Leros est une île grecque de l’archipel du Dodécanèse, non loin des côtes turques. 
La mer est bleue émeraude, les maisons sont blanchies à la chaux, leurs toits sont bleus pâles. 
En juillet, le soleil est aveuglant à cette heure de la journée, toutes les couleurs vibrent.
Quelques milliers d’habitants sur cette île.
La plupart sont enfermés chez eux. 
Il fait trop chaud. 
Un seul homme se tient debout, sur l’embarcadère. Il porte un manteau d’hiver, et il a posé une valise en carton bouilli à ses pieds. 
Il s’appelle Daniel Rahamim.
C’est le seul Juif de Leros.
Il vient d’être arrêté par 2 agents de la Gestapo qui le surveillent de loin, à l’ombre, sous la véranda du café du port. 
Daniel Rahamim ne risque pas de s’échapper. 
Où irait-il ?

Trois bateaux vont bientôt accoster. 
Sur ces bateaux, 1700 Juifs de l’île de Rhodes et 120 Juifs de l’île de Kos. 
Daniel Rahamim va les rejoindre. 
Ils vont faire escale à Athènes, être emprisonnés à la prison Haidari quelques jours, puis acheminés au camp d’extermination d’Auschwitz le 17 août 1944.
Seuls 150 Juifs grecs survivront. 
Daniel Rahamim n’en fait pas parti. 

Pour les nazis, il ne devait rester aucun Juif. 
Le seul Juif de l’île de Leros était de trop.

© Daniel Sarfati

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