Nachum Kaplan: Le sermon de réalité de Netanyahu à l’ONU

Par Nachum Kaplan 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est entré dans l’Assemblée générale hostile des Nations Unies et a prononcé un sermon de réalité que le monde a longtemps nié.

Je suis d’avis, et c’est un point de vue impopulaire, que Netanyahou, malgré ses nombreux défauts, a été un dirigeant exceptionnel en temps de guerre. Sous sa direction, Israël a écrasé le Hamas, considérablement affaibli le Hezbollah et l’a éloigné de la frontière israélo-libanaise, contribué à la chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie en détruisant l’armée syrienne, et humilié l’Iran en retardant de plusieurs années ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques.

Bien que Netanyahou n’ait honteusement pas encore assumé la moindre responsabilité dans le pogrom du 7 octobre survenu sous sa direction, les réalisations mentionnées ci-dessus sont extraordinaires. Son discours sans détour à l’ONU a désormais – momentanément, du moins – remis à leur place l’ONU et les dirigeants occidentaux, faibles et hypocrites.

L’Assemblée générale des Nations Unies était en proie à ses hypocrisies habituelles, mais pendant une demi-heure, le brouillard s’est dissipé. Le Premier ministre israélien a déclaré au monde ce qu’il ne voulait pas entendre, mais ne pouvait réfuter : qu’Israël n’est pas un obstacle à la paix, que l’Iran est la machine de guerre et que la grande réconciliation entre Israël et le monde arabe est non seulement possible, mais en cours.

Le discours de Netanyahou était un correctif moral. Il commençait par Moïse debout entre le mont Garizim et le mont Ébal, entre bénédiction et malédiction, utilisant cette fioriture biblique pour cadrer le moment présent. Le Moyen-Orient se dresse face à deux montagnes : l’une de prospérité, d’innovation et de paix ; l’autre de terreur, de mort et de ruine.

Netanyahou a clairement identifié le choix. La malédiction, c’est l’Iran et ses alliés. La bénédiction, c’est le partenariat naissant entre Israël et le monde arabe, couronné par la perspective imminente d’une normalisation des relations avec l’Arabie saoudite.

Pendant des décennies, diplomates et « experts » ont affirmé que la paix devait passer par Ramallah et qu’à moins que les Palestiniens n’obtiennent leur veto, aucun État arabe ne normaliserait ses relations avec Israël. Netanyahou a démasqué ce bluff – et a gagné. Les accords d’Abraham ont validé sa stratégie. En quatre mois, quatre États arabes ont reconnu Israël, et la paix est née non pas de l’intransigeance palestinienne, mais malgré elle.

La grande vérité qu’il a apportée à l’ONU est que les Palestiniens, qui ne représentent que 2 % du monde arabe, ne peuvent plus tenir les 98 % restants en otage d’une cause morte.

Netanyahou a démantelé le grand mensonge selon lequel l’absence de paix serait imputable à Israël. L’ONU vit sur ce mensonge. Les organisations non gouvernementales sont fondées sur lui et financées par lui. Les ministères des Affaires étrangères le récitent comme un catéchisme.

Pourtant, comme l’a montré Netanyahou, la paix ne vient pas de l’apaisement envers les terroristes et ceux qui rejettent l’idée, mais de la construction d’alliances avec ceux qui veulent le progrès.

Regardez les faits. De 1993 à 2020, selon la formule des « experts », pas un seul État arabe n’a signé la paix avec Israël. Puis, en une seule saison, quatre l’ont fait. La preuve est déjà écrite dans l’histoire.

Pourtant, sans raison valable, le chœur international exige qu’Israël se prosterne devant une direction palestinienne qui apprend à ses enfants à tuer des Juifs et subventionne les familles des meurtriers. Israël refuse, et la réalité penchera en sa faveur.

Au cœur de son discours figurait l’allusion à une normalisation des relations avec l’Arabie saoudite, qui constituerait l’une des plus grandes avancées diplomatiques de l’histoire. Elle placerait Israël au cœur du monde arabo-musulman.

Bien sûr, l’Iran le sait. Téhéran ne craint rien tant qu’un État juif intégré à son voisinage, collaborant ouvertement avec Riyad. C’est pourquoi les ayatollahs lanceront tous les missiles, mobiliseront tous les intermédiaires et colporteront tous les mensonges pour l’arrêter. La carte du « Nouveau Moyen-Orient » de Netanyahou, griffonnée au marqueur rouge, n’était pas une mise en scène. C’était une vision et un avertissement.

Netanyahou a fait ce que les soi-disant hommes d’État et éditorialistes du monde osent si rarement : il a désigné l’Iran comme le véritable ennemi. Il a qualifié à juste titre le régime iranien de tyran, de fanatique et de théocrate, véritable fléau du Moyen-Orient.

La République islamique assassine ses propres dissidents, envoie des drones en Russie et finance le terrorisme depuis le Liban et le Yémen jusqu’aux capitales européennes. Elle est la seule à chercher à se doter de l’arme nucléaire à des fins génocidaires.

Pourtant, dans les capitales, de Bruxelles à Washington, les responsables politiques continuent de parler de relancer les accords qui renforceraient la situation. À l’ONU, Netanyahou s’est fait le porte-parole de la raison, avertissant une fois de plus que l’apaisement ne ferait que renforcer la bête.

L’ONU est le dernier lieu où Israël bénéficiera d’une audience équitable. C’est l’instance qui condamne l’État juif plus que tous les autres pays réunis. Elle place l’Iran au sein des commissions des droits de l’homme et la Syrie au sein des commissions du désarmement. Pourtant, Netanyahou a utilisé cette même tribune pour dire la vérité.

C’était, à sa manière, un acte de défi. Il ne s’exprimait pas pour obtenir des applaudissements, mais contre. Il n’implorait pas la sympathie ni ne cédait au jeu diplomatique. Il affirmait ce qu’est Israël, ce qu’il recherche et ce qui l’entrave.

Les mots comptent. Surtout à l’ONU, où les mensonges d’une année deviennent les politiques de l’année suivante. Trop longtemps, ces mensonges sont restés incontestés, comme les accusations selon lesquelles Israël est colonialiste, qu’il fait obstacle à la paix et que les Palestiniens disposent d’un droit de veto perpétuel. Le discours de Netanyahou a compté car il a exposé ces mensonges avec des preuves historiques et logiques.

Il a rappelé au monde qu’Israël n’est pas un royaume croisé temporaire, mais la patrie ancestrale du peuple juif. Il a clairement indiqué qu’Israël aspire à la coexistence et que, loin d’être isolé, il est de plus en plus intégré dans la région. Le monde ne peut nier indéfiniment ces vérités.

Le discours de Netanyahou ne convertira pas du jour au lendemain le camp des hypocrites et des antisémites. Les diplomates quitteront le pays, les journalistes alimenteront le débat et les résolutions habituelles seront rédigées. Cependant, les paroles sont désormais là, enregistrées et indéniables dans les archives de l’ONU. La vérité a le don de survivre au mensonge.

Entre le mont Garizim et le mont Ébal, entre bénédiction et malédiction, Netanyahou a fait le choix. Il a choisi la bénédiction. Il a offert paix et partenariat, innovation et prospérité. Il a dénoncé les fléaux du fanatisme iranien, du veto palestinien et des mensonges qui entretiennent une guerre perpétuelle.

Son discours mérite d’être commémoré comme un jalon de franchise dans une institution accro aux mensonges. Ce fut non seulement un bon discours, mais un discours nécessaire. À une époque où la vérité est la denrée la plus rare, la nécessité est le plus grand éloge.

© Nachum Kaplan

Nachum Kaplan est journaliste et Chroniqueur

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