L’édito de Michel Jefroykin, depuis Israël

La France, quel avenir pour les juifs ?

450 000 juifs d’aujourd’hui comme les juifs français d’avant 1939 “sûrs d’être de vrais Français intégrés dans le plasma local”

Tristan Bernard déclara:  “Nous vivions dans la crainte, nous vivons maintenant dans l’espoir”, à propos de la déportation.

Nous n’avons pas ce luxe.

Selon mon analyse, les juifs français les plus exposés sont ceux que j’appelle les juifs “d’autour de la synagogue”, que j’estime à 150 000. Je suis à même d’en parler ayant été durant plus de quinze ans parmi un certain nombre d’instances dirigeantes de la communauté.

Mon expérience en toute humilité m’a permis de constater que d’aucuns, même en 2002 alors que le Collectif sous la direction de Georges Bensoussan venait de publier “Les territoires perdus de la république” ont tourné leurs yeux vis-à-vis d’une réalité qu’ils pensaient ne pas les concerner.

Mais les rats guettaient les juifs sans qu’ils s’en rendent compte. Ces derniers sont devenus de plus en plus nombreux.

Le joueur de flûte de Hamelin allait-il venir sauver les juifs de France ou français juifs?

Petit à petit les rats sont devenus loups et ont obligé ces juifs dont le regard se détournait encore de la réalité à faire changer d’école leurs chérubins. 

Puis la mishpara dut déménager vers d’autres cieux de la capitale.

Depuis ce tragique matin à 6h30 du 7 octobre, qu’attendent-ils? Les loups et les rats seront chaque jour plus nombreux à l’évidence. 

De mes yeux d’israélien  je n’ai vu ni rats, ni loups, mais des vampires assoiffés de sang.

L’avenir des juifs de France ne doit pas se compter en francs trébuchants, c’est-à-dire une hésitation selon la définition d’autrefois d’une monnaie ayant le bon poids.

Voici le point nodal de votre décision.

Je n’ai aucune compassion pour ceux qui s’accrochent à leur confort petit bourgeois. Je n’ai aucune compassion pour ceux qui font fi de la sécurité de leur famille et surtout de leurs enfants, 

mais j’en ai tant pour ces jeunes de tous les pays qui rejoignent mon pays pour le défendre quitte à tout recommencer à zéro. Faisant fi de leur vie paisible et de leurs études.

Et plus encore vis-à-vis de ceux qui fuient les guerres, armés de deux seuls bagages, une valise et l’espoir d’une vie meilleure… même sous les bombes.

Ils sont ce dimanche 19 novembre, 44 morts pour moi, pour nous.

Une question m’a été posée par mon neveu : “Tonton, Retourneras-tu chez toi au kibboutz Hanita qui se trouve sur la frontière et non à deux kilomètres de la frontière israélo-libanaise, même si la frontière n’est pas complètement sécurisée”? Je n’ai pas eu besoin de plus d’une seconde pour lui répondre :  “OUI”

Sa seconde question portait était: “Et s’il t’était possible de porter une arme ?”

“OUI”. Pas plus d’une seconde non plus. 

Mon Alya, c’est ainsi que je la conçois. 

© Michel Jefroykin

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