
Le père du nouveau maire de New-York, Mahmood Mamdani, est un historien, politologue et professeur à Columbia University,
Il s’est surtout intéressé aux rapports entre colonisation, modernité et violence politique.
Pour lui, le pouvoir colonial, en particulier en Afrique ( il a longtemps vécu en Ouganda) a survécu à la décolonisation, sous d’autres formes, dans les structures de l’État et dans la violence.
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Dans son ouvrage « When Victims Become Killers: Colonialism, Nativism, and the Genocide in Rwanda (2001) », Mamdani s’attaque à l’interprétation dominante du génocide rwandais.
Il entreprend de démontrer que les catégories « Hutu » et « Tutsi » sont le produit de classifications raciales coloniales imposées par les puissances européennes.
Ce ne sont pas des identités ancestrales, mais des inventions du colonialisme qui a nourri les violences entre des ethnies.
Mamdani formule cette thèse : le génocide n’est pas un retour à la barbarie, mais l’aboutissement du colonialisme.
L’Occident est responsable du génocide rwandais.
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Après le 11 septembre, Mahmood Mamdani publie « Good Muslim, Bad Muslim: America, the Cold War, and the Roots of Terror ».
Mamdani veut démontrer que la distinction entre « bons » et « mauvais » musulmans n’est pas religieuse, mais géopolitique.
Le « bon musulman » est celui qui se conforme à l’ordre occidental ; le « mauvais » est celui qui le conteste.
Cette dichotomie, écrit-il, trouve son origine dans la guerre froide, lorsque les États-Unis, pour affaiblir l’Union soviétique, ont soutenu, financé et armé les moudjahidines afghans, érigeant le jihad en arme politique.
L’islam politique a été fabriqué par l’Occident avant d’être diabolisé par lui.
Mamdani y expose la continuité entre les guerres coloniales, la guerre froide et la « guerre contre le terrorisme » : un même récit moral où l’Occident se pense comme gardien de la raison et de la liberté, tandis que les peuples dominés sont réduits à des passions primitives, et à des menaces à civiliser.
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Zohran Mamdani n’est certes pas le clone intellectuel de son père.
Mais j’ai pensé qu’il était intéressant de connaître la mouvance idéologique dans laquelle, il a baigné. Anticolonialisme, relativisation de l’islamisme et haine de l’Occident, responsable de tous les génocides.
Zohran Mamdani et ses parents.
© Daniel Sarfati