Eden Golan: vingt mille pieds au-dessus des étoiles

Tête légèrement penchée, corps de liane, évanescente dans sa robe de madone, elle est apparue dans la demi-finale de l’Eurovision si lumineuse et gracieuse que la voir s’avancer sur la scène fut déjà un enchantement. 

Et puis elle a chanté, et sa voix ample s’est élevée, a plané au-dessus de la scène, au-dessus des contingences haineuses qui avaient tenté de l’exclure du concours parce que juive, et très au-dessus de ses concurrents, dont presque tous avaient sacrifié à l’outrance de vulgarités vestimentaires ou de poses que la danse ne pouvait plus faire passer pour de l’art. 

Elle a chanté, sublime, habitée d’émotion, sans fêlure, de beauté et de grâce, déterminée à chanter malgré le risque d’un destin funeste qui pouvait l’abattre en plein chant, en plein vol, sur une scène d’un monde d’où l’hydre qu’on croyait endormi a ressurgi, courageuse et égale à Israël, qui malgré les guerres et les douleurs depuis 75 ans de terrorisme sur sa terre, chante et danse, fait de chaque jour une vie entière, parce que demain pourrait ne plus être. 

Eden a chanté et le temps de ce chant unique, elle a relevé le monde. Lui a donné de cette lumière des âmes fortes d’Israël dont elle est l’enfant aimante et aimée, unique et de tous. 

Alors ce soir, je la regarderai et l’écouterai, pour le plaisir de l’art qu’elle possède, pour sa chanson et sa voix, pour l’élégance qu’elle oppose à la laideur, pour sa beauté évidemment et pour cette aura qu’elle a redonnée à un événement qui l’avait perdue depuis des années.

Ce soir, si le mercantilisme politique l’empêchait de remporter ce concours, malgré son talent très au-dessus des autres, pour beaucoup d’entre nous humbles devant l’essentiel quand il se révèle, elle l’aura gagné. 

Et sa foi, sa force et son chant s’entendront d’Israël aux confins du monde, très loin de la conjuration des imbéciles, à vingt mille pieds au-dessus des étoiles vraiment, là où le divin flirte avec les anges. 

Partiale penseront certains ?

Non, juste reconnaissante à la vie de parfois nous faire des cadeaux !

Samedi 11 mai 2024

© Louise Gaggini

Ecrivain, journaliste, mais aussi sculpteur et peintre, pianiste, bref une “artiste plurielle”. Diplômée de lettres, d’Histoire de l’Art et de Conservatoire de musique. Auteur de nombreux dossiers pour la presse et la télévision, dont certains ont été traduits par l’Unesco, des organismes humanitaires et des institutions étrangères à des fins d’éducation et de prévention et d’autres furent diffusés par l’EN, Louise Gaggini est l’auteure d’essais et de romans dont La résultante ou Claire d’Algérie et d’un livre d’art pour l’UNICEF: Les enfants sont la mémoire des hommes. Elle est aussi l’auteure d’essais de société, et expose régulièrement, récemment à New York.
elle a publié son premier roman pour littérature jeunesse en 2001, et son premier roman pour adultes en 2004.

Où la trouver :

http://www.nananews.fr

http://www/louise-gaggini.com

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