Gérard Kleczewski. Mondial au Qatar

“Ne mélangeons pas sport et politique”, en général je suis d’accord. Mais jusqu’à un certain point…

Quand on multiplie à ce point les monstruosités (enfer écologique, répression des mœurs et de l’homosexualité, esclavage même pas moderne de travailleurs traités comme du bétail, financement transparent du terrorisme, y compris celui qui est venu nous frapper en 2015… voire pire), il faut bien s’attendre à être la cible des humanistes… des humains tout court. Dont je suis. Dont j’espère être.

Alors, Messieurs LLoris et Deschamps, vous avez perdu une occasion de vous taire. Idem pour notre Président qu’on a connu plus inspiré sur les Droits de l’Homme et si sûr de lui et dominateur (vous l’avez ?) pour condamner un prétendu apartheid dans un état peu éloigné du Qatar qui n’est certes pas parfait mais ne mérite pas tant d’immondices…

En même temps, à mon niveau et bien au chaud derrière mon ordi, un mug de café fumant sur mon bureau, je peux dire sans crainte que les intérêts économiques et la “real politik” je m’en cogne véritablement. La politique ne devrait pas se mêler de sport ? En revanche quand il s’agit de pognon…

Je ne suis pas de ceux qui s’emportent aujourd’hui alors que j’aurais eu tout le temps, depuis des années, de m’emporter contre la décision d’attribuer la Coupe du Monde au Qatar (et pourquoi pas les JO d’été au Pôle Nord ?). Si, à l’époque de la désignation de ce pays comme hôte de la compétition, vous aviez eu la gentillesse de me lire, vous savez que je n’ai pas mis 24 heures pour être vent debout contre cette décision (et combien j’ai été honteux que la France ait joué un rôle majeur dans celle-ci).

Chacun dans cette histoire est face à sa responsabilité personnelle. Si je décide de regarder ou de ne pas regarder les matchs, ça me regarde. Et qu’il y ait ou pas de “fan zones” pour cette Coupe du Monde n’est pas choquant en soi (tout est si choquant par ailleurs, à commencer par une Coupe du Monde en plein hiver, en plein milieu des championnats).

En revanche, ne nous voilons pas… la face, dire qu’on n’est pas d’accord, zapper les pubs et les produits dérivés, parler des ouvriers morts, des homosexuels condamnés à la lapidation, des femmes asservies, est de notre ressort.

La FIFA a préféré fermer les yeux sur tout cela. Et l’on sait pertinemment pourquoi. Il est vrai qu’elle n’en est pas à un coup d’essai: elle les avait déjà fermés à Buenos Aires, à Moscou et ailleurs. Sur cette planète du ballon rond qui va aussi mal que la planète tout court, cette cécité a cette fois un nom: le Qatar Act (vous l’avez ?).

Si je suis le football depuis plus de 50 ans et préfère de plus en plus l’ovalie (même si je suis inquiet que ses valeurs changent aussi), je dis à ces petits véreux de la balle au pied: vous n’aurez pas ma haine, n’attendez pas mon amour, n’espérez même pas mon respect !

© Gérard Kleczlewski

Gérard Kleczlewski est citoyen et journaliste

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