Tribune Juive

No Jews No News. Par Paul Germon

No Jews, No News

Avez-vous remarqué ? Ce silence épais, ce vide sonore, cette pudeur soudaine qui saisit nos médias, nos artistes, nos députés et nos belles consciences dès qu’il s’agit des crimes du Hamas contre sa propre population ?

Pas une larme, pas un cri. Rien.

Pourtant, à Gaza, des centaines de Palestiniens ont été exécutés, torturés, affamés par ceux-là mêmes censés les défendre.

Mais voilà : pas de Juifs, pas de sujet.

La formule vaut éditorial : « No Jews, No News ».

Les indignés professionnels dorment tranquille tant que les bourreaux sont arabes et les victimes arabes.

L’élite tunisienne, algérienne, ou parisienne – celle qui s’étrangle d’émotion quand Israël se défend – ne voit plus rien, ne sent plus rien.

Pas de « génocide », pas de pancarte, pas de « ce peuple qui souffre » : la compassion, chez eux, obéit à un GPS politique.

Et nos artistes ? Silencieux comme des archets sans corde.

Alors Juliette Binoche, Benjamin Biolay ( et bien d’autres )? On s’en fout ? Rien à gagner en termes d’images ? Pas même un tout petit peu de compassion ? Pas de pétition ? 

Les partis du Président ? Discrets comme des coupables.

Le Quai d’Orsay ? Il médite, paraît-il, sur la « proportionnalité »…

Pendant que les morts s’empilent sous la botte du Hamas, sans caméras ni reportages.

L’indignation est devenue un luxe à géométrie morale.

Quand Israël tire pour se défendre c’est un drame universel.

Quand le Hamas tue des Arabes, c’est une anecdote locale.

C’est cela, aujourd’hui, la grandeur de nos « belles âmes » :

sélective, commode et amnésique.

© Paul Germon

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