Voici la littérature de Paris III distribué par le Comité Palestine, Nouveau bastion du Hamas au sein de Paris III- Sorbonne Nouvelle

Par Yana Grinshpun

La libération de la parole antijuive dans les université française a atteint les sommets après les massacres du 7 octobre. (voir ici).  Cette parole s’inscrit dans une archive discursive bien décrite : la souche  social-nationaliste et son idée du complot juif a muté au complot sioniste, (les « sionistes » ont ourdi un plan de conquête de la Palestine), la souche soviétique fertilisée par le discours post-colonial (« Israël colonise et occupe les terres des autres »), la souche islamique (les Juifs ne peuvent pas être souverains sur la terre d’islam) et la souche post-moderne pour laquelle l’existence d’un état souverain à caractère national juif est une écharde douloureuse sur le corps occidental. Aujourd’hui ce cocktail, nourri par l’activisme de la gauche radicale palestinisée, fleurit sur les campus.

Avant–hier, alors que je sortais après mes cours à la Sorbonne Nouvelle, une étudiante toute de drapeau palestinien vêtue, distribuait des papiers à des étudiants. A côté d’un stand du Comité Palestine affilié à NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), rempli de littérature conçue pour les curieux, son camarade accueillait les membres de la faculté dont la libido sciendi n’a pas été encore satisfaite par le contenu des cours. Il leur offrait des tracts pour combattre l’entité sioniste, pour libérer la Palestine du Jourdain à la mer, pour boycotter tout ce qui est vaguement « sioniste ».

Un journal du Comité Palestine Sorbonne Nouvelle, appelé pastoralement L’Olivier et dont le premier numéro s’intitule Sionisme et antisémitisme : les liens historiques, présentait les liens étroits du sionisme avec le nazisme, tout à fait dans la veine de la thèse négationniste d’un Mahmoud Abbas et appelait à démanteler « l’entité sioniste » par une lutte armée.

Pour rappel : le slogan « Libérez Palestine du Jourdain à la mer » a été lancé par le Mufti de Jérusalem, Haj Amin Al Hussejni, allié des nazis, qui entendait se débarrasser des Juifs du yeshuv (communauté agricole et appelait aux pogroms et aux massacres. Le jeune homme, représentant de ce Comité, avec qui j’ai longuement discuté m’a dit que pour que la Palestine soit libérée, il faut la débarrasser des Juifs.  Les ashkénazes doivent rentrer « chez eux » et les séfarades « chez eux ». Sinon, c’est la résistance armée qui les chassera.

A ma question sur les massacres et l’expulsion des Juifs du monde arabe, il l’a reconnue, en ajoutant que derrière ces massacres il y avait la main du Mossad. Ce jeune homme m’a même « cité » Zeev Jabotinsky qui appellerait à tuer des Arabes, et Théodore Herzl qui chercherait les faveurs des antisémites. Ce qui montre que ce jeune homme n’a jamais ouvert aucun livre de ces deux grands penseurs qui n’ont jamais dit ce qu’il leur attribuait.  Je donne cet exemple pour montrer que la confusion, l’ignorance, la propagande haineuse ont toute leur place au sein de mon université.

Ce sont ces mêmes étudiants qui organisent des « conférences » sur ces sujets. Par exemple, celle prévue pour le 8 février annonce :

« Nous réaffirmons encore une fois notre soutien inconditionnel à la résistance palestinienne, et nous appelons à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, ainsi que la libération totale de la Palestine et le démantèlement de l’entité sioniste coloniale ».

Maintenant, penchons-nous sur la littérature produite par ledit comité et distribuée par les étudiants de la Sorbonne aux étudiants de la Sorbonne :

Al Thawabet (Nos principes) inspiré des principes formulés par l’OLP en 1977 (dans cette charte, l’OLP ne reconnait pas l’existence de l’Etat d’Israël) :

Principe 3 : Soutien à la résistance

Principe 4 : Palestine libre de l’Occupation des soldats et des colons, de la mer au Jourdain, avec Al Quds comme capitale.

Un chapitre est consacré aux liens étroits du sionisme et du nazisme :

« Les sionistes maintenaient de bonnes relations avec les nazis, au moins jusqu’à la fin des années trente […] Les sionistes allemands se sont donc alliés aux nazis après que ces derniers se sont emparés du pouvoir, et les sionistes étaient le seul groupe juif qui n’a pas fait l’objet de censures et de l’interdiction d’exercer toute activité politique…. Cependant, la fin de la Seconde Guerre mondiale a également entrainé la fin de l’antisémitisme d’état en Europe, qui s’est posé comme un obstacle face aux propagandistes sionistes » (p. 7-8)

L’apologie du terrorisme est explicite aussi :

Une page est consacrée au « journaliste » Hamza Al Dahdouh, « jounaliste palestinien incarnant la résilience et la force de son peuple » (p. 27). 

Hamza el Dahdouh fut un terroriste, combattant de Jihad Islamique, représentant d’un bataillon du Jihad Islamique Zeitun.

A la page 14, on découvre que « … depuis le début de l’occupation en 1948, Israël cherche à contrôler et empêcher l’éducation des Palestinien.ne.s, en leur durcissant les démarches, en leur imposant des checkpoints long et laborieux, en les privant d’infrastructures…Comme tout régime d’occupation, il a cherché à effacer la culture et la connaissance palestinienne (sic ! NDRL), son histoire, sa trace, son héritage, comme en témoignent les attaques répétées contre les universitaires, les pillages de livres (sic ! NDRL), la destruction des sites archéologiques et des églises historiques ».

Ce ne sont que des échantillons de la prose distribuée aux étudiants par d’autres étudiants. La lecture complète du journal me fait penser que les fabricants des Protocoles des sages de Sion ont de dignes héritiers. Le problème est qu’un étudiant contemporain moyen, dépossédé des connaissances historiques en générales et de celles qui concerne l’histoire du Proche Orient en particulier n’a pas les moyens de voir qu’il s’agit de mensonges grossiers à CHAQUE ligne de ce torchon propagandiste.

Le président de l’université que j’ai contacté m’a répondu que l’Université n’était pas responsable des « tracts distribués sur la voie publique ». La voie publique se trouvant dans les portes d’entrée de la faculté Sorbonne-Nouvelle, on se demande quelle aurait été sa réponse si on y distribuait Mein Kampf.

Là où je veux en venir, ce n’est pas tant l’existence de ces groupuscules criminels, ces Merah ou Carlos en puissance, qui diffusent cette propagande crapuleuse, mensongère et criminelle. C’est le silence et le « pas de vague » des tutelles. Il s’agit là de l’appel à la violence ouverte, du négationnisme, de la fabrication des assassins en puissance. Qui agissent à l’université impunément. Malgré le fait qu’une plainte a déjà été déposée contre NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) et ses affiliés pour l’apologie du terrorisme.

Le silence des institutions universitaires, les réponses évasives des instances qui psittacisent sans cesse « Nous combattons toutes les formes de racisme » les rend complices de l’idéologie crapuleuse et meurtrière.

Si l’antisémitisme prospère dans les facs, si les universitaires juifs quittent la France, si les étudiants juifs ne se sentent pas en sécurité, c’est que ce climat est bien entretenu par la lâcheté et l’indifférence des présidences qui n’ont de présidence que le titre, mais qui agissent exactement comme les bourgeois du film de Marcel Ophuls Le chagrin et la pitié qui prétendent ne pas avoir vu ni su ce qui se passait sous leur nez.

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Publié par Yana Grinshpun

Linguiste, analyste du discours, particulièrement intéressée par le fonctionnement des discours médiatiques et par la propagande dans tous ses états.

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