

Noëlle Lenoir, juriste de premier plan, est encore une femme d’un courage et d’une droiture exemplaires. Il faut ces qualités pour défendre des causes comme celle de la libération de Boualem Sansal, défense qui attire forcément, pour celle ou celui qui s’expose, un flot de menaces et d’injures sans limite. Noelle Lenoir aggrave son cas en se postant aux côtés d’Israël.
Ne voilà-t-il pas que lors d’une intervention en direct sur News le 8 août dernier, Noelle Lenoir, réagissant à la décision du Conseil Constitutionnel d’invalider plusieurs dispositions clés d’un projet de loi qui vise à durcir le maintien des étrangers en situation irrégulière dans les centres de rétention, a fait une erreur et, évoquant « les OQTF dans la nature », a parlé de « millions d’Algériens pouvant sortir un couteau dans le métro, dans une gare, dans la rue, n’importe ou prendre une voiture et foncer dans une foule », au lieu de dire: des « milliers », erreur qu’elle a immédiatement rectifiée, tout en maintenant ses propos, précisant aujourd’hui via un communiqué : « Je n’ai évidemment pas visé la communauté algérienne qui, dans son ensemble, vit pacifiquement en France, mais une minorité frappée d’OQTF et qui se maintient pourtant sur le territoire de la République ».
Bien que corrigée, son erreur est saisie par des gens de peu qui, au lieu que de se taire face à ce sujet sensible qui nous concerne tous, l’accusent -comme il fut fait à Georges Bensoussan- d’avoir essentialisé le peuple algérien et lui font un procès en racisme, jetant aux chiens l’honneur d’une femme remarquable, la désignant comme cible et la mettant en danger.
On croit rêver: le Parquet de Paris confirme avoir bien reçu la plainte de SOS Racisme.
Le but, en attendant, est atteint: Noelle Lenoir fait depuis lors l’objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux et par téléphone, d’injures et de diffamations à caractère antisémite et sexiste qui doivent impérativement être prises au sérieux.
Noëlle Lenoir est présidente du comité de soutien à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plus de huit mois et condamné en appel à cinq ans de détention pour « atteinte à l’unité nationale ».
Tribune juive

Ne vous laissez pas intimider, chère Mme Lenoir !
On ne parle pas ici d’une commentatrice improvisée, mais d’une ancienne ministre de la République et avocate. Noëlle Lenoir sait mieux que quiconque que, dans l’espace public, chaque mot pèse et qu’une formule mal calibrée peut avoir des effets dévastateurs. La précision du langage n’est pas pour elle un simple atout : c’est un devoir professionnel et moral.
Affirmer en direct que « des millions d’Algériens » pourraient passer à l’acte violent n’est pas un détail. Ce n’est pas une virgule mal placée : c’est une hyperbole qui, l’espace de quelques secondes, transforme une minorité ciblée par une OQTF en une menace diffuse et massive. Et même si la rectification est venue ensuite, l’impact du chiffre initial reste gravé dans l’esprit du public. Lenoir le sait : la première impression, surtout à la télévision, est celle qui forge l’opinion.
En tant qu’avocate, elle connaît parfaitement la portée juridique et sociale des amalgames. En tant qu’ex-ministre, elle sait que ses paroles bénéficient d’une caisse de résonance nationale, qu’elles peuvent légitimer des peurs, nourrir des préjugés et influencer le climat social. Le manquement, ici, est double : professionnel et politique. On n’attend pas seulement de ces profils de l’exactitude : on attend une vigilance extrême, une conscience aiguë des conséquences.
Réduire cela à un « simple lapsus » revient à minimiser une faute commise en terrain hautement inflammable. Les mots sont des outils, parfois des armes : dans les mains d’une juriste aguerrie et d’une figure publique, une telle erreur n’est pas anodine. Elle trahit soit une impréparation coupable, soit un relâchement inacceptable.
En clair : quand on a prêté serment comme avocate et exercé les plus hautes fonctions, on n’a pas le luxe de l’approximation. Chaque phrase est une responsabilité. Et sur ce plateau, Noëlle Lenoir a failli à cette responsabilité.
On parle d’une professionnelle du droit, ancienne ministre, qui connaît par cœur l’exigence de rigueur absolue attachée à la parole publique. Elle a lancé un chiffre massif et anxiogène sur un plateau télé, créant un imaginaire de menace généralisée. Le mal est fait : l’image projetée, l’émotion suscitée et le stéréotype renforcé ne s’effaceront pas par une rectification ultérieure.
Dans ces conditions, une sanction purement symbolique ne serait pas un “geste de justice” mais un signal désastreux. Cela reviendrait à dire qu’avec un certain statut, on peut se permettre des approximations explosives sans réel coût. Or, dans un État de droit, l’égalité devant la loi implique que l’on tienne d’autant plus rigoureusement pour responsables celles et ceux dont la formation et la carrière les ont préparés à peser chaque mot.
En clair : l’affaire laissera deux traces — l’une dans l’opinion, avec les dégâts sociaux déjà inscrits, et l’autre dans la jurisprudence, si la réponse judiciaire se contente d’un geste symbolique qui entérine l’idée qu’une notoriété politique ou une toge protège des conséquences.
Vous parlez bien ici de Noelle Lenoir. Car à vous liure il est permis de douter. Va-t-on avoir un procès Bensoussan Bis? J’en frémis d’indignation, et me demande Qui vous êtes pour théoriser ainsi: assurément quelqu’un qui a un grief avec Maitre Lenoir. Car enfin: Qui osera nier que le problème des OQTF existe bien? Qui par ailleurs pour oser penser que Noëlle Lenoir aura voulu essentialiser le peuple algérien? Votre commentaire, Monsieur: j’appelle cela de « l’enculage de mouches ». Les lecteurs me pardonneront cette tournure vulgaire mais qui traduit ma pensée. Sarah Cattan
La création de SOS Racisme a marqué la fin de la République Française et de l’Etat de droit dans ce pays. Le mouvement d’extrême-droite islamo-nazi des indigènes de la République n’existait pas encore mais son idéologie raciste et antisémite était déjà en voie d’institutionnalisation.
La simple application des lois républicaines aurait déjà abouti au jugement et à la condamnation ferme d’Houria Bouteldja, de Rockaya Diallo et des LFISTES dont les propos (incitation à la haine raciale et antisémite, négationnisme, apologie du terrorisme) relèvent du pénal. Mais dans une dictature nazie ayant les apparences de la démocratie (« La dictature parfaite serait une dictature ayant les apparences de la démocratie ») ces prêcheurs de haine n’ont absolument rien à craindre tandis que les Georges Bensoussan ou Céline Pina sont en danger.
Au Royaume-Uni, des gens sont déjà arrêtés par la police et emprisonnés pour avoir simplement dénoncé les atrocités racistes et sexistes commises par les Islamistes à Telford et dans d’autres villes.
Les heures les plus sombres sont de retour et vont durer très longtemps, peut-être toujours : les personnes politiquement cultivées l’ont compris.