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J’ai lu quelque part, qu’avant la conférence de Wannsee, qui a eu lieu le 30 janvier 1942, durant laquelle la « Solution finale » fut officiellement coordonnée, personne ne pouvait s’imaginer ce qui allait arriver aux Juifs d’Europe – Nicolas Carras (2017)
De 1919 à 1938, l’idée de l’élimination totale des Juifs d’Europe est toujours présente dans l’esprit d’Hitler. C’est bien là. Dans des déclarations, des lettres , des discours, des conversations privées, l’idée de l’anéantissement des juifs d’Europe est là comme un leitmotiv. Cela revient régulièrement durant vingt ans, jusqu’en 1939, début du génocide. Et ce ne sont pas des paroles en l’air.
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— « Il y a abondance et surabondance des preuves de l’extermination des Juifs d’Europe. Les nazis n’ont cessé d’en parler, d’écrire qu’ils la souhaitaient et qu’ils allaient l’accomplir, qu’ils l’accomplissaient, qu’ils l’avaient accomplie. On dispose également des déclarations contemporaines d’Allemands ordinaires qui consignaient dans des journaux personnels ou des lettres ce dont ils avaient été témoins ou ce que des témoins leur avaient rapporté, ou encore de documents émanant des propres alliés des nazis. » – Un corpus de citations par Gilles Karmasyn / Source: L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains / http:// www.phdn.org/histgen/documents/nazisdoc.html
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Concernant la France :
C’est en 1939 qu’un diplomate français est mis au courant qu’Hitler à la volonté d’exterminer les juifs.
Le ministre des affaires étrangères tchécoslovaque, František Chvalkovský, assiste à une discussion durant laquelle Hitler lui dit ceci: «Chez nous, les Juifs seront anéantis. Ils n’auront pas, en toute impunité, manigancé le 9 novembre 1918. Ce jour sera vengé.»
Tellement choqué, il en parle au poète Camill Hoffmann, attaché de presse à l’ambassade de Tchécoslovaquie à Berlin, qui le note dans son journal.
Puis il en parle à Leopold Victor de Lacroix, ambassadeur de France en poste en Tchécoslovaquie, qui en parle au ministre des Affaire étrangère, Georges Bonnet:
« Ce qui a semble-t-il, le plus frappé Chvalkovský, c’est l’importance qu’attachent M. Hitler et M. de Ribbentrop à la question juive, ceci sans aucune commune mesure avec l’importance donnée aux autres sujets qui ont été abordés. Le Ministre des Affaires Étrangères du Reich comme le Chancelier auraient tous deux déclaré avec force qu’il n’était pas possible de donner la garantie allemande à un État qui n’élimine pas les Israélites […] Il faut supprimer cette vermine [auraient déclaré les deux hommes d’État] ».
Voici la lettre en entier de De Lacroix à Georges Bonnet :
M. V. Delacroix, ministre de France à Prague, à M. Georges Bonnet, ministre des Affaires Étrangères.
Prague, le 7 février 1939», document No 45 / Le Livre jaune français / Documents diplomatiques, 1938-1939 /
«Ce qui l’a, semble-t-il, le plus frappé, c’est l’importance qu’attachent M. Hitler et M. de Ribbentrop à la question juive, ceci sans aucune commune mesure avec l’importance donnée aux autres sujets qui ont été abordés. Le Ministre des Affaires Étrangères du Reich comme le Chancelier auraient tous deux déclaré avec force qu’il n’était pas possible de donner la garantie allemande à un État qui n’élimine pas les Israélites : “N’imitez pas la sentimentalité et la lenteur que nous avons montrées dans le règlement de ce problème, auraient déclaré les deux hommes d’État. Notre bonté a été de la faiblesse et nous la regrettons. Il faut supprimer cette vermine. Les Juifs sont nos ennemis jurés et il n’y aura plus un Juif en Allemagne à la fin de cette année. Ce ne sont ni les Français, ni les Américains, ni les Anglais qui sont responsables des difficultés que présentent nos relations avec Paris, Londres ou Washington. Les responsables, ce sont les Juifs. Nous donnerons des avis semblables en Roumanie, en Hongrie, etc. L’Allemagne cherchera à constituer un bloc d’États antisémites, car elle ne saurait traiter en amis les États où les Juifs soit par leur activité économique, soit par leurs hautes fonctions publiques conserveraient une influence quelconque. »
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Aussi : Jacques Truelle, l’ambassadeur de France averti à plusieurs reprises le ministère des affaires étrangères concernant les massacres de juifs en Roumanie.
— Jacques Truelle au ministère des affaires étrangère. Le 6 août 1941 :
Selon les témoignages les plus sûrs, 6.000 Juifs Israélites au minimum furent jetés en masse dans des charrettes tandis qu’ils n’étaient que blessés et certains d’entre eux auraient été enterrés vivants.
- Deux mois plus tard :
Israélites de Bucovine Bessarabie y compris vieillards et enfants viennent d’être déportés dans des conditions les plus inhumaines et envoyés en quelques heures à marche forcée vers des destinations inconnues au-delà du Bug. Il s’agit d’un projet que le Gouvernement Roumain nourrit depuis quelque temps habilement encouragé par les Allemands et qui tend à l’extermination des Israélites de ces régions.
- Le 10 novembre 1941 :
Jusqu’à présent et même à Jassy l’été dernier, on pouvait croire que les persécutions étaient dues à des initiatives de quelques militaires isolés ou de tyranneaux locaux. Aujourd’hui il n’y a plus de doute qu’on est en présence d’un plan systématique d’extermination conçu depuis déjà quelque temps.
- Les 6 août, 28 octobre et 10 novembre 1941, des lettres similaires sont adressées directement à Darlan puis à Laval. – Le 17 août 1942 :
Quant aux déportations en Transnistrie, elles aboutissent à la suppression pure et simple des Juifs qui s’y trouvaient dans de telles conditions que peu parviennent à survivre.
Source : http://www.livresdeguerre.net/forum/contribution.php?index=44751)
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L’état français sait ce qu’il se passe. Avec les lettres citées plus haut de De Lacroix , ministre de France à Prague, à Georges Bonnet, ministre des Affaires Étrangères, les lettres de Jacques Truelle, cela ne fait aucun doute, le gouvernement français est au courant de ce qui est fait aux Juifs. Donc nous pouvons dire que la France de Pétain a bien collaboré avec le régime nazi pour l’élimination des juifs d’Europe en connaissance de cause. Le régime de Vichy savait que des Juifs se faisaient massacrer.
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Le pasteur Boegner après les rafles de juillet 42, en rapport avec ses inquiétudes sur le sort des juifs dont il a fait part à Laval: » je lui parlais massacre , il me répondait jardinage « …
Laval savait.
Il y aura environ 79 convois qui partiront de France, dont 74 en direction d’Auschwitz, jusqu’au 17 août 1944. Concernant le dernier convoi d’août 1944, qui lui est pour Buchenwald, il part malgré les accords passés avec Nordling …
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C’est à partir de 1920 qu’Hitler commence à parler publiquement de se défendre des Juifs. Lors d’un rassemblement du parti nazi le 31 mai 1920 à Munich. Le journal Münchener Presse du 1er juin 1920 rapporta à propos du discours d’Hitler :
«Lorsque l’orateur lança la question, comment devait-on se défendre des Juifs, des cris s’élevèrent de l’assemblée — une assemblée modèle selon le président — pour répondre : Pendre ! Mettre à mort ! (Totschlagen!)» »
En 1922 :
« Le commandant à la retraite Josef Hell était journaliste durant les années vingt et au début des années trente. Il fut à cette époque le collaborateur du Dr Fritz Gerlich, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Der Gerade Weg.
Josef Hell demanda à Hitler :
«Que comptez-vous faire aux Juifs, le jour où vous aurez les pleins pouvoirs ?» Hitler, qui jusqu’alors avait parlé calmement et en employant des termes mesurés, subit une transformation totale, ses yeux se fixèrent dans le vide, il devint de plus en plus excité à mesure qu’il s’exprimait, en finissant par vociférer comme en transe :
Hitler : «Lorsque je serai réellement au pouvoir, ma toute première tâche consistera à annihiler les Juifs. Dès que j’aurai la possibilité de le faire, je ferai construire — à la Marienplatz de
Munich par exemple — autant de rangées de potences que la circulation le permettra. Puis les Juifs seront pendus sans discrimination et ils resteront pendus jusqu’à ce qu’ils puent. Ils resteront pendus tant que les principes d’hygiène le permettront. Dès qu’on les aura détachés, ce sera au tour de la prochaine fournée et ainsi de suite jusqu’à ce que le dernier Juif de Munich ait été exterminé. On agira séparément de même dans d’autres villes jusqu’à ce que l’Allemagne ait été complètement nettoyée des Juifs.»
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L’idée d’une extermination se trouve dans Mein Kampf, rédigé entre 1924 et 1925
Mein Kampf : 900 000 exemplaires vendus en 1933, et plus d’un million jusqu’en 1935. En 1936 l’Etat fait cadeau du livre au couple allemand qui se marient):
« L’antisémitisme, fondé sur des motifs purement sentimentaux, trouvera son expression finale sous forme de progromes (sic). En revanche, l’antisémitisme de la raison doit conduire à une lutte légale méthodique et à l’élimination des privilèges que le Juif possède, à la différence des autres étrangers vivant parmi nous (législation des étrangers). Mais son objectif final et immuable doit être l’élimination. »
Volume II / : « Si, au début ou pendant la guerre {1914-1918}, on avait placé une bonne fois douze ou quinze mille de ces Hébreux pourrisseurs du peuple sous les gaz asphyxiants qu’ont été obligés de supporter, au front, des centaines de milliers de nos travailleurs allemands, appartenant à toutes les couches sociales et à toutes les professions, alors les millions de victimes du front ne seraient pas tombées en vain. Au contraire, éliminer au bon moment douze mille crapules aurait peut-être sauvé la vie d’un million d’Allemands honnêtes, précieux pour l’avenir. »
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1938 :
« 1938: Les synagogues de Munich (9 juin) et de Nuremberg (10 août) sont dynamitées. La loi du 18 août 1938 impose l’ajout sur les passeports des prénoms Sara et Israël. Début octobre 1938, le tamponnage des pièces d’identité de la lettre « J » est instauré à l’instigation de la Suisse. La violence culmine le 9 novembre 1938, au cours de la « nuit de cristal », pogrom organisé à l’échelle de l’Allemagne tout entière. » – Dans Enseigner l’histoire de la Shoah
En novembre 1938, un diplomate britannique écrit à sa hiérarchie, cela sera lu par Edward Frederick Lindley Wood, homme politique britannique, membre du Parti conservateur et vice-roi des Indes de 1926 à 1931, personnalité politique très importante, après une rencontre avec le bras droit de Rudolf Hess, Franz Pfeffer von Salomon :
«L’Allemagne a l’intention de se débarrasser de ses Juifs, soit par l’émigration, ou si nécessaire par la famine ou en les tuant […] et a également l’intention d’expulser ou d’exterminer les Juifs de Pologne, de Hongrie et d’Ukraine, une fois qu’elle contrôlera ces pays» – 1. Memorandum de
J. K. Roberts du 21/11/1938 (FO, 371/21638), cité par Russell Wallis «The Alexander memorandum», Patterns of Prejudice, vol. 53, no. 1, 2019, p. 55.
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En Mais 1939, dans un discours de Robert Ley, haut dignitaire nazi, diffusé à la radio :
«Le Juif ne saurait être anéanti seulement dans notre peuple, au contraire nous ne trouverons aucun repos avant que le Juif ait été anéanti dans le monde entier. [applaudissements] [Il faut] que les gens sains soient fanatiques et impitoyables, jusqu’à ce qu’ils l’aient [le Juif] anéanti (Der Jude kann nicht allein in unserem Volke vernichtet sein, sondern wir dürfen nicht eher ruhen und rasten bis der Juden in der ganzen Welt vernichtet ist. Darüber gibt es nicht keinen Zweifel. [Beifall] […] dann werden gesunde Menschen zäh und fanatish sein – bis sie ihn vernichtet haben)»
Juin 1939. Dans un discours d’Hitler de juin. Discours qui a été reproduit par la presse allemande :
« J’ai souvent été prophète dans ma vie et, la plupart du temps, on s’est moqué de moi. À l’époque où je luttais pour conquérir le pouvoir, ce furent les Juifs qui tournèrent en dérision les paroles par lesquelles j’annonçais que je prendrais un jour la direction de l’État et par conséquent de la nation tout entière et que je résoudrais entre autres, la Question juive. Je crois que, depuis, le ricanement d’hyène qu’ont fait entendre alors les Juifs d’Allemagne s’est étranglé dans leur gorge. Aujourd’hui, je serai prophète une fois de plus. Si la juiverie internationale à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe réussissait de nouveau à plonger les nations dans une guerre mondiale, il s’ensuivrait non pas la bolchevisation de la terre et, partant, la victoire de la juiverie, mais l’anéantissement (vernichtung) de la race juive dans toute l’Europe ».
Les actes génocidaires commencent en 1939, avec le massacre de plusieurs centaines de Juifs à Ostrów Mazowiecka, en Pologne, le 11 novembre 1939.
Les unités mobiles d’extermination ont commencé à massacrer des Juifs à partir de 1939.
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Mi- 1940
J’ai retrouvé la lettre de Heydrich, dans laquelle au mot près, nous avons quasi le compte rendu de la conférence de Wannsee. Elle date de la mi- 1940, citée dans « Heydrich et la Solution finale » / Édouard Husson :
«Au cours de la solution finale, les Juifs de l’Est devront être mobilisés pour le travail avec l’encadrement voulu. En grandes colonnes de travailleurs, séparés par sexe, les Juifs aptes au travail seront amenés à construire des routes dans ces territoires , ce qui permettra une diminution substantielle de leur nombre. Pour finir, il faudra appliquer un traitement approprié à la totalité de ceux qui resteront, car il s’agira évidemment des éléments les plus résistants…»
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Le 31 juillet 1941,
voilà ce que dit Goering à Heydrich :
« Pour compléter la tâche qui vous a été assignée le 24 janvier 1939, concernant le règlement de la question juive par l’évacuation et l’émigration, selon les moyens qui correspondent le mieux à la situation actuelle, je vous enjoins par la présente d’entreprendre tous les préparatifs d’ordre matériel, économique et financier concernant une « solution définitive » (Gesamt- losung) du problème juif dans ceux des territoires européens qui se trouvent sous l’influence de l’Allemagne… Je vous charge en outre de me soumettre dès que possible un résumé indiquant les mesures déjà prises en vue de l’exécution de la « solution finale » (Endlösung) de la question juive, telle qu’elle a été envisagée. »
Heydrich en 1939: «[Il faut] provoquer sans laisser de traces des pogroms, […] les intensifier si nécessaire, […] les diriger dans la bonne voie»
Cité par Philippe Marguerat, «Le IIIe Reich, l’invasion de l’URSS et le génocide juif (juin-juillet 1941)» – Revue Historique, no. 597, janvier-mars 1996, p. 158.
Traduction de la version originale en Allemand : « Aucun obstacle ne peut empêcher les efforts d’auto-purification des cercles anticommunistes et anti-juifs dans les zones nouvellement occupées. Il faut au contraire qu’elles soient déclenchées sans laisser de trace, intensifiées si nécessaire et orientées dans la bonne direction, sans que ces « cercles d’autoprotection » locaux puissent ensuite s’appuyer sur des ordres ou des assurances politiques données. »
Version originale en Allemand:
«Den Selbstreinigungsbestrebungen antikommunistischer und antijüdischer Kreise in den neu zu besetzenden Gebieten ist kein Hindernis zu bereiten. Sie sind im Gegenteil, allerdings spurenlos auszulösen, zu intensivieren wenn erforderlich und in die richtigen Bahnen zu lenken, ohne daß sich diese örtlichen « Selbstschutzkreise » später auf Anordnungen oder auf gegebene politische Zusicherungen berufen können.» – Dans : Peter Longerich & Dieter Pohl (ed.), Die Ermordung der europäischen Juden. Eine umfassende Dokumentation des Holocaust 1941-1945, Munich: Piper, 1989, p. 118-119.
Le document est cité intégralement par Bert Hoppe et alii, (ed.), Die Verfolgung und Ermordung der europäischen Juden durch das nationalsozialistische Deutschland 1933–1945, Band 7: Sowjetunion mit annektierten Gebieten I, München: Oldenbourg Verlag, 2011, p. 137) :
Source : http://www.phdn.org/histgen/documents/nazisdoc.html#heydrich-19410629
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C’est le 29 et 30 septembre 1941, qu’a lieu le premier grand massacre de Juifs. Babi Yar, la Shoah par balles. Plus de 33 000 Juifs sont exécutés dans le ravin de Babi Yar, près de Kiev.
Le gazage des Juifs a commencé entre 1940 et 1941, par utilisation de gaz d’échappement, c’est ce que l’on nomme la première phase du gazage des Juifs. On peut dire que l’extermination des Juifs par gazage en camp commence à Chelmno (Pologne) le 8 décembre 1941. C’est cette année que Arthur Greiser obtient l’autorisation d’exterminer 100 000 juifs.
Concernant le camp de Chelmno, un dossier ici : http://www.jewishgen.org/ForgottenCamps/ Camps/ChelmnoFr.html
« Chelmno (Kulmhof – Pologne) – Chelmno fut ouvert en décembre 1941. Son premier commandant fut Herbert Lange. Le camp était divisé en deux parties: une section administrative avec les baraques et les hangars de stockage des biens appartenant aux victimes et le site d’extermination avec ses bûchers et fosses communes. Trois camionnettes transformées en chambres à gaz mobiles servaient à exterminer les victimes par injection de monoxyde de carbone. Le camp commença ses activités le 7 décembre 1941 et s’arrêta en mars 1943. Il reprit ses activités d’extermination le 23 juin 1944 et s’arrêta définitivement le 17 janvier 1945. On estime qu’entre 150 et 300.000 personnes y furent exterminées, en grande majorité des juifs. »
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Est-ce bien en 1944, lorsque les armées alliées et russes pénétrèrent en Allemagne et en Pologne, que fut découverte l’horreur des camps de la mort ?
Je suis tombé sur cet article « Les Alliés savaient-ils ? / Sébastien Lucas. » : http:// www.lemonde.fr/shoah-les-derniers-temoins- racontent/article/2005/07/18/les-allies-savaient- ils_673523_641295.html
L’article affirme que dès 1941, les services secrets britanniques auraient été au courant que des massacres de Juifs avaient lieu, via le décryptage de message de SS.
Et en 1942 via un réseau de polonais, les Britanniques auraient reçu des informations sur les activités d’Auschwitz et d’autres camps d’extermination.
Également dans le même article :
« A la même époque (1941), Gerhart Riegner, un jeune avocat devenu représentant en Suisse du Congrès juif mondial, adresse à ses supérieurs une évaluation écrite de la situation, évoquant des juifs assassinés par dizaines de milliers. Riegner pressait les responsables du Congrès d’intervenir auprès de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, afin de donner un maximum de « publicité » à la situation désespérée des juifs d’Europe. En février 1942, le Congrès juif mondial à Londres adresse au Foreign Office un rapport intitulé »Les juifs de l’Europe nazie : février 1933 à novembre 1941′′, qui comprenait une documentation sur les persécutions nazies. » …
« Par l’intermédiaire de l’organisation de renseignements du gouvernement polonais en exil, les Anglais reçurent par ailleurs, dès 1942, une série de rapports sur l’activité d’Auschwitz et d’autres camps d’extermination. Ces comptes rendus constituèrent un complément important et une confirmation des renseignements obtenus par les services britanniques de décryptage. En juin 1942, la BBC annonça même que 700 000 juifs avaient déjà été assassinés. Le 8 juin 1942, cinq mois après la mise en place de la »solution finale » lors de la Conférence de Wannsee, Gerhart Riegner envoie à des représentants américains et britanniques un télégramme prémonitoire : « Reçu nouvelle alarmante qu’au quartier général du Führer discussion et examen d’un plan selon lequel après déportation et concentration à l’Est tous les juifs des pays occupés ou contrôlés par l’Allemagne représentant 3,5 à 4 millions de personnes doivent être exterminés d’un coup pour résoudre définitivement la question juive en Europe (…). L’informateur est attesté comme ayant des liens proches avec les hautes autorités allemandes et ses rapports sont généralement dignes de foi. »
« Le 15 novembre 1942, les réseaux de résistance polonais annoncèrent que des dizaines de milliers de personnes – essentiellement des juifs et des prisonniers de guerre soviétiques – avaient été convoyées à Auschwitz « dans le seul but de leur extermination immédiate dans les chambres à gaz ». Toute ces informations permettent au président du gouvernement polonais en exil, Wladyslaw Sikorski, de déclarer : « La population juive de Pologne est condamnée à l’anéantissement » ».
© Nicolas Carras

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