
France, de ton malheur tu es cause en partie
Je t’en ai, par mes vers, mille fois avertie.
Tu es marâtre aux tiens, et mère aux étrangers,
Qui se moquent de toi quand tu es en danger.
Car sans aucun travail les étrangers obtiennent
Les biens, qui à tes fils, justement appartiennent.
Pierre de Ronsard (1524 -1585)
In « La Pléiade » Tome II pages 564 à 570
Ronsard écrivait ces mots il y a 450 ans en nommant « étrangers » les Italiens que nos Rois de la dynastie des Valois faisaient venir en grand nombre à la Cour de France : artistes, poètes, musiciens, peintres, sculpteurs, architectes, chefs militaires.

« Ronsard écrivait ces mots il y a 450 ans en nommant « étrangers » les Italiens que nos Rois de la dynastie des Valois faisaient venir en grand nombre à la Cour de France : artistes, poètes, musiciens, peintres, sculpteurs, architectes, chefs militaires. »
On pourrait s’estimer heureux si les « étrangers » d’aujourd’hui n’étaient seulement que des artistes, poètes, musiciens, etc. comme au temps de Ronsard.
Malheureusement, ce n’est pas vraiment le cas car beaucoup se distinguent d’une tout autre façon, nettement moins positive et bénéfique .
Ronsard tient un discours anti-immigrés; il s’oppose à la présence des nombreux italiens auprès de la cour royale de France.
Or, ces italiens se sont avérés, en rétrospective, une force pour la France. Rappelons, au hasard, Mazarin, né Mazzarini… Ou Leonard, né Leonardo Da Vinci…
Bref, Ronsard commet l’erreur classique des anti-immigrés: il est incapable de se situer dans l’avenir et imaginer l’apport d’une population immigrée.
Ces emmigres se sont assimiles et embrasse accepte la France. Ils ont brandit le drapeau francais et non celui de hamas
Asile et non cloaque. Être un refuge aux proscrits, quoi de plus touchant ? Offrir aux malheureux un asile, ouvrir un lieu de repos où les persécutés puissent reprendre
haleine ; passer aux yeux du monde entier pour cette terre humaine, la seule enfin où
l’homme n’est d’abord pas un ennemi pour l’homme, sa victime ou sa proie, quoi de
plus beau ? Il y a donc un genre humain ? Il n’est pas seulement une espèce zoologique,
divisée en tribus, fourmis noires ici, et là fourmis rouges, vouées à se détruire et à se manger les unes les autres ? Un fleuve ne fait pas la différence entre le bien au-delà et le mal en deça ? La forme du nez ne donne pas aux uns le droit de vie ou de mort sur les autres ? Il est une terre humaine à l’homme ? Et l’Ile-de-France est celle-là, dans
l’immense océan de la bestialité
? Une telle nation est la seule qui soit vraiment chrétienne. Si elle est quelque part réelle sur ce globe, elle doit être sacrée à toutes les
infortunes qu’elle recueille.
En retour, il faut que les
infortunés se sentent quelques devoirs envers ceux qui les
sauvent. S’ils n’ont pas le cœur assez bien placé ni assez de goût pour se créer des obligations plus délicates, au moins faut-il qu’ils s’en
connaissent une : celle de se plier aux lois de leur nouvelle demeure, si peu digne d’eux
qu’ils la jugent. La première loi
qu’un peu d’âme devrait leur imposer est le devoir de se taire.
Bien plus encore, s’ils avaient le moindre tact, ils devraient sentir l’indiscrétion de prendre parti, eux qui sont à peine tolérés, dans les querelles de ceux qui les tolèrent. Loin de là, ils ont l’impudence de s’y mêler. Non contents d’avoir un avis, ils prétendent l’imposer. Il n’y a pas de trahison, ou de jeu dangereux contre la nation, que d’abord ils ne soutiennent. Ils ne vivent ici que par la grâce de l’amitié qu’on leur prête, et ils y agissent en constants ennemis. Non seulement ils ont une opinion, ils la déclarent dans la
rue ; ils la font retentir de leur tumulte et de leurs menaces. Ils ne sont pas en France pour
la défendre avec eux-mêmes, mais pour l’abaisser et la compromettre. On les entend
maudire l’ordre qui les protège, et l’insulter dans leurs jargons impurs, où le français même leur donne la nausée de passer par leurs lèvres. (André Suarès, Vues sur
l’Europe, pp. 207-208)