Aujourd’hui j’étais à Bet Lohamei Aguetaot, la Maison des Combattants du Ghetto de Varsovie.
Dès l’extérieur, cette sculpture monumentale, symbole des camps
Je souhaite insister sur un point fondamental ; cette visite ne laisse pas indemne, même lorsqu’on prétend connaitre l’histoire, même lorsqu’on a avalė des centaines de livres sur la Shoah et le sort des Juifs européens comme j’ai pu le faire depuis des décennies, même lorsqu’on a visité le Mémorial de Paris, Yad Vashem, le formidable musée de l’holocauste de Washington !
Bet lohamei aguetaot, בית לוחמי הגטאות, est un lieu unique qui ne laissera aucun visiteur ressortir sans que chaque âme ne soit puissamment bouleversée.
Le poème de katznelson sur le peuple assassiné. « Katznelson » est le deuxième nom de la maison du combattant
Film présenté par une combattante survivante. Dit par une jeune actrice
Vous pourrez vous faire une petite idée de l’emplacement de ce lieu de mémoire à travers les quelques photos jointes à ce petit résumé. Le bâtiment fut érigé en 1953 au coeur du Kibboutz fondė en 1948 par une poignée de survivants de l’Organisation Juive de défense fondée par Mordechaï Anilewicz.
A l’extérieur, un immense amphithéâtre surplombe majestueusement les collines verdoyantes de la Galilée.
la visite commence par une exposition temporaire consacrée au tragique destin de la communauté juive hollandaise. Avant de perdre 80% de ses membres, cette communauté ancienne parfaitement insérée dans un pays plutôt tolérant coulait des jours heureux, et une foule de documents, livres, photos ou films attestent d’une vie juive riche et paisible.
140 000 Juifs vivaient à l’époque au milieu de 9 millions de Hollandais.
Le reste de la visite est majoritairement consacré aux Juifs polonais et à leur cruel destin.
Une somme incroyable de photos, films et autres documents retracent la vie des 3,3 millions de Juifs de ce pays durant les années vingt et trente, la difficile émancipation des masses juives au sein d’un environnement plutôt hostile, et surtout le formidable foisonnement du judaïsme varsovien.
« Les 5 femmes ». Des déportées se partageant le pain
Puis vient l’heure de la guerre, plusieurs salles et 3 films nous font revivre le terrible cauchemar de l’invasion nazie, de la création du ghetto , de la difficile survie dans le dénuement et la famine.
Combattantes du guetto. Elles seront arrêtées. Puis gazées
Une section est consacrée à Treblinka, avec la maquette construite dans le kibboutz par un des menuisiers du camp.
Enfin arrive l’épopée de la révolte juive armée du ghetto’, qui débuta le 19 avril 1943, une série de tableaux en relief présente plusieurs scènes de ce combat héroïque et désesperė mené par la jeunesse juive combattante dotée d’un armement dérisoire.
Entrée de l’exposition consacrée à la révolte
Collages en 3 D qui retracent la scène de l’évasion des survivants par les égoûts
Armes de fortune des Combattants juifs
Photo d’arrestation des Combattants
Cette maquette de Treblinka, en bois, servira lors du procès Eichmann
Scène de combat dans le guetto
Affiches de la Communauté hollandaise pour appeler au boycott des produits allemands après 1933
Que dire de cette visite si ce n est qu on en sort éreinté, transpercé par une peine inextinguible, comme c’est difficile de concevoir l’étendue d’une haine qui a voulu nous placer hors de l’humanité, et qui subsiste encore au travers des islamistes et de leurs supporters chrétiens.
Notre visite se termine et nous croisons un groupe de militaires, venus eux aussi dans ce haut lieu de la fierté juive: ils passent devant nous, grands, forts, fusils en bandoulière, les successeurs des héros du ghetto, les fils de Mordechaï.
Merci de partager la visite de ce musée : émouvant et réaliste, un lieu de transmission et d’éducation pour les générations qui n’ont plus « d’anciens » dans leurs familles pouvant témoigner.
Merci pour cette visite. Oui la question reste posée, pourquoi tant de haine.
Merci de partager la visite de ce musée : émouvant et réaliste, un lieu de transmission et d’éducation pour les générations qui n’ont plus « d’anciens » dans leurs familles pouvant témoigner.