Daniel Sarfati. Une alerte. Sans doute les Houthis. Qu’est-ce que je leur ai fait à ces connards ?

Je viens de sortir du « Mamad », la chambre blindée. Une alerte aux missiles balistiques.

Sans doute les Houthis.

Qu’est-ce que je leur ai fait à ces connards ?

Je suis en vacances, je ne mets pas le réveil et voilà qu’ils me balancent un missile à plusieurs centaines de milliers de dollars, alors que leur peuple crève de faim, juste pour me stresser un peu.

Pardonnez-moi ma mauvaise humeur.

Ça a commencé hier soir.

Je passe un quart d’heure à choisir un vin au restaurant. Un Malbec argentin.

Le « sommelier », en fait un étudiant en bermuda et en sandales, me le fait goûter dans un verre Duralex à moutarde.

Ça m’a choqué.

Je sais qu’Israël affronte des menaces bien plus existentielles que de boire du vin dans un verre à pied, mais je ne me ferai jamais à cette rusticité.

Mon côté sioniste germano-pratin.

« Ça va ? Il est bon ? », m’a interrogé le sommelier.

Ça va. On va le laisser s’ouvrir. On sent bien le fruit rouge et en arrière-plan la subtilité des graines de moutarde.

Il ne m’a pas compris, ni mon hébreu ni mon humour, car il m’a amené de la moutarde dans le même verre que celui du vin.

Sinon comme d’habitude, au M25, un restaurant de viandes dans une des ruelles du Shouk HaCarmel, tout était bon.

L’arayeh, une spécialité libanaise, de la viande hachée d’agneau à la menthe, dans de la pita, façon panini.

Les ris de veau, merguez au barbecue avec des sauces très épicées au piment vert.

En discutant avec mon sommelier, il m’a révélé que le patron de ce restaurant oriental était un certain Jonathan Borowitz, associé à la boucherie Kestenbaum.

Deux ashkénazes ?!!!

Ce monde est fou.

Je suis descendu prendre mon petit-déjeuner sur la plage.

J’ai failli craquer quand le serveur m’a amené mon café dans un gobelet en carton.

Mais je suis bien, face à la mer.

Qu’importent les Houthis, les verres Duralex et les gobelets en carton.

PS : Merci à mon amie Esther de m’avoir envoyé un message pour bien rester les 10 minutes réglementaires dans l’abri blindé.

Attention aux débris de missiles.

Esther connaît depuis nos années à l’hôpital mon caractère insouciant.

© Daniel Sarfati

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1 Comment

  1. Le billet de Daniel Sarfati, tragi- comique parce qu’il y’a l’alerte aux missiles ou il faut attendre dans le mamad la fin de l’alerte alors qu’il est en vacances!moi je comprends bien qu’il préfèrerait goûter du vin -servi par un sommelier habillé comme un plagiste- dans un verre à pied que dans un verre Duralex à moutarde, je passe sur le plat de viande car la viande me dégoûte et le patron du restaurant oriental qui est achkénaze ainsi que son associé,leurs noms de fait planer aucun doute et le bouquet c’est la plage, on lui sert son café dans un gobelet en carton!Bonnes vacances quand même, Daniel Sarfati, malgré les Houthis et tout le reste, sous le ciel bleu, à la plage, en Israel.

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