis prêt à deviner qu’à la fin, Obama essuiera les sourires des visages d’Assad, Rouhani et Nasrallah et transformera les plaintes anxieuses des populations civiles en soupirs de soulagement.
Nous sommes toutefois contraints de rester lucides. Obama ne s’intéresse pas particulièrement à notre région, mais plutôt à l’héritage qu’il souhaite laisser derrière lui. Il n’a pas l’intention de perdre la popularité gagnée en tant que premier président noir des Etats-Unis.
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