L’enfer sur terre. Par Nataneli Lizee

On croyait les campagnes calmes, les villages silencieux, les collines closes sur leur sommeil. Mais le souffle de la violence s’y glisse, sournois, suffocant, et l’on découvre, chaque aube, que la paix n’est plus qu’un mirage fragile. La colère couve partout, et le monde tremble sous le fracas de ses passions déchaînées.

Une librairie parisienne, militante pro-palestinienne, est vandalisée par l’extrême droite pour la mise en vitrine d’une bande dessinée idéologique visant le jeune public. Ici, un restaurant est saccagé par l’extrême gauche pour avoir mis en avant une crèche de Noël. Là, un homme reçoit un coup de couteau pour avoir triché dans une file d’attente, tandis qu’une conductrice se bat avec une autre femme à un feu rouge parce qu’on a osé klaxonner. Tous ces gestes fous, ces éclats de haine, se répètent, s’additionnent, et tissent la trame d’une époque qui perd la raison.

Des chrétiens sont assassinés au Moyen-Orient. Des juifs sont lynchés et interdits de certains lieux un peu partout dans le monde. Nous sommes revenus à l’été de Sodome et Gomorrhe : le vice et la barbarie n’ont plus besoin de mythe ni de prophète pour se manifester, ils se montrent dans le banal, dans le quotidien, dans le presque rien qui éclate en violence.

Écrire, observer, nommer : tels sont les remparts qui restent, les armes de la conscience. Dire la vérité n’est pas exagérer : c’est résister, c’est refuser que la violence devienne banale, c’est rappeler à l’homme qu’il lui reste encore l’éclat du discernement.

Nous marchons dans l’ombre, dans l’ombre de l’enfer, mais reconnaître l’ombre, la nommer, c’est déjà chercher la lumière, c’est déjà rallumer une flamme dans la nuit.

©️ Nataneli

Nataneli Lizee est Journaliste et Correspondante de Presse

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