
Aujourd’hui, les Gazaouis sont exécutés publiquement, « one by one », comme dirait notre députée de pacotille… Des milliers de morts, pourquoi ? Oui, pourquoi ? Le monde accuse Israël d’avoir commis un génocide. C’est pourtant bien des hommes gazaouis qui ont des armes, qui font souffrir la population gazaouie et qui mènent par le bout du nez le monde entier.
Tous ceux qui n’ont pas scandé « Free Gaza from Hamas » sont coupables de non-assistance à personnes en danger, coupables d’avoir soutenu un mouvement terroriste. Tous ceux qui ont scandé « Free Palestine, from the river to the sea » sont complices du Djihad islamique. Et tous ceux qui ont crié « au génocide » sont les relais d’une campagne qui appelle à exterminer le peuple juif.
Cela dure depuis des siècles : accuser les Juifs de semer le mal — comme ce fut le cas avec l’épidémie de la peste noire, où on les accusait d’avoir répandu la maladie en empoisonnant les rivières et les puits ; accuser les Juifs de détenir tout l’argent, comme ce fut le cas à chaque pogrom, où les Juifs usuriers étaient éliminés pour que la créance soit effacée.
Alors ce mot « génocide » m’a plongée dans une série de portraits qui parlent de ce qu’est une extermination d’un peuple.
Voici le portrait d’Aron Löwi, un juif polonais né dans un village de Dulowa le 15 avril 1879. Il est arrivé à Auschwitz le 5 mars 1942. Il est mort dans le camp cinq jours plus tard, à l’âge de 62 ans.
Dans ce portrait, j’ai dessiné cet instrument anthropométrique que les nazis ont utilisé sur Aron Löwi — un compas destiné à mesurer la forme et les dimensions du crâne, censées déterminer s’il appartenait au peuple juif, c’est-à-dire au peuple de Judée. Car n’oublions pas que « Juif » n’est pas une religion, mais une origine : originaire de Judée.
C’est bien le peuple juif qui était visé, en tant que peuple de Judée, par l’idéologie raciale d’Hitler et des nazis, inspirée par les doctrines du darwinisme social allemand de la fin du XIXᵉ siècle.
Ces expériences ont causé une profonde déshumanisation des victimes. C’est cette déshumanisation des Juifs que le monde est en train de reproduire à travers des propagandes aussi abjectes les unes que les autres. Et c’est bien à cette déshumanisation que nous avons assisté le 7 octobre 2023.
Je suis sincèrement touchée par ce que vivent les Palestiniens depuis ce jour où le Hamas a décidé de pratiquer un massacre en Israël : viols, mutilations, exécutions, femmes, enfants, vieillards, handicapés. C’est triste, mais je réitère : ce n’est pas un génocide.

À la mémoire d’Aron Löwi. Qu’elle soit une bénédiction.
« Cher Aron, pardon d’avoir réveillé votre mémoire, votre histoire qui nous sert à rétablir la vérité et pour que nous n’oublions jamais. Vous m’avez profondément touchée et je sais que des milliers de personnes, du sol au ciel, vous envoient des millions de cœurs qui s’élèvent vers vous ».
© Fadila Tatah

Fadila Tatah est Directrice artistique, Réalisatrice, Designer Web, Motion Designer, Artiste plasticien, Auteur-Compositeur

Vous voyez comment les nazis mesuraient nos visages (tous dissemblables en réalité) quel genre d’être humain peut-il faire cela, pour ensuite nous envoyer dans les chambres à gaz, au crématoire.Nous n’oublierons pas Aron Lowi ni les six millions de suppliciés, nous sommes le peuple de la mémoire .