
Dans les salons parisiens, on répète que « les Français ne veulent plus travailler ». Une sentence commode pour justifier l’immigration de travail et culpabiliser la France populaire. Mais il suffit de sortir du périphérique pour constater que ce cliché ne résiste pas à la réalité.
C’est devenu un refrain mondain, un tic de langage médiatique : les Français ne veulent plus travailler.
On l’entend dans les studios feutrés où l’on disserte sur « l’immigration nécessaire ».
Sans les immigrés, nous dit-on, plus de cafés ouverts, plus de chantiers, plus de poubelles ramassées.
La France, paraît-il, s’écroulerait sous le poids de sa propre fainéantise.
Dernier exemple en date : Yves Calvi, il y a quelques jours sur RTL, expliquant doctement à Sarah Knafo que le bâtiment et la restauration reposent presque exclusivement sur la main-d’œuvre immigrée.
Sarah Knafo lui a répondu – en substance- par trois répliques ciselées, d’une clarté désarmante.
Elle lui a rappelé qu’il suffirait de sortir de la région parisienne pour constater qu’en province, nombre de Français – non issus de l’immigration – travaillent dans les cuisines, sur les chantiers, dans les services publics, et que la France fut un grand peuple de bâtisseurs bien avant l’immigration.
Elle a ajouté qu’on ne trouve plus de travailleurs français pour ces métiers parce qu’on les a laissés dans l’insécurité physique, culturelle et économique, tout en les déclassant pour le logement social – manière de faire baisser le coût du travail et de se racheter une main-d’œuvre corvéable à bas prix.
Et c’est là tout le mensonge : on ne trouve plus de travailleurs français pour ces métiers, certes – mais cela vaut surtout pour la région parisienne et quelques grandes métropoles.
Dans le reste du pays, la France travaille encore.
Dans le Pas-de-Calais, en Bretagne, en Auvergne, dans le Jura ou la Creuse, on voit chaque jour des Français, pas “issus de la diversité”, faire l’enrobé sur les routes, manier le marteau-piqueur, laver les halls d’immeubles, ramasser les poubelles, tenir les cantines.
Ces invisibles, qu’aucune caméra ne montre, tiennent encore la maison France à bout de bras.
Silence gêné sur le plateau. Car elle a touché juste.
Le mensonge médiatique repose sur une ignorance sociale abyssale : la France populaire continue de travailler, mais ceux qui en parlent ne la voient plus.
Les provinces qu’ils ne visitent jamais regorgent d’ouvriers, d’artisans, de chauffeurs, de cuisiniers, de caissières, de caristes – français, enracinés, modestes.
« Dégagez sans bruit, et surtout sans vous plaindre »
Qu’on ne s’y trompe pas : quand les éditorialistes répètent que « les Français ne veulent plus faire les travaux que les immigrés acceptent », ils ne parlent pas des Français tout court.
Ils visent le Français blanc, de souche, qu’ils accusent d’un prétendu « privilège » : celui de pouvoir refuser de se salir les mains.
Dans leur récit, il serait trop gâté, trop paresseux, trop bourgeois pour ramasser des poubelles, poser des briques ou faire la plonge – et il laisserait charitablement ces tâches aux « racisés ».
C’est un argument moralement tordu et sociologiquement faux, fondé sur un fantasme de classe et une vision exclusivement parisienne du pays.
Dès qu’on quitte l’Île-de-France, le mythe s’effondre : dans le BTP, les cuisines, l’agroalimentaire, la logistique, on rencontre des Français “de souche” qui travaillent dur, sans projecteurs ni hashtags.
Surtout, si la France manque de bras, ce n’est pas parce que les « Français blancs » refusent de travailler : c’est parce que la désindustrialisation, la précarité, la perte de repères et la préférence étrangère dans l’accès au logement social ont découragé des générations entières.
Les plus forts taux de chômage s’observent en Seine-Saint-Denis, dans les quartiers nord de Marseille, à Roubaix-Tourcoing-Lille – précisément là où la densité migratoire est la plus forte.
Autrement dit, là où le récit compassionnel sur « l’immigration de travail » se cogne au réel.
Pourquoi les classes populaires ont fui
Il y a une vérité que les plateaux évitent : les Français des classes populaires historiques ont fui les quartiers dits “populaires” des métropoles et les banlieues parce qu’ils y étaient confrontés à l’insécurité physique, l’insécurité culturelle et l’insécurité économique.
Ils n’ont pas été protégés par les élites parisiennes.
Et lorsqu’ils se plaignaient, on les ramenait aussitôt à « l’extrême droite ».
On leur intimait de se taire, d’accepter d’être mis en danger physiquement, culturellement, économiquement – et avec le sourire, s’il vous plaît.
Cette sommation morale a servi d’alibi parfait : faire baisser le coût du travail, puis expliquer que « les Français ne veulent pas faire ces métiers ». Le mépris comme politique publique.
De la lutte des classes à la lutte des races : la grande trahison
La bourgeoisie mondialisée a peu à peu remplacé les classes populaires historiques dans les métropoles.
Les ouvriers, les employés, les Français modestes ont été relégués aux marges géographiques et symboliques du pays.
Et pendant ce temps, la gauche culturelle a troqué la lutte des classes contre la lutte des races : elle ne parle plus du travailleur, mais du « racisé » ; non plus du salaire, mais du « privilège blanc ».
Ce glissement sémantique n’a rien d’anodin : il a permis de dissoudre la question sociale dans un discours moral, d’effacer le peuple concret derrière une abstraction victimaire.
Là où il y avait hier un monde ouvrier, il n’y a plus aujourd’hui qu’un catalogue de communautés à défendre – pourvu qu’elles ne soient pas majoritaires.
Les véritables fainéants
Les seuls fainéants qu’on distingue réellement dans ce débat, ce sont les rois fainéants des médias :
ces éditorialistes et intellectuels de plateau qui ne travaillent plus la réalité, qui ne se renseignent plus, qui ne réfléchissent plus.
Ou alors, ils le font dans une hypocrisie totale, sachant pertinemment de quoi il en retourne.
Ils récitent leur catéchisme sociétal comme d’autres disaient jadis la messe – sans y croire, mais en respectant le rite.
Les Français qu’on dit « fainéants » sont simplement fatigués d’être méprisés.
Ils ne refusent pas le travail ; ils refusent l’humiliation.
Ils ne demandent ni compassion ni slogans, seulement qu’on leur rende leur dignité et leur place dans leur propre pays.
Ceux qui les traitent de fainéants n’ont plus vu un chantier depuis vingt ans.
Ils confondent la France avec un arrondissement.
La France tient encore debout grâce à ces Français-là.
Les autres – ceux des plateaux – tiennent debout grâce à eux.
© David Duquesne

Tellement d’accord avec votre analyse. Je n’en peux plus de cette gauche médiatique qui nous assène son ignorance. Merci. Yaël
clair et net David Duquesne, merci
L’expression « gauche culturelle » ne veut rien dire. Et qualifier les bobos, les pro-palos, les Européistes, les wokistes etc de « gauche » représente me semble-t-il un non-sens absolu. Les mots ne veulent plus rien dire.
Ou plus exactement un contre-sens absolu.
Tous ceux qui défendent les idées associées historiquement à la gauche sont nommés la droite ou l’extrême-droite. Tous ceux qui défendent des idées associées historiquement à l’extrême-droite, comme par exemple la diabolisation des Juifs ou les discours sur la « race », ou encore le militarisme, sont nommés « la gauche » ou le « centre ».
Le discours de la bobosphère, c’est exactement le contraire des idées que défendaient Jean Jaures et Léon Blum.
Et allez, encore une fois on va redorer le blason de la gauche, mais la gauche socialiste et communiste n’a jamais aimé le peuple, c’était son fond de commerce, Blum a trahi les républicains espagnols ,il est vrai qu’il valait mieux Franco que les anarchistes! Quant à Jaurès il est pas clair non plus. (côté antisémitisme) Je préfère de loin l’analyse de David Duquene. Hélène.
Et la DÉLOCALISATION , l’UE???? !!! On en parle???!!!!!