Tribune Juive

L’assassinat politique du jeune influenceur chrétien conservateur Charlie Kirk, un turning point. Par Sébastien de Crèvecœur

L’assassinat politique du jeune influenceur chrétien conservateur Charlie Kirk, tué à seulement 31 ans, sera, à n’en point douter, un moment de rupture, un 𝑡𝑢𝑟𝑛𝑖𝑛𝑔 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡, nom justement de l’organisation des jeunes conservateurs qu’il avait fondée (Turning Point USA).

Représentatif de l’Amérique jeune, de la génération Z, de plus en plus consciente des errements anthropologiques (immigration de masse de remplacement, décivilisation, ensauvagement, insécurité endémique, appauvrissement, ingénierie sociale totalitaire sur le plan des identités, perte totale de repères moraux) dans lesquels l’Occident se fourvoie depuis quarante ans, il incarnait la jeunesse qui avait décidé de tourner le dos aux vieilles lunes de gauche révolutionnaires pour retourner à l’essentiel, à ce qui fonde la civilisation occidentale même.

Individuellement, chrétien évangélique, il inspirait énormément de jeunes en renvoyant consciemment et inconsciemment à l’essence même des États-Unis, comme Trump par ailleurs : une Amérique sûre d’elle, de sa chrétienté, de la croyance fondamentale en la liberté à travers notamment la sacralisation du 𝑓𝑟𝑒𝑒 𝑠𝑝𝑒𝑒𝑐ℎ (celui dont le Royaume-Unislamique ne cesse de se détourner), mais une liberté jugulée par des mœurs conservatrices ancrées dans une certaine religiosité. Ce dernier point est très éloigné de moi, de mon être-au-monde, mais c’est aussi ça les États-Unis, cette singularité nationale les distinguant des autres nations.

Par ce particularisme nationaliste revendiqué, mais ancré dans une universalité chrétienne, il était naturellement l’ennemi d’un totalitarisme mondialiste rêvant du sans-frontiérisme radical (l’idéologie trans), de l’effacement derrière l’idéologie totale caractéristique du fanatisme de gauche depuis la Révolution française.

Il parlait donc aussi, mais depuis l’autre rive, à cette autre Amérique, également de sa génération, celle dédiée corps et âme à cette pulsion de mort, à ce nihilisme.

Libéral authentique, il avait fait du dialogue, du débat d’idées, la force absolue de son mouvement, qui a contribué à la victoire de Trump : par la maïeutique socratique, il amenait le camp du chaos civilisationnel, naturellement celui de la confusion mentale, à dévoiler ses contradictions, ses aberrations, ses illogismes radicaux, pour mieux ramener les brebis égarées, observatrices, dans le droit chemin.

Il n’a pas été tué pour ses idées, ses discours, mais par ce qu’il révélait de celles de ses détracteurs.

C’est malheureusement vieux comme le monde : c’est le Socrate de Platon dans 𝐴𝑝𝑜𝑙𝑜𝑔𝑖𝑒 ; le prisonnier libéré de la Caverne, chez Platon, qui est raillé, rejeté, voire menacé par ceux restés dans ladite caverne parce qu’il voit la réalité et la rapporte ; c’est un thème qui a été illustré maintes fois dans l’histoire de la pensée.

Or, le totalitarisme se fonde sur le mensonge visant à monopoliser la réalité sociale (idéologie totalisante, contrôle de l’information, terreur organisée) et donc à instituer une « vérité officielle » qui remplace les faits ou les interprétations indépendantes.

C’est cela qui a rendu Charlie Kirk insupportable aux yeux de la Gauche.

On voit là les limites de l’approche honnête et sincère de Kirk, cherchant à ouvrir les yeux par le dialogue. La Droite cherche toujours à essayer de séduire la Gauche, pour se rendre acceptable à ses yeux, comme si cette dernière détenait un magistère moral supérieur, quand elle est au contraire ce qui nie la morale la plus élémentaire. Mais le dialogue vaut avec ses adversaires, pas avec ses ennemis. Un ennemi, ça se soumet.

Les Américains ont la chance inouïe, ou plutôt pour être plus exact se sont donné la chance, d’avoir Trump au pouvoir. Il est plus que temps que l’État exerce sa coercition de manière étendue, et sans concession.

Les groupuscules de gauche doivent être dissous, persécutés ; les universités et leurs professeurs complices du pire sanctionnés sans pitié ; toutes les associations communautaristes de type LGBT interdites.

L’État est nul et non avenu s’il ne sait plus exercer la violence légitime, c’est-à-dire la force. S’il ne le fait pas, le spectre de la guerre civile planera alors.

L’histoire des États-Unis est très violente, et la Droite américaine est armée jusqu’aux dents, la Gauche ne semble pas en prendre la mesure. Le rôle régalien de l’État est d’« écraser l’infâme » par la force, pour éviter le bain de sang de la violence.

Il ne reste plus beaucoup de temps aux États occidentaux avant celui-ci, c’est à mes yeux une évidence. Si les Américains sentent qu’il n’y a pas de réponse, ils prendront celle-ci en charge eux-mêmes.

À bon entendeur…

© Sébastien de Crèvecœur 

Ancien professeur de philosophie, Sébastien de Crèvecœur  est aujourd’hui engagé dans le débat public

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