L’ONU compte sur ses doigts et en trouve 6285. Par Liliane Messika

18 juin 2025

L’ONU prétend que des les « colons israéliens » auraient commis 6 285 incidents violents contre des Arabes en 7 ans, de janvier 2016 à avril 2023. 

Un article du Wall Street Journal a décortiqué ces chiffres et trouvé des résultats surprenants.

6 285 incidents comme autant de raisons d’établir des sanctions

Avant de quitter la Maison Blanche, Joe Biden avait mis en place tout une panoplie de sanctions contre la « violence des colons israéliens », qui a réjoui les palestinistes aux quatre coins de la planète ronde.

Pédagogie de la répétition aidant, la « violence des colons israéliens » est devenue une figure imposée dans les Unes de la presse occidentale. Les sanctions lancées par Biden ont crû et embelli, même après la fin de son mandat : le 11 juin 2025, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Norvège ont annoncé qu’ils prenaient des sanctions contre deux ministres israéliens à kippa (synonymes « d’extrême-droite » et « ultranationalistes »[1]). Leurs avoirs allaient être gelés et l’entrée sur le territoire des nations moralement supérieures leur serait interdit. La sanction prenait effet immédiatement.

La violence coloniale sur laquelle se fondait cette mise à l’écart de l’État d’Israël et de ses ministres les plus ostensiblement juifs n’a été contestée par personne : elle émanait d’un rapport de l’ONU, alias Droit International, incarné par ses 96 dictatures et 71 démocraties-membres.

En quoi consiste la violence des « colons » ?

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat de l’ONU, UN-OCHA pour les initiés, est chargé de coordonner les interventions d’urgence. C’est lui qui a produit la liste permettant d’accuser les « colons israéliens » de 6 285 incidents violents « survenus en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est entre janvier 2016 et avril 2023[2]« .

Dès l’intitulé, un malentendu aurait dû sauter aux yeux onusiens : la « Cisjordanie occupée y compris Jérusalem-Est » est un concept hors sol, car la capitale millénaire d’Israël n’est pas occupée.

D’après le Wall Street Journal, la compilation des 6 285 incidents septennaux ferait partie d’une campagne visant à dresser le tableau d’une violence généralisée des « colons » israéliens de Judée-Samarie à l’encontre des résidents arabes. En réalité, il s’agit de quelques incidents, réels mais marginaux, dont les auteurs ont été arrêtés et jugés.

Alors d’où sort le chiffre de 6 285 ? Une ONG israélienne, Regavim, a étudié le tableau présenté par l’OCHA et a constaté que « la base de données de l’ONU inclut des milliers d’incidents clairement non violents dans son décompte des événements violents[3« .

Propagande et projection psychanalytique font bateau commun

Regavim a constaté que chaque visite d’un juif sur le Mont du Temple, le site le plus sacré du judaïsme, est comptabilisée comme un acte de violence commis par des « colons ». « Vous êtes juif, Salomon ? » demandait Louis de Funès à Rabbi Jacob.

Mahmoud Abbas, le président palestinien qui a fêté, en janvier 2025, le vingtième anniversaire de son élection pour 4 ans, a répondu par la négative. Le Temple de Salomon est musulman. Il a déclaré, le16 septembre 2015, que « les Israéliens n’avaient pas le droit de profaner de leurs pieds immondes[4] » le Mont du Temple, ainsi nommé depuis l’an 1050 avant notre ère et rebaptisé Esplanade des mosquées depuis 1967 après J-C : Israël l’a reconquise, lors de la guerre des Six-jours contre la Jordanie, qui l’avait illégalement annexée en 1949. 

L’imprécation du calife de Ramallah ne recouvre aucune réalité de terrain : pendant les 18 ans de son occupation de Jérusalem (1949-1967), la Jordanie interdisait aux Juifs d’accéder à leurs lieux saints. La situation a changé avec la victoire israélienne de juin 1967. 

Depuis cette date, TOUS les cultes sont autorisés à Jérusalem et TOUS les lieux saints sont accessibles à TOUS les fidèles. Israël a même laissé l’administration du Mont du Temple au waqf jordanien et il interdit à ses propres citoyens juifs d’y prier, pour ne pas heurter la susceptibilité musulmane. Comme dans tous les pays qu’ils ont envahis, les colons musulmans ont construit des mosquées sur les ruines des monuments autochtones, en l’espèce, le Temple de Jérusalem. 

Si l’ONU y considère la présence, parfaitement légale, du moindre Juif comme une « violence de colons contre les résidents arabes », cela en dit long sur l’antisémitisme de l’Organisation des 96 dictatures et des 71 démocraties.

Sont comptabilisés dans la même rubrique les voyages scolaires vers des sites archéologiques, les accidents de la circulation, les travaux d’infrastructure publique et les passages de randonneurs. Toutes ces activités touristiques relèvent donc de « violences nationalistes ayant entraîné des blessures corporelles » selon la définition que l’ONU, elle-même, donne des violences qu’elle prétend recenser.

L’ONU mérite un zéro en calcul 

Une fois ces promeneurs pacifiques décomptés des 6 285 violences annoncées, il en reste 833, dont les Palestiniens blessés lors d’attentats qu’ils étaient en train de commettre, ainsi que des cas où « la victime était impliquée dans des affrontements », dont l’OCHA ne précise pas l’origine. 

Enfin, dans 117 cas sur les 833, c’est l’armée israélienne qui a réagi à des situations violentes, et non des « colons ». 

Les quelques cas restants concernent réellement des résidents arabes agressés par des Israéliens, qui sont, comme on le disait plus haut, jugés sévèrement par leurs tribunaux.

Un chiffre impossible à contester, en revanche, est fourni par l’Agence de sécurité israélienne : 6 068 attaques graves perpétrées par des Palestiniens (fusillades, agressions à l’arme blanche, attentats-suicides, etc.) contre des civils israéliens en seulement deux ans, entre 2020 et 2022.

Violences humanitaires

La guerre Iran-Irak a duré huit ans (1980-1988). Entre 300 000 et un million d’Iraniens y ont laissé la vie et le conflit a fait environ 200 000 victimes côté irakien. 

Jamais personne n’a exigé des forces en présence qu’elles nourrissent les civils de la partie adverse. Lorsque la France se battait au Mali contre des djihadistes, elle ne leur fournissait aucune aide humanitaire. Personne ne demande à Zelensky de nourrir les civils russes. 

Mais Israël est le peuple élu par l’ONU pour subir des injonctions paradoxales que nul autre ne se voit imposer. 

15 millions de Juifs contre presque deux milliards de musulmans, c’est disproportionné. C’est pourquoi l’État d’Israël est en permanence face à des contraintes qui n’affectent jamais aucun autre État, un handicap qu’on lui impose pour avantager les autres peuples…

Ainsi, agressé le 7 octobre 2023 par le Hamas, lors d’un pogrom d’une violence inédite depuis 1945, l’État juif a dû, en plus, nourrir les Gazaouis, fournissant, chaque jour, des centaines de camions d’aide humanitaire. 

La marchandise était confisquée par le Hamas, qui en vendait une petite partie à prix d’or aux civils, avant de stocker ou de détruire le reste, afin qu’Israël puisse continuer d’être accusé d’organiser une famine.

Depuis que l’aide humanitaire est convoyée à Gaza par une ONG américaine, la Gaza Humanitarian Foundation, protégée par l’armée israélienne, elle parvient intégralement à ses destinataires et le Hamas, privé de son fromage, a beau ouvrir un large bec pour menacer l’ONG et tous ceux qui travaillent pour elle, il n’a plus la main sur le pain.

Alors le 12 juin, ses « résistants » ont attaqué un bus transportant des travailleurs humanitaires et ils en ont tué cinq.

« Nous appelons la communauté internationale à condamner immédiatement le Hamas pour cette attaque non provoquée et ses menaces continues contre notre personnel, qui tente simplement de nourrir le peuple palestiniené[5], a déclaré leur employeur.

Parlant des violences reprochées à tort à Israël, le Wall Street Journal titrait : « L’ONU falsifie les chiffres sur les violences en Cisjordanie ».  

Il commençait par une question : « Qui terrorise qui en Cisjordanie ? »

Comme personne ne parle des violences palestiniennes contre le civils israéliens, ce sont les chiffres qui ont répondu à la question. Dommage que personne d’autre ne se la pose…

© Liliane Messika


Notes

[1] www.lemonde.fr/international/article/2025/06/11/le-royaume-uni-sanctionne-deux-ministres-d-extreme-droite-du-gouvernement-israelien_6612183_3210.html

[2] www.unocha.org/publications/report/occupied-palestinian-territory/humanitarian-situation-update-285-west-bank

[3] www.wsj.com/opinion/united-nations-settler-violence-data-israel-west-bank-palestinians-regavim-0186d648

[4] www.jpost.com/arab-israeli-conflict/abbas-israelis-have-no-right-to-desecrate-our-holy-sites-with-their-filthy-feet-416307#

[5] www.washingtonpost.com/world/2025/06/11/gaza-ghf-hamas-attack-killed/


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2 Comments

  1. ce n’est pas uniquement en calcul que l’Onu est nulle, elle est nulle tout court. Je rêve d’une sortie collective de ce machin de tous les pays démocratiques.

  2. J’espère voir prochainement la fin du « Machin » cette organisation si injuste des nations unies contre Israël !c’est immonde cet acharnement contre Israël !

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