
Finky, lui aussi, a cédé aux injonctions de critiquer d’Israël. Non, pardon, pas Israël, mais uniquement Netanyahu et ses alliés partisans du grand Israël.
Lui aussi a repris à son compte les allégations des Israéliens de gauche qui s’autopersuadent que Netanyahu fait durer la guerre pour rester au pouvoir, quand ils ne disent pas carrément qu’il était complice du Hamas le 7 octobre. Sur la base de quelle preuve tangible ? Aucune. Juste une intime conviction.
Oui, Israël est divisé. Mais ce n’est pas une division entre socialistes et capitalistes, ou entre deux politiques économiques différentes, entre une gauche et une droite telle qu’on les conçoit en France. Non, c’est une division entre laïcs et religieux. Ce que la gauche israélienne reproche à Netanyahu, c’est de s’être allié à des religieux et d’être tellement populaire qu’il est devenu indélogeable. Ce n’est pas qu’une division, c’est une haine féroce.
S’il y avait la moindre trace écrite, ou même parlée, du plus petit propos de Netanyahu qui pourrait laisser penser qu’il chercherait en effet à prolonger la guerre pour conserver le pouvoir, je serais le premier à condamner. Mais il n’y a rien. Absolument rien.
A défaut de pouvoir prouver une accusation aussi ignominieuse, on s’efforce de démontrer qu’elle est probable. Eh bien, oui, “le Hamas est vaincu”, nous dit Finky. « C’est bien la preuve que la guerre est prolongée artificiellement ». Le journaliste lui répond qu’il n’a jamais entendu dire que le Hamas était vaincu. Peu importe, Finky embraye sur la proposition égyptienne qui exigerait notamment le désarmement du Hamas. « Il est temps de l’accepter », ajoute-t-il. Au journaliste de répondre, oubliant au passage de préciser que le Hamas ne veut ni se désarmer ni quitter Gaza, que s’il est demandé au Hamas de se désarmer, c’est bien la preuve qu’il n’est pas vaincu.
Finky botte en touche. Il conclut que ça suffit et qu’il y a trop de morts. Nous y voilà : la guerre c’est moche.
Eh bien, non. N’en déplaise à Finky, aux bobo de Tel Aviv et aux intellectuels de gauche épris de grands idéaux, la guerre s’arrêtera lorsque le Hamas sera totalement éradiqué et que tous les otages seront rendus. Le seul compromis acceptable, s’il permettait de sauver les otages, consisterait à laisser la vie sauve aux chefs du Hamas s’ils consentaient à quitter Gaza.
Malgré tout le respect que je porte à Finky pour toutes ses prises de position passées, je l’encourage à mieux penser ses argumentations.
Mes pensées vont aux soldats de Tsahal qui combattent avec courage et au péril de leur vie, tout en sachant que près de la moitié du pays n’est obsédée que par le départ de Netanyahu. Il faut qu’ils soient sacrément forts pour endurer d’être si mal supportés.
© Elie Sasson