Bauhaus célèbre ses 100 ans à Tel Aviv

Le style Bauhaus a été importé à Tel-Aviv par des étudiants allemands, il y a 100 ans. Ce mouvement architectural minimaliste a été fondé par des Juifs allemands qui ont fui les nazis vers la Palestine qui était alors sous domination britannique. Aujourd’hui, Tel-Aviv est la ville référence du style moderniste…

Vue de Bruno Hause, au 3 rue Strauss, à Tel Aviv, construite en 1935 dans le style Bauhaus par l’architecte Zeev Haller. Photo de Miriam Alster / FLASH90

Le style Bauhaus occupe une place de choix avec ses 4 000 bâtiments qui composent  la ville blanche,  classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’architecture Bauhaus de Tel-Aviv a prospéré durant les années 1920 et 30 en fonction du plan régulateur de l’architecte britannique Sir Patrick Geddes. Celui-ci conçoit la ville comme une « cité-jardin ». Chaque lot  était occupé par une construction indépendante dont la surface au sol ne devait pas excéder le tiers de celle du jardin qui l’entourait.

Le sionisme des années 20 est très influencé par le socialisme et le communisme qui fleurissent en Europe. L’école architecturale Bauhaus qui se définit comme socialiste voit le jour en Allemagne dans les années 20. Fondée à Weimar par l’architecte Walter Gropus, elle joua un rôle prédominant dans l’évolution des idées et des techniques modernes. Le style Bauhaus s’est développé à Tel-Aviv dans les années 30 après que plusieurs étudiants formés dans cette école se soient installés dans la ville. En rupture avec le passé, ceux-ci privilégiaient une esthétique fonctionnelle et l’utilisation de verre, d’acier ou de béton. Ce courant a été adapté aux conditions culturelles et climatiques du lieu, et intégré aux traditions locales. A l’époque, à Tel Aviv, quelques adaptations ont été apportées qui tenaient compte du climat du Moyen-Pâques comme l’incorporation de balcons pour capter les brises de mer ou l’utilisation proscrite du verre en raison de la chaleur. La ville blanche de Tel-Aviv est une synthèse extrêmement représentative des diverses tendances du mouvement moderne dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme au début du XXe siècle.

Faite de constructions dépouillées et sobres avec des formes carrées ou rectangulaires, cette nouvelle architecture mettait l’homme au centre du dispositif : les bâtiments devaient avant tout être fonctionnels, simples, ouverts sur la rue, d’où l’importance des grands balcons. Dénuée de fioritures, la maison Bauhaus a un toit plat, où l’on peut se réunir, voir dormir lors des nuits de grandes chaleurs.

La plupart des bâtiments Bauhaus se trouvent sur le boulevard Rothschild, le Bld Ibn Gvirol, le Bld Hen, le Bld Nordau et bien sûr le Bld Dizengoff.

Dans les rues de Tel Aviv, une trentaine de personnes originaires d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse et de Suède ont participé à une visite guidée organisée par le Bauhaus Center, dirigé par son fondateur Micha Gross. Le psychologue et amateur d’architecture suisse a déclaré à l’AFP qu’aucune autre ville au monde ne possédait autant d’immeubles Bauhaus que Tel-Aviv.

Première étape de la visite:  la place Shulamit, juste à côté de la rue Dizengoff, dans le centre de Tel-Aviv. Avec ses bâtiments élégants et arrondis, le site incarne la manière dont le Bauhaus a façonné la ville animé de la  volonté de créer des logements pour toutes les classes sociales.

Hotel Cinema photo Flash90

Seconde étape de la visite: place Dizengoff, une place emblématique de la ville, dominée par d’importants bâtiments Bauhaus, dont l’immaculé blanc Hôtel Cinéma. Selon Gross, la ville blanche est  une destination plus impulsive que Jérusalem et ses lieux saints, qui attirent chaque année des millions de visiteurs. Katell Piboules et Yann Becouar, deux visiteurs français quadragénaires du centre arpentent les rues armés de cartes détaillées qui indiquent les joyaux du Bauhaus. Selon eux, certains bâtiments très bien restaurés valent vraiment le détour alors que d’autres laissent beaucoup à désirer car la plupart de ces bâtiments des années 1930 sont entre des mains de propriétaires privés qui ne reçoivent aucun financement public pour  la restauration des bâtiments.

Cependant  depuis les années 80 la ville a fait un effort de réhabilitation important, qui lui a valu d’être inscrite en 2003 au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO.

Source Tel-Avivre –  AFP

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