Le liberticide en col blanc. Sarkozy cognait, Macron labellise. Par Paul Germon

Il fut un temps où Nicolas Sarkozy passait pour l’épouvantail de la République.

On voyait déjà les journaux saisis, les CRS dans les couloirs des rédactions, la France transformée en commissariat.

Résultat ? Le “fougueux” Sarkozy aura fait voter la QPC, donnant à tout citoyen le droit de contester la loi.

Et il confia à l’opposition la présidence des commissions parlementaires.

L’ogre d’hier avait donc, au fond, une âme de libéral.

Un autoritaire… émancipateur.

Quand le pouvoir se fait sourire

Emmanuel Macron, lui, n’a pas besoin de crier. Il chuchote la liberté pendant qu’il l’attache avec un ruban tricolore.

Il ne censure pas : il labellise.

Il ne fait pas taire : il classe.

Il ne frappe pas : il note la conformité.

Dernière trouvaille : confier à Reporters Sans Frontières la mission de labelliser les “médias fiables” par le sceau JTI.

Une ONG au sourire moral, mais dont le logiciel idéologique est d’un seul bloc.

Ainsi, sous couvert de vérité, on fabrique la bonne presse — celle qui pense juste, vote bien et cite les mêmes trois sources.

Service public, service unique

Le pluralisme audiovisuel, cette vieille exigence républicaine, est aujourd’hui sous perfusion.

Delphine Ernotte, reconduite pour un troisième mandat à France Télévisions, règne sur un royaume du consensus où le débat s’éteint dans la naphtaline des “valeurs”.

À la même heure, l’Arcom — cette nouvelle Inquisition douce — étrangle C8 et menace CNews, chaînes trop insolentes pour le goût du Château.

On n’interdit plus : on ne renouvelle pas la fréquence.

La censure devient procédurale ; on tue la parole par circulaire.

De l’autorité au magistère moral

Sous Sarkozy, on se battait : le ton montait, la presse répondait, le peuple tranchait.

Sous Macron, on explique. Toujours.

On ne débat plus : on éduque.

Le pouvoir n’a plus d’adversaires, seulement des élèves récalcitrants.

Le chef de l’État ne gouverne plus des citoyens, mais des incompréhensions.

C’est la gouvernance pédagogique : celle qui ne dit pas “obéis”, mais “comprends-moi”.

Et pendant qu’on comprend, la décision est déjà prise.

À quand la Maison des écrivains ?

On a commencé par trier les médias. On finira par trier les écrivains.

Il y aura les “contributeurs au vivre-ensemble” et les “nuisibles à la cohésion”.

Les uns seront invités sur France 5, les autres sur écoute administrative.

On ne brûlera plus les livres : on ne les diffusera pas.

Et, dans le silence climatisé des rédactions labellisées, on proclamera que la liberté n’a jamais été aussi grande.

Alors, se rend-il seulement compte de la portée de ses déclarations et de ses actes ?

C’est peut-être la question la plus charitable, la plus favorable.

Car si c’est conscient, c’est grave.

Mais si c’est inconscient, c’est pire encore : cela veut dire qu’en France, la servitude peut désormais se faire au nom de la vertu.

Sous Sarkozy, on pouvait contester. Sous Macron, on doit être certifié.

© Paul Germon

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6 Comments

  1. En français, cela s’appelle le totalitarisme, la dictature.

    Les Français qui croient encore vivre dans un pays libre sont aussi endoctrinés que les nord-coréens, mais contrairement à ces derniers, ils n’ont aucune excuse.

  2. Le neo petainisme en marche , mais bon , c est bientot les vacances , les RTT , les greves de la Cgt , bref continuez a dormir debout pendant que les vichyssois vous enterrent ……

  3. Merci pour ces fortes et véridiques paroles Paul Germon. Oui micron veut instaurer le ministère de la vérité (Orwell qu’il est urgentissime de lire – notamment 1984 et Hommage à la Catalogne). Le totalitarisme repointe son groin obscène.

  4. Pas grand chose de nouveau, mais l’Europe de l’Ouest s’enfonce chaque jour un peu plus dans le Fascisme et le totalitarisme. Il n’y a plus aucune limite, le pire est déjà certain et on sait déjà que personne ne bougera. Les personnes politiquement éveillées ne sont qu’une infime poignée, et les foules font preuve d’une apathie totale. Ce ministère de la vérité est déjà une réalité depuis les années 80 : aussi loin que je me souvienne les médias français ont toujours joué le rôle de pravda. Même par rapport aux médias anglo-saxons, ils se sont toujours signalés par leur extrême soumission au pouvoir et leur absence totale d’éthique et de sérieux, y compris sur les questions économiques. Mais depuis les années 2020, la France et les autres pays occidentaux sont passés au stade supérieur, (à la nord-coréenne, à la Al-Jazeera et à la Goebbels) et la propagande des nouveaux collaborationnistes rentre dans la plupart des cervelles comme dans du beurre.

  5. J’ai dit il y a quelques années que Macron était un petit dictateur, c’est un dictateur qui s’attaque comme tous les autres du même genre , à la liberté, et en particulier celle de la presse qui le dérange,de la chaîne c.News, la seule qui parle vrai. Macron, perdu, dévalorisé, méprisé, devient un va-t-en-guerre, donne des leçons aux futurs journalistes, continue à distribuer de l’argent, qui n’est pas à lui, à l’Ukraine car il ne veut pas que la guerre s’arrête pour faire parler de lui, la France en perdition il s’en fout c’est sa petite personne qui compte.Son narcissisme surdimentionné.

  6. Le ministère de la vérité, c’est hystériser le débat, un climat anxiogène à l’image du macronisme, museler la parole des gens qui ne pensent pas comme eux. Chaque citoyen est capable de réfléchir par lui-même, de vérifier les informations données. Nous n’avons pas besoin d’une police de la pensée, autrement la France deviendra une dictature à l’image d’un Kim-Jong-Un.

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