Alain Chouffan. Patrick Drahi réussira-t-il à gagner son nouveau pari?

 

Alain Chouffan

“Drahi ! C’est fini ! Il croule  sous les dettes !” Les mauvaises langues ou les jaloux se font entendre. Ils prétendent l’avoir annoncé, ou prévu, depuis longtemps.  Patrick Drahi, lui, est très serein. Au contraire, il se dit “Très serein, sur notre dette. C’est un non sujet”. C’est ce qu’il aurait déclaré, le 17 octobre 2023, lors d’une réunion en visioconférence avec les représentants du personnel d’Alice France (SFR, BFM-TV)(1)

    En fait c’est l’annonce du vendredi 15 mars, soit cinq mois plus tard, de la vente de la galaxie Altice Média (BFM-TV, BFM Business, BFM Régions, BFM Business, BFM Régions, BFM Radio, RMC Story, RMC découvertes, RMC Sport, RMC BFM Play) à Rodolphe Saadé, le PDG de l’armateur CMA CGM, pour un peu plus de 1,5 milliard d’euros, qui montre que ce niveau d’endettement était bel et bien un vrai sujet. “Et que Patrick Drahi le prend très au sérieux” commente “Le Monde” (1).

   Reprenons depuis le début. En dix ans, la dette d’Altice France , contractée au départ pour financer le rachat, en 2014, de SFR à Vivendi, pour 13, 5 milliards d’euros, 100 % à crédit, n’a fait que gonfler. Alors là, il faut mentionner cette nouvelle information. En effet, avant le Covid-19, la faiblesse des taux d’intérêt permettait à Patrick Drahi de vivre tranquillement, à crédit. Et mieux encore : les investisseurs lui prêtaient de l’argent sans sourciller. Mais voilà, la roue tourne : la brusque remontée des taux après la pandémie a changé les règles du jeu : difficile dès lors  de souscrire de nouveaux emprunts pour rembourser les anciens, sauf à payer beaucoup plus cher.

       C’est la première mauvaise nouvelle pour Patrick Drahi. La seconde est totalement imprévue : l’arrestation, le 13 juillet, au Portugal de son associé historique, Armando Pereira, pour des soupçons de corruption, puis enfin, le 8 mars, l’annonce d’une enquête  préliminaire du Parquet national financier pour les mêmes faits, ont rendu le problème encore plus complexe. Bien sûr, Patrick Drahi clame son innocence. Mais ce n’est pas tout. En 2027 , il lui faudra faire face à 5,5 milliards d’euros de remboursement, puis à 9,4 milliards en 2028.

Comme il l’avait affirmé devant ses salariés , le 7 octobre, Patrick Drahi est convaincu que d’ici à 2027, les taux d’intérêt seront reparttis à la hausse et qu’il pourra ainsi lever de nouveaux crédits dans de bonnes conditions.

Patrick Drahi réusira-t-il à gagner ce nouveau pari ? Il l’espère en tout cas…  

(1)Le Monde daté du 17-18 mars 24)

© Alain Chouffan
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