Bientôt des pogroms en France ? Par Marc Hellebroeck

Certains s’étonnent encore parce que des militants pro-palestiniens d’extrême gauche ont interrompu, jeudi dernier à Paris et à une semaine de la commémoration des attentats du 13 novembre 2015, un concert de l’orchestre philharmonique d’Israël, dirigé par le maestro Lahav Shani. Pourtant, rien ne saurait être encore surprenant de la part d’individus qui, depuis le pogrom du 7 Octobre, affirment que les miliciens qui ont étranglé les petits Kfir et Ariel Bibas, sous les yeux de leur maman Shiri, sont les émules de Lucie Aubrac et de Jean Moulin. L’extrême gauche française ou la France indécente…

Cette irruption dans une salle de concert doit être replacée dans un contexte de résurgence de l’antisémitisme, dans le monde en général, et en France en particulier. A cet égard, une étape essentielle vient d’être franchie en matière d’antisémitisme. De quelle étape s’agit-il et quelles seront les prochaines?

D’abord la propagande : quand l’antisémitisme devient vertu civique

La première étape fut celle de la propagande. L’antisémitisme des partisans de l’extrême gauche étant acquis, il s’agissait de le répandre, par cercles concentriques, dans des couches de plus en plus larges de la société française : d’abord parmi la population issue de l’immigration arabo-musulmane, logiquement plus sensible au sort des palestiniens ; ensuite, au sein des autres populations immigrées, sommées d’être solidaires ; enfin, chez le peuple de gauche, toujours perméable à une cause enrobée d’un emballage humanitaire.

Depuis le pogrom du 7 Octobre et la riposte militaire israélienne, la médiasphère wokiste (issue d’un gauchisme culturel toujours dominant) a joué un rôle déterminant dans la diffusion d’un antisémitisme d’atmosphère en reprenant fidèlement et sans distance critique le narratif du Hamas. Ainsi, certains médias prétendus « de référence », ont systématiquement diabolisé l’État d’Israël, tandis que les gazaouis ont bénéficié en parallèle d’une martyrisation tout aussi systématique. Il est par conséquent devenu quasiment impossible, pour le citoyen qui ne s’informe pas à des sources alternatives, de se construire une position nuancée, circonstanciée et équilibrée sur le conflit israélo-palestinien. La palestinophilie, instrumentalisée par l’extrême gauche et matraquée par des médias partiaux, est alors devenue peu à peu indissociable de l’antisémitisme. Ainsi, quiconque éprouve une légitime empathie envers les gazaouis, coincés au cœur de l’affrontement entre le Hamas et l’armée israélienne, finit par dériver vers une interprétation antisémite du conflit.

Conjointement, quiconque ose désormais affirmer qu’Israël a le droit de se défendre (ou même, simplement, d’exister) est aussitôt excommunié du débat public, nazifié et traité de génocidaire par association.

En nazifiant les Israéliens et en faisant des Palestiniens les nouveaux Juifs, l’extrême gauche et ses puissants relais médiatiques ont non seulement réussi un prodige de subversion, mais elles sont de plus parvenues à transformer l’antisémitisme en vertu civique. Le pro-palestinien rallié de 2025 est le Monsieur Jourdain (si j’ose dire) de l’antisémitisme : il répète des slogans antisémites (« from the river to the sea ») et il utilise des méthodes antisémites empruntées aux nazis (comme le boycott et l’autodafé) ; bref, il fait de l’antisémitisme sans le savoir, mais il a bonne conscience puisqu’il est persuadé que c’est l’Israélien le véritable nazi ! A terme, il suffira peut- être de ne pas être antisémite pour être qualifié de nazi…

Ensuite, le boycott et l’autodafé : impression de déjà-vu…

Depuis quelques années, c’est la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction) qui constitue la seconde étape de la montée de l’antisémitisme : par exemple, elle incite à ne pas acheter de produits fabriqués par des entreprises israéliennes ou à ne pas inviter de chercheurs israéliens lors de colloques universitaires.

À noter que ce boycott, simple recyclage des mesures mises en place par les nazis dès 1933 à l’encontre des commerces tenus par des allemands juifs, est en fait la manifestation paroxystique d’un racisme de forme psychotique : par obsession de la pureté et par angoisse de la souillure, il ne faut pas toucher un produit fabriqué par des mains juives, il ne faut pas lire un texte rédigé par un universitaire ou par un écrivain juif et il ne faut pas écouter de la musique jouée par des musiciens juifs !

Dans le cas du concert interrompu à Paris, il ne s’agit cependant pas seulement d’un boycott : l’utilisation, par les militants pro-palestiniens, de fumigènes, donc de produits incendiaires, introduit une dimension supplémentaire. Une dimension symbolique, celle du feu purificateur qui va anéantir la culture juive. « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver », disait un slogan nazi…

Les notes de musique sont un langage : empêcher par le feu les notes d’être jouées, c’est comme empêcher par le feu les livres d’être lus, c’est un autodafé. Une troisième étape vient donc d’être franchie dans la gradation antisémite : on est passé du boycott à l’autodafé. On brûle d’abord des livres…

Ces pogroms qui viennent…

L’Histoire nous apprend qu’après le boycott et les autodafés, vient inéluctablement le temps de la violence, le temps des pogroms. Ce sera la quatrième étape.

Certes, les actes antisémites meurtriers ne sont pas nouveaux en France et ils sont même de plus en plus fréquents depuis bientôt deux décennies, avec notamment l’enlèvement, la torture et l’assassinat d’Ilan Halimi, le carnage infanticide de l’école Ozar Hatorah et les meurtres barbares des retraitées Mireille Knoll et Sarah Halimi… Sauf que ces actes -ce qui n’enlève rien à leur nature abjecte- étaient jusqu’à présent ponctuels et isolés, même si Mohamed Merah avait prêté allégeance à une organisation terroriste.

Aujourd’hui, les organisations et associations d’extrême gauche pro-palestiniennes, largement subventionnées par l’argent public, disposent des moyens logistiques et de suffisamment d’effectifs motivés (Black Blocs au look de Chemises brunes et jeunes allogènes ayant baigné dans un environnement antisémite) pour organiser et mettre en œuvre, à une échelle nationale, des pogroms inspirés du 7 Octobre.

Les lignes sociologiques, politiques et anthropologiques convergent inexorablement vers l’aboutissement de futurs pogroms : c’est juste une question de temps.

Par ailleurs, notre État failli et munichois, qui est impuissant à gérer quelques ados adeptes des rodéos urbains, qui a abandonné des quartiers entiers aux narcotrafiquants et qui ne parvient même pas à expulser un violeur multirécidiviste sous OQTF, ne sera pas en mesure de protéger les Français juifs en cas de pogrom planifié et coordonné.

À la gauche de la gauche : « grand remplacement » idéologique et projet d’une société « judenfrei »

L’anéantissement d’Israël et, corollairement, la création d’une société française « Judenfrei », au sens que les nazis donnaient à ce terme dans l’Europe occupée, tiennent désormais lieu d’unique programme de gouvernement pour les islamogauchistes. Sous leur pression, on constate un « grand remplacement » idéologique qui bouleverse totalement le corpus doctrinal de la gauche française : faire disparaître les français juifs du territoire national devient progressivement le « but final », un « but final » qui se substitue à la « lutte finale » et envoie peu à peu l’accomplissement de la société socialiste aux oubliettes.

L’extrême gauche envisage en effet l’antisémitisme comme le plus petit dénominateur commun pouvant lui permettre de fédérer une majorité d’électeurs et d’atteindre ainsi le pouvoir. Le projet politique est le suivant : réduire et transcender les fractures identitaires françaises en créant une société unitaire au sein de laquelle la haine commune et conviviale des juifs servirait de ciment entre le peuple dit « de souche » et les populations issues de l’immigration.

Pendant un siècle, la pensée de gauche avait prospéré sur des racines dreyfusardes ; aujourd’hui, elle tire son substrat doctrinal de l’islamisme… Quel sinistre effondrement anthropologique, moral et politique que de passer D’Émile Zola à Ismaël Haniyeh en guise de référence tutélaire !

Hier, les antisémites nazis contraignaient les Juifs à jouer de la musique à Auschwitz. Aujourd’hui, les antisémites d’extrême gauche veulent interdire aux Juifs de jouer de la musique à Paris.

Et demain ?

© Marc Hellebroeck

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1 Comment

  1. Il manque un element a votre sinistre inventaire :
    L establishment , la bourgeoisie dominante et possedante qui tient presque tous les rouages de la societe , ces descendants des notables petainistes qui laissent agir les black blocks , qui assurent l impunitė des voyous de LFI , qui subventionnent la CGT et les myriades d associations douteuses sans lesquelles l extreme gauche n est rien .
    Bref , en 1942 derriere les miliciens , il y avait la haute societe française , en 2025 , c est exactement la meme chose .

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