La Revue de la presse anglophone de Nidra Poller. Les États-Unis à la veille des Midterms

[Revue de presse]

OPINION

Trois justifications pour la position de Kevin McCarthy sur l’aide à l’Ukraine 

Tom Rogan, National Security Writer & Online Editor |/ Washington Examiner / 21 October 

Le chef de la minorité à la Chambre, le Republican Kevin McCarthy ( R-CA), qui deviendra probablement, au mois de janvier, le chef de la majorité, a préconisé [Punchbowl News] une baisse du niveau de soutien à l’Ukraine : « Les gens, ils seront plantés là dans une récession, ils vont pas écrire un chèque en blanc à l’Ukraine, ils vont pas le faire ! » 

Que ce soit clair : le soutien à l’Ukraine est capital. On ne peut pas permettre à Vladimir Poutine de piétiner la paix européenne post-1945, la paix qui a coûté plus de 400 000 vies américaines pendant la deuxième guerre mondiale, une paix qui nous a rendus plus riches et plus libres. Xi Jinping doit savoir que l’Amérique défendra la liberté de Taiwan qu’il lorgne d’un œil noir. Et pourtant, la prise de position de McCarthy est, pour trois raisons, justifiée. 

D’abord, les riches nations européennes profitent indûment du partage des responsabilités occidentales. Jennifer Rubin du Washington Post se paie la tête de nos alliés, qui ont peur d’être laissés en rade par un Congrès Republican. La preuve de leur incurie se trouve ici, dans le tableau du Kiel Institute: l’engagement de l’Union Européenne, avec un PNB d’à peu près 90% de celui des États-Unis, est grossement inférieur au niveau  américain. C’est absurde ! Ces puissances font très peu pour défendre leur démocratie face à la menace la plus grave depuis la deuxième guerre mondiale. Qui plus est, la structure même de l’alliance occidentale dépend du sacrifice partagé au nom d’une cause commune.  

Au contraire du consensus du commentariat, la colère populiste de Donald Trump contre les profiteurs européens ne relevait pas d’un délire arrogant mais d’un simple constat mathématique : l’Europe préfère affamer le budget de la sécurité pour nourrir celui de l’aide sociale, laissant aux contribuables américains le soin de boucler le budget. La preuve de cette négligence est patente aujourd’hui.

Faites un tour sur le site web de l’ADS-B radar. Cliquez sur « U » puis sur  « aéronautique » :  presque tous les Airlifts, les ravitailleurs et les avions de renseignements sont américains.  Or, nous aurons besoin de ce matériel pour gagner la très probable guerre avec la Chine. Les Européens ne devraient-il pas se précipiter pour augmenter leurs budgets militaires afin de mieux se défendre tout en allégeant le fardeau qui pèse sur nous ? Ne me dites pas que c’est chose faite. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les puissances européennes n’ont pas du tout ou à peine modifié leurs budgets de défense. Quant à l’Allemagne, je croirai à l’augmentation quand elle aura duré 10 ans. Entre temps, l’Amérique, avec les États Baltes et le Royaume Uni, portent la charge et Olaf Scholz court à Beijing lécher les bottes de Xi.

Deuxièmement, il y a la corruption

Volodymyr Zelensky a été élu sur un programme anti-corruption pour la bonne raison que l’Ukraine, comme la Russie, était un cloaque  de corruption. Joe Biden, alors vice-président, avait raison d’exiger la résignation du procureur corrompu du gouvernement précédent. Malgré la veille de l’USAID, la corruption demeure et des sommes importantes seront volées ou détournées. La prudence s’impose quand il s’agit de l’argent de nos contribuables.

Troisièmement, si des milliards de dollars des contribuables vont à l’Ukraine, les Américains ont le droit de connaitre les objectifs stratégiques de l’administration Biden. Moi, je pense qu’on devrait viser la survie de l’indépendance démocratique de l’Ukraine et la dislocation des forces russes du mainland [la métropole]. Sans répéter la folie des accords de Minsk de Merkel, les Américains devraient encourager Zelensky à en discuter les termes avec Poutine, une fois le front russe effondré (d’ici quelques mois peut-être). 

Voici l’essentiel : la survie de la démocratie ukrainienne est très importante. Il en va de même pour l’alliance occidentale. Si nous n’avons pas la volonté d’exiger de nos alliés, qui en ont les moyens, le partage du fardeau, le soutien de l’alliance par nos citoyens va diminuer en même temps que notre capacité de faire face aux menaces de la Chine impériale. Les Republicans devraient maintenir l’aide à l’Ukraine. Mais les puissances européennes devraient faire  plus, beaucoup plus. Et Biden devrait clarifier son end-game.

Three justifications for Kevin McCarthy’s Ukraine aid stance | Washington Examiner

Marjorie Taylor Greene : l’Ukraine ne recevra plus d’aide sous les Republicans 

Sareen Habeshian / Axios News /6 novembre

Rep. Marjorie Taylor Greene (R-Ga.) promet la fin des aides à l’Ukraine si les Republicans deviennent majoritaires au Congrès. S’adressant à la foule lors d’un meeting pour Trump dans l’Iowa, Greene a déclaré « Pas un centime de plus pour l’Ukraine. C’est notre pays d’abord ». Elle fustige les Democrats qui se soucient des frontières de l’Ukraine, pas de la frontière sud des Etats-Unis, pas du peuple américain.  Cette déclaration vient dans la foulée des propos du chef de la minorité, Kevin McCarthy (R-Calif), signalant l’éventuelle suppression  de l’aide à l’Ukraine sous un leadership Republican [interview sur Punchbowl News]. 

Les États-Unis se sont engagés pour plus de $18,2 milliards en assistance sécuritaire à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. L’éventuel arrêt de ce soutien par une Chambre dominée par les Republicansrebattrait les cartes et pourrait altérer le trajectoire de la guerre.

Pendant ce temps, l’administration  Biden annonce une nouvelle enveloppe d’assistance militaire de $400 millions.

https://www.axios.com/2022/11/05/marjorie-taylor-greene-ukraine-aid-republicans

© Nidra Poller


Nidra Poller, née aux Etats-Unis dans une famille d’origine mitteleuropéenne et posée à Paris depuis 1972,  est une romancière devenue journaliste, le 30 septembre 2000, par la force des choses, dit-elle, par  l’irruption brutale, dans mon pays d’adoption, d’un antisémitisme génocidaire, Nidra Poller est connue depuis comme journaliste, publiée entre autres dans  CommentaryNational Review OnlineNY SunControversesTimes of IsraelWall Street Journal EuropeJerusalem PostMakor Rishon , Causeur,  Tribune JuivePardès …

Elle rédigea longtemps le vendredi une Revue de la Presse anglophone pour la newsletter d’ELNET.

Elle est l’auteur d’une œuvre élaborée en anglais, en français, en fiction et en géopolitique, dont L’Aube obscure du 21e siècle (chronique), madonna madonna (roman), So Courage & Gypsy Motion (novel)

J’assume la contradiction, ajoute Nidra, me disant romancière mais pas auteure.

Observatrice des faits de société et des événements politiques, elle s’intéresse particulièrement aux conséquences du conflit israélo-palestinien et aux nouvelles menaces d’antisémitisme en France. Elle fait partie des détracteurs de Charles Enderlin et France 2 dans la controverse sur l’Affaire Mohammed al-Durah  et soutient la théorie d’Eurabia (en particulier avec Richard Landes).

Elle a fondé les Éditions Ouskokata.

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2 Comments

  1. 1) l’Ukraine n’est pas un “modèle démocratique” (loin s’en faut) : c’est un regime corrompu et une marionnette des États-Unis. Beaucoup d’Ukrainiens sont en réalité très défiants envers leur pouvoir politique _ sans même parler des pro russes.
    2) les USA et l’UE n’ont plus rien de démocraties ni d’Etats de droits. Les sempiternelles logorrhées sur “le monde démocratique” trompent de moins en moins de gens.
    3) “Une fois le front russe effondré (d’ici quelques mois peut-être)” LOL Il existe un gouffre entre la réalité d’un conflit militaire et les discours officiels. Demandons leur avis à de vrais experts.
    4) Le réarmement de l’Allemagne est tout sauf souhaitable et a de quoi faire peur. Mais comme le gouvernement allemand achete des armes aux USA, ceux-ci ne demandent pas mieux.
    5) NP ne dit pas un mot des atrocités commises par l’Azerbaïdjan avec la complicité de L’UE…Étonnant, non ?
    6) Et j’ai gardé le meilleur pour la fin : “on ne peut pas permettre à Vladimir Poutine de piétiner la paix européenne post 1955, la paix qui a coûté plus de 400.000 vies américaines pendant la seconde guerre mondiale”…Mme Poller, la paix en question a coûté plus de 21.000.000 vies soviétiques…On ne vous a pas enseigné l’Histoire ?

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