Zone C : accord avec les Palestiniens à Aqaba

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du Parti sioniste religieux, s’est vu confier le pouvoir civil sur la zone C de Cisjordanie.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu serre la main du ministre des Finances, du ministre de la Défense Bezalel Smotrich (deuxième à partir de la droite), et du ministre de la Défense Yoav Gallant (troisième à partir de la droite), après la signature d’un accord transférant à Bezalel Smotrich les pouvoirs relatifs aux affaires civiles en Cisjordanie. (Crédit : Bureau du ministre des Finances)

La promesse avait été consignée par écrit dans les accords de coalition du gouvernement Netanyahou, arrivé au pouvoir en décembre dernier. Elle a été respectée. Jeudi, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui a aussi un poste au sein du ministère de la Défense, s’est vu accorder le pouvoir civil sur la zone C de la Cisjordanie.

Sur fond de tensions, dimanche, les représentants palestiniens et israéliens à l’issue d’une rencontre dans la ville jordanienne d’Aqaba se sont engagés à «prévenir toute nouvelle violence» et à oeuvrer en vue d’une «désescalade», selon un communiqué conjoint publié à l’issue de la réunion. Israël s’est engagé à suspendre la construction de colonies en Cisjordanie pendant quatre mois et n’approuvera pas l’établissement de nouveaux avant-postes avant six mois.

La Cisjordanie est divisée en trois zones A, B et C. La zone C était sous contrôle total de l’armée israélienne depuis les accords d’Oslo de 1993, ce qui a limité l’expansion des colonies, même si celles-ci se sont largement développées. L’Autorité palestinienne règne en zone A – ce qui n’empêche pas des incursions militaires ponctuelles de Tsahal – et la zone B a un statut intermédiaire. Pour ce ministre, qui est aussi chef du Parti sioniste religieux, dont les électeurs habitent en grande partie dans les colonies de Cisjordanie, c’est une grande victoire. « Les citoyens israéliens de Judée et de Samarie seront traités de la même manière » que l’ensemble des Israéliens. « C’est un jour de fête pour les habitants de Judée-Samarie et pour l’Etat d’Israël », a-t-il déclaré. Bezalel Smotrich n’a pas publiquement utilisé le terme d’annexion, mais ce transfert de compétences de l’armée à un pouvoir civil est une étape vers l’annexion. Il était réclamé par les Israéliens de la zone C depuis des années. Pour lui et ses électeurs, la zone C doit faire partie intégrante d’Israël..

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Désormais, Bezalel Smotrich pourra, dans cette zone C, décider de l’élargissement des colonies à de nouveaux quartiers, de la construction de maisons dans les colonies, de la destruction de maisons illégales israéliennes ou palestiniennes, de nouveaux travaux d’infrastructure (routes et transports)… Pourtant, le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait promis aux Américains qu’il garderait la main sur toutes les questions relatives à la zone C. Cela sera le cas, mais uniquement en cas de désaccord entre Bezalel Smotrich et le général chargé de ce territoire.

Le porte-parole du Département d’Etat américain, Ned Price, a rappelé que Washington était opposé à toute « mesure unilatérale » israélienne ou palestinienne comme « l’annexion de territoire », « qui exacerbe les tensions ou qui pourrait saper les efforts visant à faire progresser les perspectives d’une solution négociée à deux Etats. »

Le même jour, le Conseil supérieur de planification de Judée-Samarie a présenté des plans pour plus de 7.000 maisons réparties dans 33 colonies. Il a également fixé au 27 mars l’audience pour entendre les objections au plan E1, qui concerne 3.412 maisons au nord-ouest de la grande colonie de Maale Adoumim.

Ce projet présenté dès les années 1990 a toujours été reporté par les gouvernements successifs sous la pression internationale. L’ONG israélienne de surveillance des implantations « La Paix maintenant » précise que « l’unique objectif du projet E1 est d’empêcher la continuité territoriale d’un futur Etat palestinien ».

source : Les Échos
Catherine Dupeyron

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